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Badminton. Portrait | Le récital d’Aaisha Auleear

Alors qu’elle cherchait un titre de championne de Maurice, Aaisha Auleear en a eu droit à trois d’un seul coup.

A 14 ans, Aaisha Auleear a marqué les esprits, dimanche dernier, en remportant trois titres de championne de Maurice de badminton, après avoir réussi à atteindre quatre finales durant la compétition.

Il n’y a pas meilleur moment que celui de goûter à la victoire après des heures de sacrifices et de travail. C’est ce que ressent Aaisha Humairaa Auleear. La jeune fille de 14 ans vient de décrocher ses premiers titres de championne de Maurice après sa victoire lors des Championnats nationaux juniors de badminton. C’était dimanche dernier au Centre national de badminton à Rose-Hill.

 

La badiste de Triolet s’est offert trois médailles d’or dans la catégorie U17 dames et une d’argent en U19 dames. Elle a remporté le titre de championne de Maurice en simple dames après avoir livré une finale très engagée face à Aditi Bhuruth. Aaisha Auleear décroche la victoire sur le score de 2 sets à 1 (21-13, 15-21, 21-16).

 

La Nordiste montera deux fois de suite sur la plus haute marche du podium dans le tableau double. Associée à Mehndi Autar, elle remportera un nouveau titre en double dames après avoir eu raison du tandem Vanshika Beepha/Ashlyn Poonyth par 2 sets à 0 (21-17, 21-15). Et en double mixte, sa collaboration avec Jason François lui a permis de goûter à sa troisième breloque jaune, en venant à bout du duo Lucas Douce/Kritisha Mungrah par 2 sets à 1 (18-21, 22-20, 21-17).

 

Pas de chance par contre pour la jeune sportive chez les U19. Aux côtés de Lokesh Mohabeer, ils auront affaire à plus forts qu’eux. Les deux joueurs s’offriront la médaille d’argent après avoir été stoppés en finale par la paire Rohissen Soobramanien/Jeisha Chiniah au terme d’une rencontre très serrée. Score final :
2 sets à 1 (21-18, 19-21, 21-15).

 

«Eat, drink and sleep» badminton

 

«Je suis très heureuse de remporter le titre de championne de Maurice d’autant plus que je me retrouve avec trois médailles d’or et une d’argent. C’est un rêve qui se matérialise étant donné que j’ai souvent manqué de peu la plus haute marche du podium. C’était un tournoi bien engagé et je suis contente du résultat», confie d’une voix timide Aaisha Auleear.

 

Elève au collège Lorette de Port-Louis, l’adolescente ambitionne de devenir une grande joueuse comme son idole Kate Foo Kune, la numéro 1 mauricienne. La jeune fille voit en la quadruple championne d’Afrique une inspiration et souhaite lui emboîter le pas. «C’est une joueuse que j’admire beaucoup. Elle est sympathique et très sérieuse aussi. Elle ne parle pas beaucoup, se concentre sur ce qu’elle a à faire, ses entraînements ou ses matches et elle repart. J’aime bien cette approche», souligne la jeune fille avec enthousiasme.

 

Aaisha Auleear est bien partie pour suivre un tracé similaire à son aîné. Elle a déjà porté les couleurs de l’équipe nationale de Maurice. C’était en juillet 2019, quand la jeune fille a fait partie de la sélection mauricienne qui a remporté la médaille d’or en équipe lors des Championnats d’Afrique U15 qui se sont déroulés en Côte d’Ivoire.

 

Un bon début pour celle qui se dévoue corps et âme à son sport favori et ne pratique aucune autre discipline en dehors du badminton. Toutes ses activités tournent autour de la raquette. C’est une «eat, drink and sleep» badminton.

 

«J’aime jouer au badminton. Un jour, mon père m’a emmenée au Eagles Badminton Club de Triolet afin que je puisse y jouer tous les samedis. Puis un jour, l’entraîneur Jacques Juhel est venu faire une détection au club et m’a sélectionnée pour rejoindre le centre de Rivière-du-Rempart. A partir de là les choses sérieuses ont commencé et je m’entraînais trois fois la semaine», relate Aaisha Auleear.

 

Cette rencontre avec Jacques Juhel aura un grand impact sur la carrière de la jeune fille. Elle sera par la suite appelée en équipe nationale mais c’est aussi grâce à l’encadrement de son mentor ces derniers mois qu’elle est parvenue à goûter à ce sacre national. «C’est grâce à la préparation que j’ai eue avec Jacques Juhel que j’ai enfin pu décrocher le titre de championne de Maurice. C’était très intense ces derniers mois et je tiens aussi à saluer le coach Niresh Ramtohul pour son soutien en équipe nationale. Ce n’était pas facile à réaliser mais avec le soutien de toutes ces personnes, de ma famille et de mon sponsors Aqua Springs, j’ai pu atteindre mon objectif», commente l’adolescente.

 

Ce cap franchi, Aaisha Auleear peut maintenant viser plus grand. Celle qui rêve de faire partie de l’élite mauricienne et de porter haut les couleurs de la sélection nationale de badminton dans des tournois majeurs, espère gagner sa place dans l’équipe qui participera aux Championnats d’Afrique U19. Elle sait qu’elle a placé la barre un peu plus haut, mais la badiste souhaite autant progresser et en même temps faire honneur à sa discipline et à son pays.

 


 

Naïm Auleear, un papa dévoué

 

Derrière chaque sportif il y a toujours quelqu’un qui se dévoue afin que l’athlète puisse réaliser son rêve. Dans le cas d’Aaisha Auleear, c’est son père Naïm qui est au four et au moulin. C’est au prix d’énormes sacrifices que ce père de famille, qui est aussi joueur de foot, se donne à fond pour que sa fille ainée puisse accomplir son rêve. Et il ne regrette pas de manquer quelques rencontres de son sport fétiche pour que sa jeune badiste ne rate pas ses séances d’entraînement. «Je suis très heureux pour ce qu’elle a réalisé. Cela fait longtemps qu’Aaisha se dévoue pour sa discipline et tous ses sacrifices sont enfin récompensés. Ce n’est pas évident de gérer ses horaires d’entraînement et ses cours. Nous avons dû faire des ajustements afin que les deux n’entrent pas en conflit, comme lui faire prendre des cours le week-end. Mais des fois les classes, les cours et les entraînements s’enchaînent et elle ne fait que renter et sortir de la maison. C’est un peu compliqué surtout quand elle doit se rendre au Centre national de badminton à Rose-Hill et à Rivière-du-Rempart à moto. Mais au prix de tous ces sacrifices il n’y a pas plus exaltant que le moment où on voit ses efforts couronnés de succès», déclare Naïm Auleear.