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16 avril 2020 14:48
Calendrier sportif chamboulé. Les diverses fédérations n’ont pas le choix que d’attendre l’évolution de la situation. La plupart d’entre elles envisagent plusieurs scénarios face à l’incertitude, quitte à revoir les calendriers des activités. Par exemple, la boxe mauricienne était à fond dans ses objectifs en cette année des Jeux olympiques, initialement prévus au Japon en juillet et août prochain. L’événement planétaire était au centre de toutes les préoccupations à l’Association mauricienne de boxe (AMB) avec la qualification acquise de Richarno Colin.
Outre les JO de Tokyo, la fédération s’était lancée dans l’organisation des championnats de Maurice élite et d’autres événements important du calendrier local. Mais, avec la pandémie du Covid-19, cette instance mauricienne a suspendu toutes ses manifestations jusqu’à nouvel ordre. Une mesure préventive afin de protéger tous ceux ayant un lien avec le milieu. Et ce n’est pas de sitôt que les choses reprendront leur cours normal pense Indiren Ramsamy, président de la fédération.
«Il n’y a pas raison d’élaborer un calendrier dans l’immédiat, car toutes les compétitions sont à l’arrêt. Comment mettre en place un plan de travail si nous n’avons pas encore de date précise ? C’est difficile car nous devons attendre que la situation soit sans danger et que les instances internationales finalisent de nouvelles dates avant d’élaborer un calendrier pour nos boxeurs. Nous ne pouvons prendre de risque avec la santé de nos pugilistes. Tous ce que nous pouvons faire est d’assurer qu’ils continuent à se maintenir en forme malgré le confinement et qu’il se tiennent prêts pour la reprise», a déclaré Indiren Ramsamy.
De son côté, Magarajen Moonien, président de la Fédération mauricienne d’haltérophilie (FMH) avance qu’un retour à la normale dépendra entièrement de l’évolution de la pandémie à l’échelle nationale et mondiale. «Certes nous avons été contraints de reporter les championnats d’Afrique seniors, prévus à Maurice du 13 au 20 avril, au mois de juin, mais en ce qui concerne les rendez-vous locaux nous ne sommes pas trop perturbés. Nous avions programmé un événement tous les mois, comme des détections dans des écoles, des stages et un road show, qui bien sûr ont été annulés. A la reprise il faudra juste faire quelques modifications à notre calendrier», évoque Magarajen Moonien. Son principal souci est l’état de forme de ses athlètes. Le dirigeant concède qu’en cette période, le manque d’entraînement aura un effet sur les performances. «Une semaine d’arrêt est énorme en haltérophilie. Je sais que nos athlètes font d’énormes efforts afin de rester en forme et tout ce que nous souhaitons est que la situation redevienne à la normale au plus vite», s’inquiète le dirigeant.
A la Rugby Union Mauritius (RUM) on reste optimiste sans oublier que la priorité demeure la santé des pratiquants. «Nous avons une deuxième partie de la saison qui démarre en août/septembre avec le rugby à 7 et cela tient bon. Normalement, la première partie démarre avec le rugby à XV qui a lieu entre février et juin, et nous avons pris les devants de renvoyer cette partie à une date ultérieure même si cela va chambouler nos finances, mais cela ne devrait pas poser problème. La priorité demeure la santé des pratiquants, même si nous œuvrons pour la promotion du rugby», explique Pravin Roodur, Manager de la RUM.
Au niveau de la Fédération mauricienne de triathlon, on attend la reprise des événements, même si le financement des différentes manifestations reste un gros souci pour les fédérations. Un budget a déjà été voté pour les activités et la question reste de savoir si l’argent alloué pour ces rendez-vous sera maintenu suivant le report des événements qui risque de tomber dans la prochaine année financière, si jamais ces rendez-vous ont lieu au-delà de l’année en cours.
«Tout le calendrier a été chamboulé sans qu’on soit préparé. Nous devons prendre part aux Championnats d’Afrique, qui sont une étape obligatoire du calendrier avant de pouvoir enchaîner avec les autres événements majeurs. Toutes les compétitions sont gelées en attendant un retour à la normale. Si l’échéance a lieu en dehors de l’année financière, cela risque de nous poser un souci, car nous allons nous retrouver avec deux échéances africaines dans le même budget. Si c’est le cas, nous allons être obligés de faire un choix», souligne Alain St Louis président de la FMTri.
Un gros casse-tête qui vient s’ajouter à celui de refaire un nouveau calendrier. Autre souci, la performance des triathlètes. Si ces derniers peuvent se maintenir en forme à la maison, le manque d’entraînement en natation risquerait de causer problème. En triathlon, le temps gagné lors de l’épreuve de natation compte beaucoup en course. Un détail qui en dit long sur les appréhensions des diverses fédérations.
Même dilemme. La Fédération mauricienne des Sports Corporatifs (FMSC) doit revoir la tenue d’une quinzaine activités, qu’elle organise à l’intention des entreprises, et n’a tenu qu’une seule compétition. «Avec la conjoncture actuelle je ne pense pas que participer aux compétitions inter-firmes sera la priorité des entreprises membres après une reprise des activités économiques. Au niveau de la FMSC on préfère attendre avant de penser à redémarrer. De plus, on ne sait pas si nous aurons les infrastructures sportives à notre disposition, déjà qu’en hiver les stades sont fermés. Toutes activités sportives nécessitent des contacts humains. Nous préférons attendre une accalmie, avoir l’avis des membres, pour, ensuite, prendre une décision sur la tenue de nos prochaines activités», explique George Appadoo, secrétaire administratif de la FMSC.
Texte : Rehade Jhuboo et Qadeer Hoybun
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