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3 mars 2021 15:05
Au sein de la communauté hippique, nombreux sont ceux qui estiment la joute du 5 mars des plus indécises. Car si l’exercice 2020 avait été une simple formalité avec la nomination de Kamal Taposeea et Nicolas Carosin, les seuls à avoir fait acte de candidature, celle de 2021 promet en revanche d’être âprement disputée avec deux équipes ayant une vision opposée quant à l’avenir du MTC, encore plus avec la volonté de l’ancien président Jean-Michel Giraud de sortir de sa «retraite politique» pour apporter son soutien au club dont il a occupé le poste suprême en cinq occasions.
Qu’on se le dise, l’ancien homme fort du MTC n’a jamais été un grand admirateur de la Gambling Regulatory Authority (GRA), l’entité gouvernementale dont le MTC dépend pour pouvoir mener à bien ses activités chaque année. Et ce n’est certainement pas les pouvoirs accrues accordées à l’instance régulatrice par le biais de nouvelles directives au fil des années qui feront Jean-Michel Giraud revoir sa position, lui qui veut, par un éventuel retour au sein du board des administrateurs, remettre «bon ordre» en ce qu’il s’agit notamment de l’organisation des courses, qui doit rester la prérogative du MTC dont la compétence en la matière est reconnue par la Fédération Internationale des Autorités Hippiques.
Parmi les craintes majeures du tandem De Spéville-Giraud, l’entrée en scène de la Mauritius Turf Club Sports and Leisure Ltd (MTCSL). Car bien que la direction du MTC ait confirmé qu’elle sera l’unique actionnaire de cette «public limited company», les deux hommes expriment néanmoins leurs réserves quant à son évolution avec l’avènement d’éventuels nouveaux partenaires, encore plus avec le manque de transparence qu’ils perçoivent de la part des autorités concernées sur le sujet. D’où leur désir de représenter la voix des membres qui prônent le statu quo et qui veulent s’ériger face à ce qu’ils considèrent comme de l’ingérence dans les affaires du club bicentenaire. Quitte à aller à la confrontation avec la GRA par le biais d’une contestation en cour.
Le tandem Le Blanc-Servansing, qui bénéficie du soutien du président Taposeea, veut pour sa part adopter une position plus conciliante vis- à-vis de l’instance régulatrice. En choisissant de se mettre en règle avec les nouvelles directives de la GRA, cette équipe veut favoriser le dialogue et la consultation avec pour but ultime la survie et l’avancement de l’hippisme mauricien, qui passe selon eux résolument par une transformation du Mauritius Turf Club en une «public limited company».
Le succès du projet repose cependant sur une victoire impérative du duo Le Blanc-Servansing aux suffrages du 5 mars. Car l’équipe en faveur du changement se retrouverait au cas contraire en minorité numérique sur le board des administrateurs, qui semble à l’heure actuelle bien plus enclin à conserver le modèle déjà en place. Parmi eux se trouve Anoop Madhow, qui sera particulièrement concerné par la prochaine Assemblée Générale Elective (AGE) du MTC. Et pour cause, Jheenarainsing Soobagrah et Vinod Beeharee souhaitent, par le biais de trois motions présentées, avoir plus d’éclaircissement sur le comité disciplinaire qui avait été mis en place à son sujet pour juger d’un «acte dûment constaté contraire à l’honneur ou à la moralité».
Les deux membres veulent ainsi que le MTC s’explique sur la non-initiation d’une enquête de novo sur les agissements d’Anoop Madhow «following the decision of the Appeal Board of the MTC to refer this matter back to the Board of Administrators for a decision on a fresh inquiry.» Dans l’éventualité où l’assemblée voterait pour la mise sur place d’un nouveau comité disciplinaire, Jheenarainsing Soobagrah et Vinod Beeharee réclament ni plus ni moins la mise à pied d’Anoop Madhow pour les besoins de l’enquête du comité disciplinaire, et ce afin d’être «in line with the principles of good governance which are essential for the good and proper administration of the affairs of the Mauritius Turf Club.» Une chose est sûre : cela risque de chauffer lors de l’AGE vendredi.
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