Personnage emblématique du noble art, son absence aux abords des rings du Centre national de boxe à Vacoas se fera grandement ressentir. Car même après avoir pris sa retraite comme entraîneur national, le tacticien mauricien gardait toujours un œil sur ce sport qui a rythmé toute sa vie.
«C’est une grosse perte pour la boxe mauricienne. Judex a été d’une grande aide et d’un grand soutien pour la discipline. Il a beaucoup œuvré pour ce sport au cours de sa longue carrière et a vu passer de nombreuses générations de boxeurs. Je l’ai connu quand j’étais élève au collège Impérial, puis en tant qu’entraîneur régional et finalement en tant que dirigeant fédéral. En plus de son savoir-faire dans l’encadrement, il avait beaucoup de contacts et nous aidait dans nos nombreuses démarches pour les stages et les compétitions. Il vivait pour le noble art et a dédié toute sa vie à ce sport », soutient Pascal Telvar, président de l’Association mauricienne de boxe (AMB).
Boxeur au Club Dauphin à Port-Louis, Judex Bazile fait partie des premiers athlètes mauriciens médaillés d’or aux Jeux des îles. C’était lors de la première édition des JIOI en 1979 à la Réunion. Il sera également médaillé d’argent en 1985 à Maurice.
C’est à cette période qu’il se met au coaching et sa carrière d’entraîneur va démarrer lorsqu’il intègre le ministère de la Jeunesse et des sports pour encadrer de jeunes boxeurs à l’AMB. Dès lors, ce sera le début d’une longue aventure dans le monde du pugilat. Il a travaillé aux côtés du DTN, Frankie Lesage, puis a épaulé Jean-Claude Nagloo, avant de prendre à son tour les rênes de l’encadrement national.
«Je le connais depuis les années 80. À l’époque, j’étais encore boxeur. Il est sorti des rangs comme pugiliste pour devenir entraîneur. Il a gravi les échelons pour finalement devenir entraîneur national en 2009. Nous sommes venus un peu plus proches lors de ma présidence de 2005 à 2013. Il a accompli beaucoup de choses durant sa longue carrière d’entraîneur et a vu passer des générations de boxeurs et de dirigeants. Sa disparition est une grosse perte pour la boxe», souligne Rajiv Rajcoomar, ancien président de l’AMB.
Judex Bazile a eu sous son aile des noms tels que Marco Bangard, Riaz Durgahed, Richard Sunee, Giovanni Frontin et Bruno Julie, entre autres. Des boxeurs qui ont marqué l’histoire du pays avec les médailles d’or de Giovanni Frontin aux Jeux de la Francophonie en 1997 et celle de Richard Sunee aux Jeux du Commonwealth de 1998 en Malaisie. À ne pas oublier non plus l’unique médaille olympique mauricienne, le bronze remporté par Bruno Julie aux Jeux olympiques de Beijing en 2008.
«Cela fait plus de 25 ans que je le côtoyais et je suis triste qu’il nous ait quittés. Il avait une grande passion pour la boxe et même dans ces moments difficiles, il a continué à œuvrer pour le noble art. Il avait un grand amour pour la boxe et ne l’a jamais abandonné. J’ai beaucoup appris de lui, il était incollable quand il fallait s’occuper des démarches administratives. Tout était bien ficelé, rien n’était oublié. Je pense que nous devons préserver sa mémoire ainsi que tous ceux qui ont contribué à l’avènement de ce sport afin que les générations futures n’oublient pas ceux qui ont écrit l’histoire de ce sport», déclare Richard Sunee.
Les obsèques de Judex Bazile ont eu lieu le mardi 8 octobre à l’église Ste-Thérèse, à Curepipe, avant de se rendre au cimetière de Notre-Dame des Anges à Mahébourg. La rédaction de 5-Plus dimanche présente ses plus vives sympathies à tous ceux affligés par cette disparition.