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8 avril 2017 03:45
Une première bien commentée. Durant la semaine a eu lieu un match amical très attendu entre la France et l’Espagne au stade de France et qui a tourné à l’avantage des Espagnols sur le score de 0-2. Ce résultat ne restera certes pas dans l’Histoire ou comme une indication sur les forces réelles des deux équipes. Ce qui a retenu l’attention de tous c’est l’utilisation à titre expérimental de l’assistance vidéo lors de cette rencontre.
Cela s’est passé lors de l’ouverture du score accordée (par l’arbitre) puis refusée pour hors-jeu (par la vidéo) au Français Antoine Griezmann à la 48e minute, second but refusé pour hors-jeu (par l’arbitre, qui a suivi son juge de touche) puis accordé (par la vidéo) pour l’Espagnol Gerard Deulofeu. Ceux présents ou encore devant leur télévision n’ont rien compris sur ce qui se passait avec l’arbitre central l'Allemand Felix Zwayer en mode consultation avec son oreillette pendant quelques seconds avec de prendre une décision finale.
L'arbitrage vidéo n'est pas encore formellement autorisé par l'International Board (Ifab), l'organisme garant des règles du football, mais est en phase de test dans plusieurs pays. L'Ifab doit se prononcer en mars 2018. Le président de la Fifa Gianni Infantino souhaite sa mise en place définitive pour la Coupe du monde 2018 en Russie. Le match France vs Espagne a été une occasion de tester le dispositif devant un plus large public.
Evidemment les réactions divergent sur l’utilisation de l’arbitrage vidéo dans les matchs. Comme le football est un sport universel, les commentaires fusent également à Maurice sur l’introduction de cette technologie dans cette discipline, même si son utilisation n’est pas pour demain sur notre sol. Rajindraparsad Seechurn, considéré comme notre sifflet numéro 1 avec plusieurs participations dans des compétitions africaines, exprime des réserves.
« A la fin d’un match les gens ont toujours quelque chose à commenter, et les décisions prises par les arbitres en font partie. Cela fait la beauté du football avec sa dose d’émotion que cela procure et la passion déclenchée. Est-ce que les abrites doivent interrompre les matchs à plusieurs reprises pendant 40/50 secondes pour revoir les images avant de prendre une décision ? De mon point de vue personnel, je ne suis pas en faveur de l’assistance de vidéo car cela va rendre les matchs plats et sans émotion. Cela va affecter la fluidité du jeu», souligne notre interlocuteur.
Parmendra Nunkoo n’est lui aussi pas favorable. «On ne peut pas comparer le football avec le tennis ou le rugby. L’assistance vidéo va rendre le sport roi comme un jeu de PlayStation sans émotions. Les erreurs des arbitres et des joueurs contribuent énormément à la beauté de ce sport et le rendent plus humain, et les gens en parlent sans cesse. Après un but il y a toujours une forte émotion. Ensuite on vient dire qu’il n’y a pas de but comme lors du match France-Espagne. Ça va être difficile pour les joueurs de retourner dans le match après», nous dit cet arbitre très connu dans le football mauricien
Un autre arbitre mauricien qui souhaite garder l’anonymat est lui aussi contre l’assistance vidéo. «Cela va robotiser le football. Si tout est parfait dans le football, avec des buts, et des actions non-discutables, on débattra de quoi après un match ? Il y a toujours des discussions avant et après des matchs. Des années après on continue toujours de parler de la main de Diego Maradona ou celle de Thierry Henry. On pointe toujours du doigt les arbitres lorsqu’une équipe perd un match. Je pense que ça va aussi mettre la pression sur les joueurs. Ils n’auront plus droit à l’erreur car on ne pourra pas blâmer les arbitres et l’image vidéo. Cependant avec les avancées technologiques je pense qu’on peut trouver une bonne formule pour aider les arbitres à prendre des décisions plus pointues dans l’intérêt du jeu», ajoute notre interlocuteur.
Quoi qu’il en soit, le débat sur la nécessité de l’assistance vidéo ne fait que commencer. Mais cela prendra définitivement du temps pour qu'elle fasse une éventuelle apparition à Maurice.
La finale du Mondial 66
En prolongation, alors que le score est de 2–2, l’attaquant anglais Geoffrey Hurst frappe le ballon qui rebondit sur la barre puis sur (derrière ?) la ligne avant de ressortir. Cinquante ans plus tard, personne ne peut affirmer avec certitude si le but était valable ou non. Il a en tout cas été accordé par l’arbitre sur les conseils de son assistant. L’Angleterre s’est finalement imposée 4–2.
France – Koweït 82
Les Bleus affrontent la modeste sélection du Koweït au premier tour. Ils mènent 3–1 à la 80e lorsqu’Alain Giresse, servi par Michel Platini, alourdit le score. Mais le cheik Fahid Al-Ahmad, présent en tribunes, proteste de concert avec les joueurs koweïtiens, qui se seraient arrêtés de jouer suite à un coup de sifflet venu des tribunes ! Le cheik descend au bord du terrain et exige de l’arbitre qu’il annule le but. L’officiel finit par s’exécuter, à la grande colère de Michel Idalgo. La France gagne 4–1.
La main de Dieu
Lé légende de Maradona s’est en partie construite durant ce match. "El Pibe de Oro" inscrit deux buts historiques : l’un où il efface chaque adversaire qui se présente face à lui en 60 mètres, l’autre où il marque de la main. Le stade entier voit la faute, pas l’arbitre qui accorde le but.
Italie – Corée du Sud en 2002
Les Transalpins sont les favoris de ce huitième de finale mais la Corée arrache la prolongation à la 88e (1–1). Deux décisions de l’arbitre font basculer la rencontre : bousculé, Totti écope d’un carton jaune pour simulation, son deuxième avertissement du match : il est expulsé. Quelques minutes plus tard, Tommasi voit son but refusé pour un hors-jeu inexistant. L’Italie finit par s’incliner 2–1
La main de Henry en 2009
La France a remporté à Dublin le match aller de ce barrage qualificatif pour la coupe du monde 2010. Au retour, à Saint-Denis, les Bleus sont apathiques et menés au score. Ils parviennent à égaliser en prolongation grâce à William Gallas, servi par Thierry Henry, lequel a d’abord contrôlé le ballon de la main. La polémique s’étirera sur plusieurs jours et l’attaquant français admettra : "Oui, il y a main, mais je ne suis pas l’arbitre.
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