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Arts martiaux : 100 jujitsukas sous la férule du sensei Meetoo

3 août 2014

Le sensei Meetoo supervisant ses jeunes élèves.

9 heures. Centre communautaire de Camp Caval. Près de cent jujitsukas, tous grades confondus, sont alignés en rangs dans la salle de sport. Leur concentration est au maximum. En ce dimanche 27 juillet, ils en sont au septième jour d’un stage de perfectionnement qui est animé par le sensei Danny Meetoo, 7e dan en ju-jitsu, qui a répondu à l’invitation de la Curepipe Ju-Jitsu Self-Defense Association. Établi en Angleterre où il pratique et enseigne la médecine à un niveau universitaire, le sensei Meetoo, 64 ans, est celui qui a introduit le ju-jitsu à Maurice dans les années 80.

Après les salutations d’usage, l’entraînement peut commencer. D’abord, on débute avec les échauffements, puis on enchaîne avec les étirements avant de travailler sur l’endurance. C’est une ceinture marron qui se charge de cette première partie de l’entraînement axée sur le conditionnement physique. Après des exercices de plyométrie, les organismes sont un peu éprouvés. Le sensei Meetoo, drapé fièrement dans son kimono bleu et son katana à la ceinture gauche, s’avance devant la salle. Il demande aux élèves de travailler sur leur respiration. « In » et « out », enchaîne-t-il pour coordonner le mouvement respiratoire des élèves.

Tout le monde ayant repris son souffle, la séance d’entraînement peut commencer. Le sensei Meetoo donne des consignes pour que deux groupes se forment. Le premier groupe est composé de jujitsukas qui vont s’entraîner au maniement du sabre. Ils utiliseront un bokken, un sabre en bois ayant la forme d’un katana. Depuis le début du stage, ils ont eu un entraînement poussé sur l’utilisation du katana sous la férule du sensei Meetoo qui est un expert dans les armes traditionnelles. Du reste, à son retour en Grande-Bretagne, il animera un séminaire sur le maniement du katana à Derbyshire pour le compte de l’Independent Martial Arts Sports Association.

Le sensei Meetoo, lui, s’occupe des élèves du second groupe. Aujourd’hui, il leur enseignera un kata d’autodéfense : le Yawara bow. Le kata est un enchaînement de mouvements où le pratiquant se bat contre des adversaires invisibles. Art martial originaire du Japon, le ju-jitsu combine les techniques de percussion et de projection. Des disciplines comme le judo et le ju-jitsu brésilien ont pris naissance dans le ju-jitsu traditionnel. Le ju-jitsu prône l’autodéfense et non l’agressivité. À l’adresse de ses élèves, le sensei Meetoo fournit ce précieux conseil : « Il faut, par tous les moyens, éviter d’entrer dans un combat. Combattre doit être toujours le dernier recours. Si vous pouvez fuir, faites-le ! Ce sera tout à votre honneur. »

Le premier mouvement du Yawara bow est justement une technique de blocage comme pour mieux signifier que le combattant doit chercher, avant tout, à se défendre. Patient et pédagogue, le sensei Meetoo explique aux élèves comment exécuter chaque mouvement, en veillant à corriger leur posture. Des groupes de trois se forment pour répéter les mouvements du kata ; il y en a plus d’une vingtaine. Puis, individuellement, les ju-jitsukas s’avancent pour une séance de démonstration.

Après environ une heure et demie d’entraînement, le sensei Meetoo rassemble tous les jujitsukas autour de lui. De sa démarche féline, il exécute le Yawara bow. Puis, après une nouvelle séance de pratique sous l’œil averti du sensei, chaque élève s’avance pour une dernière démonstration.

La séance d’entraînement touche à sa fin, le sensei Meetoo après avoir répondu aux questions d’ordre technique de ses élèves, leur intime de ne jamais hésiter à faire valoir leurs arguments. « Il se peut que j’ai tort et que vous ayez raison. On apprend toujours », dira-t-il.

Sur l’horloge, il est onze heures. Après les salutations, la séance du jour se termine. Au total, pendant ce stage de perfectionnement qui s’est clôturé le vendredi 1er août, le sensei Meetoo aura animé dix séances d’entraînement. Visiblement satisfait de ses élèves, le sensei Meetoo confiera que ceux-ci sont d’un meilleur niveau que ses élèves en Grande-Bretagne où il possède deux dojos à Little Borough et Oldham sous l’enseigne de la Red Dragon Ju-Jitsu Association. Désormais, avec le support de la Curepipe Ju-Jitsu Self-Defense Association, il entend bien réaliser un vieux rêve : promouvoir le ju-jitsu traditionnel à travers l’île.



Passage de grade : deux candidats obtiennent leur 4e dan


Le sensei Danny Meetoo a organisé un examen de passage de grade sur la plage de Flic-en-Flac, mercredi. Suite à quoi, Preetam Muhem et Mahen Abelak, les deux dirigeants de la Curepipe Ju-Jitsu Self-Defense Association ont été promus 4e dan. Sarvesh Mussai a obtenu son 2e dan. Alors que Sooresh Somarchand, président de l’association, Lovketun Ruttun, Jean Paul Bertrand ont obtenu le grade de ceinture noire, 1er dan.

 

De g. à dr. L. Ruttun, S. Somarchand, S. Mussai et J. P. Bertrand.

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