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Georges Chung, chairman de la MPFL : «Les clubs doivent se professionnaliser»

3 juillet 2015

Georges Chung, chairman de la MPFL : «Les clubs doivent se professionnaliser»

La Mauritius Football Association (MFA) et la Mauritius Professional Football League (MPFL) préparent déjà la saison 2015/2016 alors que le présent exercice n’est pas encore terminé. Peut-on savoir quelles seront les innovations qui seront apportées ?

 

Samir Sobha, président de la MFA et moi-même nous avons longuement parlé ces dernières semaines sur la prochaine saison de football. On a démarré un championnat professionnel et on ne peut l’arrêter en si bon chemin. Le football mauricien n’est pas un long fleuve tranquille, et le contraire aurait été surprenant.

 

La professionnalisation de notre football est un projet très important pour le pays et la deuxième saison nécessitera une plus grande implication financière que la première. Je peux vous annoncer qu’on aura d’autres sponsors qui viendront nous accompagner dans ce projet pour contribuer à diminuer le déficit, qui sera, selon les prévisions, entre Rs 35 millions et Rs 40 millions pour cette première saison sous l’ère de la professionnalisation.

 

D’ailleurs, le gouvernement sera toujours un partenaire dans ce vaste projet et devrait contribuer Rs 16 millions et cela nous amènera à un budget entre Rs 60 millions et Rs 65 millions.

 

Est-ce que cette somme d’argent concernera aussi le Club M ?

 

En partie oui, car le Club M sera appelé à jouer plus fréquemment, soit beaucoup plus que maintenant. La sélection nationale, qui est la vitrine du football mauricien, sera donc plus en activité avec des matchs internationaux plus réguliers, en se basant sur le calendrier de la FIFA. J’espère aussi que le football féminin soit partie prenante dans ce plan.

 

Est-ce que le championnat de la Mauritius Barclays Premier League gardera la même formule avec deux allers-retours, surtout qu’on parle de l’introduction d’une Coupe de la Ligue ?

 

Il est fort probable qu’on maintienne la formule actuelle car le nombre de matchs doit être en phase avec le concept de la professionnalisation. Les footballeurs doivent jouer le maximum de matches d’autant que le meilleur entraînement qu’ils puissent avoir c’est d’enchaîner les matchs sur un terrain de football.

 

Doit-on s’attendre à ce que la professionnalisation touche dans un proche avenir les divisions inférieures ?

 

On doit d’abord voir la réaction du public et les sponsors d’abord. Si le public vient vers les stades et si les sponsors se bousculent pour financer le football, bien sûr qu’on pourrait envisager de professionnaliser les autres divisions nationales.

 

Vous parlez de l’apport du public dans les stades et c’est un fait qu’ils sont toujours clairsemés. D’ailleurs, vous dites que certains clubs ne jouent pas le jeu pour encourager les supporteurs à venir aux stades. Que faire pour remédier à cette situation ?

 

C’est vrai que certains clubs jouent le jeu et d’autres moins. On a professionnalisé le football et c’est aux clubs de se professionnaliser maintenant. Nous avons mis les moyens nécessaires en faisant l’effort qu’il faut pour ce projet et c’est aux clubs d’assurer aussi leurs parts de responsabilités. S’ils ne le font pas, ils seront pointés du doigt.

 

Que voulez vous dire ?

 

Cela pourrait être une sanction d’ordre financière ou aussi une déduction des points dans le classement.

 

Les bruits courent que vous comptez vous retirer du football mauricien ?

 

Vous savez, dans la vie il faut songer à partir. Il y a un temps pour vivre et pour mourir. Personne n’est éternel.

 

Quelles sont vos relations avec le président de la MFA ?

 

On est des partenaires inéluctables. La Mauritius Professional Football League regroupe dix équipes licenciées auprès de la MFA, qui elle-même est le représentant de la FIFA chez nous. C’est normal qu’on travaille ensemble pour le projet. C’est quelque chose de très important pour le football et le pays, et cela dépasse les personnes.

 

On dit que les relations entre vous et Samir Sobha ne seraient plus au beau fixe avec l’affaire Didier Six ?

 

C’était de la pure spéculation pour ne pas dire des stupidités complotées.

 

Comment avez-vous pris le licenciement de Didier Six comme entraîneur national du Club M ?

 

Je ne vous cache pas qu’on a eu des échanges d’idées sur toute la question. Didier Six était l’employé de la MFA mais j’ai été la cheville ouvrière de son recrutement.

 

Est-ce que vous êtes inquiet pour le Club M à quelques semaines des Jeux des îles de l’océan indien 2015 après les récentes défaites sur la scène africaine face aux Ghana et l’Afrique du Sud ?

 

Autant que je sache, le Brésil demeure une référence dans le football mondial même s’il a été battu par l’Allemagne sur le lourd score de 7-1 lors de la dernière Coupe du monde. On sait dans quelles circonstances et contre qui le Club M a dû jouer. Ce sont deux pays mieux classés que nous.

 

Il faut voir le message que ces résultats ont donné, c'est-à-dire que nous devrons encore travailler et travailler. C’est d’ailleurs notre stratégie de ne pas arrêter de travailler.

 

Lors du lancement de la Mauritius Professional Football League, vous avez exprimé le souhait de voir Maurice intégrer le Top 100 dans le classement de la FIFA. C’est toujours possible ?

 

C’est un objectif tout à fait réalisable. D’ici 5 ans nous devrons atteindre ce but sinon je ne l’accepterai pas.

 

A quelques semaines de la fin de la saison de football, quel est votre plus gros motif de satisfaction ?

 

Le football était quasiment mort depuis quelques années et aujourd’hui c’est un animal qui a appris à se tenir sur ses pieds et à marcher. L’objectif est de le faire courir et bien.

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