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26 juin 2015 03:56
«L’objectif est clair. Nous visons les sept médailles d’or qui sont en jeu. Ce sera dur, mais nous devons à tout prix retrouver notre suprématie dans la région après avoir perdu la première place aux Jeux de 2011 aux Seychelles», lance Raj Gaya, vice-président de l’Association mauricienne de Badminton (AMB).
Maurice a toujours survolé la compétition de badminton aux JIOI en remportant toutes les médailles d’or, sauf en 2003, où la Réunion et les Seychelles se sont offert chacun une médaille, alors qu’en 2011, les Seychellois avaient chipé la première place à Maurice. Pour pouvoir revenir au premier plan, le dirigeant mauricien croit dans l’excellence de l’équipe que l’indonésien Yanuar Annas, le Directeur technique national (DTN), a annoncée jeudi dernier.
« La force de notre équipe réside dans le talent et la détermination de ses joueurs alors que notre seul souci demeure le fait que nous ne connaissons pas la force de toutes les équipes qui seront présentes à La Réunion. Nous savons que les Seychelles ont une bonne équipe. Les Maldives aussi ont progressé car ils ont embauché un entraîneur malaisien. Mais ce que nous craignons le plus, ce sont les Réunionnais. Nous avons vu certains de leurs joueurs durant les Internationaux de Maurice, mais nous pensons qu’ils n’ont pas encore présenté leur meilleure équipe», explique le dirigeant mauricien.
En attendant l’échéance, la préparation bat son plein au Centre national de badminton à Rose-Hill. Les 12 joueurs sélectionnés affichent tous le sérieux en attendant le grand départ sous la supervision du DTN. Il faut aussi remarquer que depuis l’arrivée du technicien indonésien, le rythme des entraînements s’est accentué.
«L’équipe a progressé. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire. Cela fait un mois que j’ai mis en place mon plan de travail et les joueurs commencent à s’adapter. Au début, c’était difficile pour eux car, ils n’ont pas l’habitude. Toutefois ils sont parvenus à trouver leur rythme», commente Yanuar Annas.
Ayant entraîné plusieurs équipes, dont la Suède, l’Inde, l’Indonésie et la Thaïlande, le DTN est conscient qu’il a très peu de temps pour perfectionner son équipe avant les JIOI. Toutefois, l’Indonésien ne se laisse point perturber par la pression. «Le temps joue contre nous, car deux mois et demi c’est peu, mais nous avons un objectif et nous devons tout faire pour l’atteindre. Je sais que les joueurs sont motivés, leur dévouement à l’entraînement montre qu’ils ont envie de gagner et c’est cet état d’esprit qui nous fera atteindre notre but», poursuit Yanuar Annas.
Commentant son choix pour la sélection, le technicien avance que plusieurs critères ont été pris en considérations à savoir la condition physique, l’aspect technique, tactique, la motivation et aussi la capacité à gérer la pression et le gros volume de travail. Selon lui, le travail à l’entraînement et la prestation de ses poulains à l’Open National et aux internationaux de Maurice l’ont aussi aidé dans ses choix.
«Nous avons une bonne équipe qui est bien physiquement et techniquement et qui est prête à toutes éventualités», déclare un Yanuar Annas bien décidé à faire bonne figure pour sa première participation aux JIOI. En attendant, l’équipe mauricienne mettra prochainement le cap sur l’Indonésie pour un camp d’entraînement de trois semaines. Ce stage aura lieu au 1er au 25 juillet prochain.
Le badminton fait partie des disciplines inscrites au programme des Jeux des îles dès la première édition en 1979 à La Réunion. De la première jusqu’à la cinquième édition en 1998, les badistes mauriciens ont toujours dominé les débats en raflant toutes les médailles d’or. Toutefois, en 2003 à Maurice, le Réunionnais Olivier Fossy et les Seychellois Georgie Cupidon et Juillet Ah Wan mettront un terme à la domination mauricienne en s’offrant la médaille d’or en simple homme et double mixte. La compétition en badminton se déroule en deux étapes avec en premier lieu le tournoi par équipe hommes et dames suivi du tournoi individuel avec les simples hommes/dames, les doubles hommes/dames et mixte.
Hommes: Julien Paul, Aatish Lubah, Sahir Edoo, Christopher Paul, Saheer Ramrakha, Yoni Louison - Réserve: Kiran Baboolall
Dames: Filles: Kate Foo Kune, Yeldy Louison, Shama Aboobakar, Nicki Chan Lam, Aurélie Allet, Kobita Dookhee - Réserve: Shama Sandooyea
Parole aux sélectionnés
Médaillée d’or dans le tournoi par équipe en 2011 aux Seychelles, Yeldy Louison participera pour la deuxième fois de sa carrière aux JIOI. Ayant vécu l’hécatombe qui s’est abattue sur l’équipe mauricienne à Mahé, la badmintoniste sait que ni elle ni ses coéquipiers n’ont droit à l’erreur à La Réunion en août prochain. Décidée à bien faire, elle attend avec impatience le début des compétitions. «Les Jeux des îles c’est l’événement-clef de la saison. Nous nous préparons depuis quatre ans et c’est cet événement qui va concrétiser l’effort que nous avons fait durant ces dernières années. Nous n’avons pas droit à l’erreur et nous sommes impatients», déclare Yeldy Louison. Pour cette neuvième édition, la Mauricienne est consciente qu’elle aura fort à faire face aux autres pays. Suite aux Internationaux de Maurice au début du mois, la badiste pense que ses futurs adversaires que sont les Maldives, les Seychelles et la Réunion ont beaucoup progressé. Mais, en dépit de cela, Yeldy Louison se dit prête à en découdre. «Je vise la première marche du podium. En badminton il y a quatre catégories à savoir par équipe puis le simple et double dames et le double mixte. J’espère bien obtenir les quatre médailles d’or. Ce n’est pas impossible mais il faut juste travailler beaucoup», conclut la joueuse.
C’est la première fois que l’ex-numéro un national participera aux Jeux des îles. En trois occasions Sahir Edoo a été frappé par la malchance. Trop jeune en 2003, pas de badminton inscrit aux Jeux de 2007 et blessé en 2011, Sahir Edoo veut conjurer le mauvais sort cette année à la Réunion. A 27 ans, le spécialiste des doubles est aujourd’hui tout excité à l’idée de représenter le pays aux JIOI. «Je suis prêt, j’ai envie d’aller, de jouer et de bien faire. Après tout ce temps, c’est une première pour moi de représenter nom pays. J’ai déjà défendu les couleurs mauriciennes dans des compétitions continentales et intercontinentales mais les Jeux des îles restent une expérience inconnue pour moi», dit Sahir Edoo. Après avoir côtoyé plusieurs générations de joueurs, le badiste pense que cette année Maurice alignera une équipe homogène. « Nous avons une équipe comprenant des jeunes qui montent en puissance et des joueurs d’expérience que ce soit chez les garçons que chez les filles. Je pense que cette année on va mieux faire que la dernière fois, où on avait ramené trois médailles d’or», commente Sahir Edoo.
Les réactions fusent. La Mauritius badminton association (MBA) a officialisé, cette semaine, la liste des sélectionnés en marge des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) 2015 et comme c’est souvent le cas, dans bien des disciplines sportives, il y a toujours des mécontents dans cet exercice.
Et le badminton mauricien en prend pour son compte depuis quelques jours, notamment sur les réseaux sociaux. C’est la non-sélection de Kiran Baboolall dans le groupe qui suscite le débat. Le champion national du double-hommes figure comme réserviste, au même titre que Shaama Sandooyea.
Les JIOI vus par une ancienne médaillée
Elle est sans doute l’une des badistes les plus connues à Maurice. Amrita Sawaram a participé à trois éditions des JIOI notamment 1998 (La Réunion), 2003 (Maurice) et 2011 (Seychelles). Si le titre en simple dames lui a toujours fait défaut, l’ex-badiste a toujours été au rendez-vous dans le tournoi par équipe où elle a remporté trois médailles d’or en trois participations. «Les Jeux des îles restent un grand moment dans notre carrière. C’est un événement où le sportif est capable de juger son niveau par rapport aux autres pays de la région. De plus il y a l’honneur du pays qui est en jeu. De ce fait, on est plus que motivé à donner le meilleur de soi-même pour pouvoir ramener la médaille d’or», explique Amrita Sawaram.
Selon elle, les Jeux des îles de 2003 sont restés l’édition qui lui a le plus marqué «Quand vous êtes chez vous, devant votre public, c’est complètement différent, contrairement lorsque vous évoluez dans un autre pays. L’atmosphère est unique. Il y a la pression mais vous n’avez pas le temps d’y penser car au vous êtes plus que motivé à faire honneur au pays», commente la badiste.
Selon Amrita Sawaram, le badminton mauricien est reconnu dans la région et les joueurs sont condamnés à toujours bien faire aux JIOI. «Maurice a toujours eu de bons résultats en badminton aux JIOI et chaque génération de joueurs doit s’assurer que cela se reproduise à chaque édition. C’est le challenge que nous avons à faire face à chaque édition», confie l’ex-joueuse. Pour la prochaine édition, elle est d’avis que l’équipe mauricienne fera un très bon résultat même si la préparation a été quelque peu perturbée par la valse des entraîneurs.
Performance mauricienne aux Seychelles en 2011 : 3 médailles d’or, 1 argent et 1 bronze
Qadeer Hoybun
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