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28 avril 2014 20:47
Gel et dégel. Le football local est passé par une drôle de semaine. L’élimination de la sélection nationale des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2015 contre la Mauritanie a été reléguée au second plan. C’est l’annonce par la Mauritius Football Association (MFA) du gel temporaire de toutes les compétitions en cours qui fait jaser.
La nouvelle de l’arrêt des compétitions a fait l’effet d’une bombe dans le monde du ballon rond mauricien. Toujours est-il que la situation s’est décantée en fin de semaine concernant le gel des compétitions. Dans une déclaration faite à 5Plus dimanche, Samir Sobha annonce la reprise des compétitions cette semaine.
Alors que les footballeurs de la Premier League étaient en mode ralenti avec la préparation du Club M pour sa double confrontation contre la Mauritanie, voilà que tombe un communiqué de la MFA.
«Following several complaints from National Division Clubs concerning the Regionalisation Grant 2014, our President, Mr Sobha, had a conversation today with the Permanent Secretary of the Ministry of Youth and Sports. The latter has informed him that the Ministry will not disburse the Regionalisation Grant 2014 to National Division Clubs and the Regional Football Associations until agreement of Semi Professional League is signed by the MFA», pouvait-on lire dans ce communiqué signé du secrétaire général par intérim de la MFA, Patakh Ballgobin aux différents clubs.
Étant donné la lourde charge financière des clubs nationaux, la MFA n’a pas trouvé d’autres options que de geler les compétitions déjà en cours telles que la Premier League, Division One, Division Two et la MFA Cup. Les clubs nationaux et les comites régionaux reçoivent une allocation du gouvernement pour la bonne marche des affaires courantes.
Toutefois, en fin de semaine, selon Samir Sobha, le Regionalisation Grant a été décaissé. « Nous sommes happy avec cette décision. Le plus important pour nous demeure les clubs et la relance des compétitions. Nous sommes sur la même longueur d’onde avec le gouvernement concernant la ligue semi-professionnelle et les allocations financières », déclare le président de la MFA.
À titre d’exemple, le ministère de la Jeunesse et des Sports a distribué une enveloppe de Rs 8,4 millions aux clubs de Premier League, Division One, Division Two et aux comités régionaux. Les équipes de l’élite ont chacune obtenu Rs 240 000, tandis que les huit clubs évoluant en D2 ont bénéficié d’un montant de Rs 190 000 chacun. Les douze comités régionaux ont reçu un chèque de Rs 80 000 chacun.
Une bouffée d’oxygène quand on sait que les clubs, dépendant les divisions qu’ils occupent, doivent avoir un budget entre Rs 500 000 et Rs 3 millions (voire plus), avance-t-on dans le milieu concerne. « Rs 2 à 3 millions sont nécessaires pour le fonctionnement d’un club de la Premier League. Certains clubs huppés ont un gros budget, alors que d’autres n’ont pas de tels moyens. Certains clubs n’arrivent même pas à payer leurs joueurs pendant plusieurs mois », nous dit un dirigeant.
Ce budget est englouti par plusieurs dépenses essentielles. Le principal budget concerne le salaire des joueurs (en moyenne une escouade de 20), celui de l’entraîneur et de l’encadrement technique, les équipements (jeu de maillot pour les matchs officiels et les entraînements), les soins médicaux, les ravitaillements (entraînements et jour de matchs), et le transport entre autres.
Il faudrait aussi ajouter à cette liste des dépenses les frais des billets d’avion et d’hébergement pour les clubs qui ont des footballeurs étrangers dans leurs effectifs. Un footballeur dit de haut niveau touche entre Rs 5 000 à Rs 9 000 pour jouer (dépendant des clubs et leurs moyens de bord) et des primes de match entre Rs 500 et Rs 700 qui peuvent aller jusqu’à Rs 1 000 pour les matchs importants, nous dit un footballeur.
Une situation qui diffère des clubs régionaux. « Bien sûr nous avons beaucoup de frais. Nous devons louer des terrains pour nos entraînements et il faut acheter des chaussures pour ceux qui n’en ont pas. Il faut payer les joueurs et les entraîneurs sans oublier le transport. Tout cela arrive facilement autour de Rs 100 000 », dit un dirigeant d’un club régional.
L’apport des sponsors est primordial pour l’existence et la survie des clubs de football. «Bien souvent les dirigeants sont forcés de mettre la main à la poche pour subvenir aux dépenses. Certains clubs ont des sponsors, mais d’autres pas et ce qui fait qu’il existe un fossé entre les équipes qui évoluent dans une même division. Les sponsors attendent quelque chose en retour lorsqu’ils investissent dans une équipe. Un retour d’investissement en termes de publicité et de recettes, mais malheureusement le football mauricien étant ce qu’il est actuellement n’encourage nullement les grosses entreprises à y investir. Le CSR n’aide, nullement, la situation. Espérons qu’on trouve une lumière pour éclaircir cette discipline qui s’étouffe financièrement», lance un dirigeant d’un club de football.
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