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Départ sur fond d’incompréhension et de colère !

30 mars 2015

Les opérateurs des paris inquiets à l'issue de leur rencontre avec le MTC cette semaine.

Les malheurs de l’industrie de courses n’en finissent plus ! Traînée dans la boue lors de la campagne électorale de décembre dernier par le gouvernement sortant, dirigé par Navin Ramgoolam, elle est, cette fois, frappée de plein fouet par des mesures budgétaires de l’Alliance de sir Anerood Jugnauth, qui plongent le monde de courses dans l’obscurité.

 

Le redressement tant envisagé par le MTC, cette année, après une saison 2014 catastrophique à tous les niveaux est rendu impossible, car il faudra désormais compter avec une recrudescence des bookmakers clandestins avec la hausse de la betting tax qui passe de 10% à 20% chez le Tote et chez les bookmakers opérant en dehors du Champ de Mars.

 

Certes, le président de la Gambling Regulatory Authority, Me Raouf Gulbul, a tenté de rassurer les plus pessimistes en expliquant que la Police des Jeux veillera au grain, mais on connaît les dégâts causés dans le passé par les paris illégaux lorsque le gouvernement avait introduit les betting and winning taxes.

 

«Nous voulons bien croire que c’est un ‘no tax budget’, mais à voir les mesures prises à l’encontre de l’industrie hippique, nous avons bien peur que ça ne soit pas le cas.  Avec ces mesures, c’est 4 500 emplois directs et indirects, qui sont menacés, à commencer par ceux qui travaillent au MTC. Nous avons comme impression qu’on n’a pas voulu chercher à connaître les problèmes de l’industrie hippique ou à trouver des solutions pour l’aider. On a tout simplement voulu faire une démonstration de force en lui infligeant des mesures punitives puisqu’elles ont été prises sans consultation avec l’autorité hippique.

 

«Tapis rouge pour les casinos»

 

« Aucun opérateur de l’industrie hippique n’a été consulté au préalable. Ce n’est pas en surtaxant les opérateurs et les turfistes que le gouvernement arrivera à mettre de l’ordre ou à décourager le jeu. Pire, ces mesures provoqueront une prolifération des bookmakers clandestins. Si le ministre pense qu’il aura plus d’argent avec ces taxes surréalistes, il se met le doigt dans l’œil. D’un côté il dit vouloir combattre les ‘zougadères’, de l’autre il déroule le tapis rouge pour les casinos. Si le gouvernement voulait mettre de l’ordre, il aurait dû accorder une attention particulière à la restructuration de la Police des Jeux en lui donnant tous les moyens pour combattre les bookmakers clandestins et le betting illégal et surtout exiger que tous les opérateurs soient connectés à un serveur, digne de ce nom où la  MRA, la GRA et le MTC auraient eu un droit de regard. Là, il ne s’agit pas de contrôle ou d’éradiquer ce que le ministre a appelé ‘la nation zougadère’, mais d’encourager l’illégalité et de provoquer l’anarchie, ce qui mènera inévitablement l’industrie hippique vers une disparition certaine. » Si, officiellement, le Mauritius Turf Club choisit la carte de l’apaisement face au gouvernement qui sort ses griffes contre l’industrie de courses, la déception, voire la colère, est grande dans les coulisses d’un Club qui a plus de 200 ans d’existence.

 

Cette semaine, le MTC a résisté à une forte pression venant de quelques-uns de ses stakeholders qui voulaient que le coup d’envoi de la saison soit repoussé en guise de protestation contre les mesures budgétaires. Mais Jeenarain Soobagrah, le nouvel homme fort du MTC, a mis son véto. Pas question de renvoi pour, d’une part, respecter le calendrier établi et de l’autre, pour ne pas envenimer la situation, déjà très délicate après la lecture du budget.

 

Face à la colère des opérateurs de paris sur les courses – bookmakers et Tote -, le MTC a rencontré leurs représentants durant la semaine. Histoire pour l’organisateur de courses de se montrer solidaire, mais aussi à l’écoute de ses partenaires. « Comme organisateur de courses, c’est notre devoir d’écouter les doléances de nos principaux stakeholders. Les discussions ont été franches. On attend maintenant de voir l’impact réel qu’auront les mesures du gouvernement sur nos revenus. C’est clair que cela nous affecterait. Par la suite, des représentations seront faites au gouvernement. L’objectif pour nous, c’est d’assurer la survie des courses. Pour le moment, il faudra s’adapter aux nouvelles donnes », a déclaré Jeenarain Soobagrah à sa sortie de la réunion mercredi avec des représentants des opérateurs des paris.

 

Du côté des Finances, le ministre Vishnu Lutchmeenaraidoo persiste et signe : pas question de céder à la pression. Les mesures entreront bel et bien en vigueur !

 

MTC dit « oui » au responsible gambling

 

Alors que le monde de courses est en ébullition, le MTC calme le jeu. Lors de sa conférence de presse cette semaine, il n’a pas critiqué frontalement les mesures du gouvernement et dit épouser la philosophie de ‘responsible gambling’. Mais en même temps, il ne cache pas ses inquiétudes par rapport à « l’impact économique et possiblement social de certaines de ces mesures sur l’industrie hippique dans son ensemble. »

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