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28 février 2017 14:32
Gilbert Merven, un moment indéboulonnable au MTC, ne l’est plus en 2017. Ses dernières saisons à la présidence notamment en 2013 et 2014, qui contrastaient singulièrement avec ses débuts dans l’administration du club organisateur de courses, ont gommé ses réalisations, pourtant nombreuses, pour lui interdire l’accès à la salle de comité pour les trois prochaines années.
Retour sur son parcours, doré ou presque au départ, mais tumultueux à la fin. Lorsqu’il choisit de rendre son tablier de membre d’écurie et de propriétaire pour se jeter dans l’administration du MTC en 2006, soutenu dans sa tâche par un groupe d’amis, l’objectif est de mettre fin au règne de Jean-Michel Giraud. Gilbert Merven est massivement soutenu par ceux qui n’en peuvent plus du leadership de Giraud, considéré comme étant trop proche d’une puissante écurie et d’un clan en particulier.
Coup d’essai coup de maître pour celui qui a le charisme et les qualités nécessaires de leadership pour rejoindre l’équipe dirigeante du MTC puisqu’il se fait élire aux élections de 2006. Pour sa première élection, il rejoint Jean-Michel Giraud, Denis Hardy, Paul-France Tennant, Jeenarain Soobagrah et William Chung sur le board des commissaires administratifs.
Auréolé de cette réussite « électorale », il obtiendra le soutien de Gavin Glover et celui de Jeenarain Soobagrah l’année suivante pour se propulser dans le fauteuil présidentiel. «Entre lui et Giraud, ça n’allait pas au départ, mais graduellement ils ont fini par s’entendre, même s’il y avait toujours une certaine méfiance entre eux », explique un de ceux qui les ont côtoyés sur le board.
«J’étais parmi ceux qui croyaient en lui, d’où notre mission de le convaincre à venir à la direction. Nous nous n’étions pas trompés puisque Gilbert Merven a fait pas mal de bonnes choses au Champ de Mars », explique un entraîneur encore en fonction.
Les premiers grincements de dents sous sa présidence surviennent 12 mois plus tard avec l’arrivée de Ian Paterson au poste de Chief Stipe. « C’est sa plus mauvaise décision. Là-dessus, il n’a pas su – ou il n’a pas voulu – nous écouter », ajoute notre interlocuteur.
Dans un premier temps, Paterson, grâce à son expérience, apporte pas mal de changements positifs comme l’introduction du 1000m, l’allongement de la ligne droite et les courses de Groupe, mais graduellement, il commence à faire des mécontents à travers ses méthodes. Le traitement qu’il accorde, par exemple, à certains jockeys par rapport à d’autres est décrié. Ses démêlés notamment avec le jockey Nicolic, qui provoquent, dans la foulée, la démission du Dr Abdullah Atchia comme commissaire, contribuent à une montée soudaine de température sur l’hippodrome. Mais Gilbert Merven soutient ouvertement son Chief Stipe et cette situation commence à déranger plusieurs « stakeholders. »
Après deux années comme administrateur en 2010 et 2011 Gilbert Merven croise le fer avec Gavin Glover pour la présidence en marge de la saison du bicentenaire en 2012. Entre-temps, Paterson quitte le Champ de Mars à la fin de son contrat pour immigrer ailleurs, donnant l’occasion à Stéphane de Chalain d’occuper le poste de Chief Stipe.
Pour Gavin Glover, proche collaborateur de Gilbert Merven, cette présidence-là, celle de 2012, semblait-il, était acquise, car convenu entre eux depuis 2011. Mais du côté de Gilbert Merven, il n’y avait, disait-on, aucun accord du genre d’où le positionnement du principal intéressé pour le poste suprême à l’occasion d’une année historique pour le MTC. Au soir de l’élection de Gilbert Merven à la présidence, on voit un Gavin Glover presque perdu dans ses pensées à sa sortie du bureau du General Manager Benoît Halbwachs. Un froid s’installe clairement entre les deux hommes.
Si 2012 est une année riche en émotions sur la piste, celle de 2013 marquera le début du déclin de Gilbert Merven d’autant que la situation financière, avec les largesses de 2012, se détériorent. Ian Paterson, à la grande colère de quelques entraîneurs, effectue son retour dans le Stewards’ Room et très vite les choses iront mal entre lui et son prédécesseur Stéphane de Chalain. Ses sorties publiques, aux côtés des jockeys, jettent le discrédit sur les courses – tout comme l’affaire Gemmayze Street -, mais il sera maintenu, malgré tout, à son poste jusqu’à la mi-saison en 2014.
Quelques mois plus tard, le Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam, annonce la mise sur pied d’une commission d’enquête, dont le rapport, publié en mars 2015, est accablant. Gilbert Merven, fragilisé par le cours des évènements, restera éloigné du Champ de Mars en 2015 et 2016 avant de tenter un retour aux affaires cette année. Mais le verdict des urnes, malgré 42% de votes en sa faveur, lui refuse l’accès à la salle des administrateurs.
La page Merven tournée, une nouvelle ère s’ouvre pour le MTC sous la présidence de Mukesh Balgobin.
Mukesh Balgobin, grâce aux élections de Frantz Merven et de Kamal Taposeea, a obtenu la présidence du ‘board’ du MTC mercredi, ce qui a provoqué la démission de Pierre de C. du Mée, lequel déplore le manque de soutien de ses pairs dans sa volonté d’être le nouvel homme fort du Club.
A Mukesh Balgobin de définir les projets, à court, moyen et long termes, pour éventuellement remettre le MTC sur les rails après les pertes enregistrées ces dernières années. En attendant qu’un membre soit coopté après la démission de Du Mée, le board est en ce moment composé de Mukesh Balgobin, Jean-Noël Fayolle, Paul-France Tennant, Frantz Merven et Kamal Taposeea.
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