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EURO 2016 | Rajindraparsad Seechurn : «Rien à reprocher aux arbitres»

28 juin 2016

L’arbitre mauricien compte une centaine de matches internationaux à son actif.

Ils sont un maillon très important. Un match de football ce n’est pas que l’affaire des footballeurs, de l’entraîneur, du staff technique, des supporteurs, mais c’est aussi celle des arbitres. Ils demeurent essentiels dans le bon déroulement d’un match tout en veillant à l’application des règles de jeu. Ils sont souvent critiqués et vilipendés, mais, depuis le démarrage de l’Euro 2016, leur présence sur le terrain est presque invisible et cela est un très bon signe.

 

Notre sifflet n°1, Rajindraparsad Seechurn, suit avec beaucoup d’attention les matchs de cette compétition pas en tant que fan (même s’il a un favori) mais comme spécialiste pour voir ses confrères à l’œuvre. «A ce jour, les arbitres effectuent une prestation très correcte et n’ont rien à se reprocher. Cela est de bon augure, d’autant que quelque 94 nouvelles règles ont été mises en pratiques», souligne celui qui a officié à quatre phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).

 

Il a raison car on n’a pas encore eu de phrases assassines de joueurs ou sélectionneurs après les matches, pas de grosses erreurs donc. Pour une grande compétition, on prend les meilleurs arbitres, CQFD. Sauf que ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, dans une Coupe du monde, on essaie de respecter une équité entre les continents. Mais le jeu sud-américain n’est forcément pas le même que l’européen qui n’a pas grand-chose à voir avec le jeu africain.

 

Alors que dans un Euro, tous les arbitres ont la même sensibilité ou presque. Rodés toute l’année aux matchs de Ligue des champions, compétition de très haut niveau, les arbitres n’ont pas à forcer leur talent. «Sur le continent européen, on a intégré une vraie formation et un vrai encadrement des arbitres dirigé par Pierluigi Collina, ex-arbitre international», éclaire Bruno Derrien, ancien arbitre français.

 

«C’est un fait que le niveau de l’arbitrage ne cesse d’augmenter avec le jeu qui devient très exigeant. Les arbitres abattent un gros travail et c’est tant mieux qu’il n’y ait pas de décisions controversées ou de polémiques, et j’espère que cela va continuer jusqu’à la fin de cette compétition»,ajoute Rajindraparsad Seechurn. Il dit beaucoup apprécier la prestation de ses confrères anglais et italiens dans cet Euro : «ils sont beaucoup plus aguerris et font preuve de maîtrise, car ils évoluent souvent sous pression dans leurs championnats respectifs. Mais, dans l’ensemble, tous les arbitres maîtrisent bien la situation et ont bien assimilé les nouvelles règles», poursuit le Mauricien, qui n’a pas été épargné par des critiques durant ses 20 ans comme homme en noir.

 

On se souvient que l’année dernière, lors des quarts  de finale de la CAN 2015 Guinée Equatoriale – Tunisie, son arbitrage avait été sévèrement critiqué par l’équipe tunisienne suite à un penalty dans les arrêts de jeu accordé au pays hôte. Le but (1-1) qui suivit amena les deux équipes en prolongation où la Guinée Équatoriale força la décision (2-1). La fin du match se termina sous haute tension avec les Tunisiens qui prirent à partie notre compatriote. Rajindraparsad Seechurn devint   le sujet de conversation des commentateurs de la CAN 2015 et déchaîna des réactions diverses tant à l’étranger qu’à Maurice sur les réseaux sociaux.

 

Après avoir purgé une suspension de six mois imposée par la Confédération Africaine de Football (CAF), notre compatriote a repris du service sur le continent. Il a été le quatrième arbitre du match Botswana vs Burkina Faso (1-2) à l’occasion des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2017, qui se sont disputées le 4 juin dernier.

 

Quelques-unes des nouvelles règles…

 

Plus de double peine

 

Un joueur ne peut plus être exclu après avoir concédé un penalty. Du moins, dans le cas où la faute n’est pas jugée grave ou particulièrement volontaire, comme une main sur la ligne de but. Dans les autres cas, l’arbitre n’a plus à sortir un carton rouge.

 

Coup d’envoi vers l’arrière

 

Le joueur qui donne le coup d’envoi n’est plus obligé de jouer vers l’avant. Il peut transmettre le ballon à un coéquipier situé derrière lui. De quoi envisager de nouvelles tactiques pour gérer l’entame de match.

 

Un joueur blessé n’a plus à quitter le terrain

 

Les scènes interminables durant lesquelles l’arbitre attend qu’un joueur blessé quitte le terrain pour être soigné, c’est terminé ! Désormais, le staff médical de chaque équipe peut pénétrer sur la pelouse pour remettre sur pied le membre de leur équipe qui a pris un coup. Y compris lorsque celui-ci saigne. Une petite révolution.

 

L’exclusion avant le match

 

Cela peut paraître très étrange mais l’arbitre a désormais la possibilité d’exclure un joueur avant même le coup d’envoi d’un match. Ce n’était pas possible avant. On peut imaginer que le carton rouge viendrait sanctionner un comportement inapproprié dans les vestiaires ou le tunnel menant au terrain.

 

Insolite : Carton rouge en cas de… flatulence

 

Ça fait sourire. Il s’agit sûrement de l’expulsion la plus surprenante de l’histoire du football. Un joueur de la réserve du club suédois de Järna Sk a reçu un second carton jaune, synonyme de carton rouge, parce qu’il avait pété en plein match.

 

L’arbitre a justifié la sanction en expliquant qu’il s’agissait selon lui d’une «provocation délibérée»et d’un «comportement anti-sportif». Adam Lindin Ljungkvist, qui joue arrière gauche, a tenté d’expliquer aux médias locaux que ses flatulences n’avaient pas été volontaires. «J’avais mal au ventre, je me suis simplement laissé aller, a expliqué le jeune joueur de 25 ans. Je suis choqué, c’est la chose la plus étrange qui me soit arrivé depuis que je joue au foot».

 

Donc il vaudrait mieux éviter de péter (avec ou sans plomb) sur un terrain de football.

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