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Escrime - Aarti Gulrajani : «Nous avons commencé à partir de rien»

19 août 2016

L’escrime est présente à Maurice, depuis bien des années, mais ce n’est qu’en 2012 que la fédération a vu le jour. Comment se porte cette discipline aujourd’hui ?

 

Aujourd’hui, on peut dire que l’escrime a beaucoup progressé. Nous avons, à ce jour, trois écoles, notamment à Beau-Bassin, l’Université de Maurice et au Bocage qui opèrent parfaitement et qui attirent de plus en plus de gens. Nous comptons ouvrir un quatrième dans la région des Plaines-Wilhems. Nous avons aussi un entraîneur et un maître d’armes qui font de l’excellent travail. Donc nous pouvons dire que ce sport se porte bien.

 

Pourquoi ce sport tarde-t-il à se développer ? Qu’est-ce qui explique cela?

 

L’escrime n’est pas un sport qui fonctionne comme les autres disciplines. Il faut absolument des entraîneurs qualifiés pour pouvoir former les gens. A ce jour, nous n’avons qu’un seul maître d’armes, en la personne de Kevin Muken, qui travaille avec les athlètes depuis fin 2015. Nous avons l’entraîneur Kevin Museliah, qui, après avoir suivi un stage de haut niveau en Hongrie, encadre depuis un peu plus d’un an et demi les escrimeurs mauriciens. Ces derniers font de l’excellent travail auprès des jeunes, mais il est bon de faire ressortir que la fédération a été formée en 2012 et que nous avons commencé à partir de zéro.

 

On peut dire que l’escrime est un nouveau sport, dans le paysage sportif mauricien. Est-ce que ce sport est accessible à tous ?

 

A la Fédération, nous voulons rendre ce sport accessible à tous. C’est la raison pour laquelle nous nous tournons vers les écoles pour valoriser encore plus cette discipline et par la même occasion faire connaître ce sport à un plus grand nombre de jeunes. D’ailleurs, nous invitons les Mauriciens àprendre contact avec nous afin que nous puissions les canaliser vers nos écoles. 

 

Quelles sont les qualités requises pour pouvoir pratiquer ce sport ?

 

Les qualités requises pour pratiquer l’escrime c’est d’avoir une bonne coordination, de bons réflexes, de la rapidité, de la puissance, un bon jeu de jambes et aussi le sens de l’esquive.

 

Est-ce qu’il y a un intérêt des Mauriciens pour l’escrime ?

 

On va dire, qu’effectivement il y a un intérêt des Mauriciens pour l’escrime. On est parti de rien et aujourd’hui nous avons environ 75 joueurs qui s’entraînent régulièrement. En quatre années, nous avons pu mettre sur pieds trois écoles et une quarantaine d’escrimeurs qui participent à nos compétitions, ce qui prouve que ce sport intéresse les Mauriciens. 

 

Qu’est-ce qu’il faut faire si on veut pratiquer ce sport ?

 

Actuellement, nous avons des écoles qui opèrent 3 à 4 fois par semaine. Avec un nombre croissant de personnes de tous âges qui n’ont qu’un seul désir, découvrir ce sport. Si quelqu’un veut pratiquer de l’escrime, il peut prendre contact avec la fédération, qui le guidera vers les structures opérationnelles et là-bas cette personne pourra bénéficier d’une formation dans ce sport. 

 

Où se situe le niveau des Mauriciens actuellement ? 

 

Je suis fière en tant que présidente de la fédération de dire que nous avons parcouru un bon bout de chemin  même s’il est encore long. Récemment, nous avons participé aux Championnats du Monde,  qui se sont déroulés à Bourges en France, où notre représentant, Ronan Ragavoodoo, a fait une belle performance en remportant deux victoires dans sa poule. Nous avons aussi Satya Gunput qui a atteint les quarts de finales l’année dernière. Cela prouve que Maurice peur aussi produire de bons éléments.

 

Pouvons-nous rivaliser avec les grandes nations de ce sport ou avons-nous encore du chemin à faire ?

 

Certainement,  nous avons encore du chemin à faire, surtout au niveau de la formation des entraîneurs et des athlètes. Nous avons le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports et aussi de la fédération internationale qui mettent à notre disposition des infrastructures aussi bien que des équipements pour qu’on puisse évoluer. Leurs soutiens nous sont très importants, car, sans eux, nous n’aurons pas pu arriver là où nous sommes aujourd’hui. 

 

Quelles sont les qualités des escrimeurs mauriciens ?

 

Nous avons de jeunes athlètes qui sont très motivés et qui se donnent à fond dans les entraînements. La majorité de nos sportifs sont spécialisés àl’épée, car c’est l’arme que nous avons apprise à maîtriser en premier, mais, dans un proche avenir, ils vont découvrir le sabre et le fleuret également.

 

Qui dit escrime, dit également maniement de l’épée, du sabre et du fleuret. Est-ce que c’est un sport dangereux ?

 

L’escrime n’est pas un sport dangereux, dans le sens que, quand on fait de la pratique on porte, toujours, des équipements adaptés. Il faut, aussi, savoir que l’épée, le sabre ou le fleuret, ne sont pas pointus. Ce qui fait qu’il n’y a pas de risque de blessure grave. Bien sûr, comme dans toutes les disciplines, il y a toujours de petits bobos, mais pas plus que cela car l’escrimeur doit toujours porter des équipements adaptés.

 

On dit que le sport contribue au développement personnel. Comment l’escrime aide-t-elle à l’épanouissement d’une personne ?

 

Pratiquer un sport, c’est déjà gagner d’avance, comme cela vous permet de rester en forme. L’escrime, comme les autres sports, pourra aider les jeunes às’éloigner des fléaux qui rongent la société. Sur le plan personnel, on devient plus agile, on a de meilleurs réflexes et une bonne forme physique afin de pouvoir faire des déplacements rapides. Ce sport aide, également, à se développer sur le plan mental, car on apprend à réfléchir, à anticiper et analyser la tactique de l’adversaire et aussi à développer d’autres stratégies. Ce qui fait que le cerveau travaille également.

 

Après quatre années d’existence, quels sont les objectifs de la fédération pour le développement de ce sport ?

 

Je peux dire que je suis satisfaite que, depuis quatre ans, l’escrime est pratiquée régulièrement chez nous, de ce fait nous voulons continuer à encadrer les joueurs et les entraîneurs afin qu’ils progressent encore plus. Nous avons, organisé, plusieurs compétitions au niveau national, ces dernières années, et nous allons continuer à propager ce sport, en allant vers d’autres régions pour toucher encore un plus grand nombre de gens.

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