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Par Qadeer Hoybun
9 janvier 2016 21:22
Un soleil de plomb, une chaleur intense et une brise ininterrompue. C’est dans ces conditions que se prépare un groupe de sportifs handicapés intellectuels et physiques dans le cadre des qualificatifs pour les Jeux paralympiques qui auront lieu en 2016 au Brésil.
Durant la séance, c’est le silence complet à l’exception des directives de l’entraîneur Jean Marie Bhugeerathee. Malgré la chaleur, le sérieux se lit sur tous les visages. Par moment, on s’arrête pour reprendre son souffle et avaler quelques gorgées d’eau, mais c’est tout.
Ce groupe composé de Noémi Alphonse, Denovan Rabaye, Ashley Telvave, Didier Julie, Anaïs Angeline, Jean François Sénéque, Cédric Ravet et Stephane Louis s’entraîne six jours sur sept au rythme de six heures d’entraînement quotidien.
L’objectif est de réaliser le précieux minima qui permettra à ces athlètes de réaliser leur rêve. Ce rêve, c’est celui dont aspire tout athlète de haut niveau. Avoir la chance de participer au plus grand rendez-vous sportif de la planète. Et dans le cas de ces handicapés, ce sont les Jeux paralympiques qui auront lieu en septembre à Rio de Janeiro au Brésil.
Le niveau de l’entraînement est excessivement dur, mais cela ne semble guère démotiver ces irréductibles qui se donnent à fond pour pouvoir atteindre leurs objectifs. «Ces athlètes s’entraînent comme des professionnels. Ils sont là tous les jours et n’ont pas peur de braver les intempéries malgré leurs handicaps. Ils sont passionnés par ce qu’ils font et même s’il y a un soleil de plomb, ils y vont à fond», explique Jean Marie Bhugeerathee, lorsque 5-Plus dimanchel’a rencontré lors d’une de ses séances d’entraînement.
Cette équipe, l’entraîneur mauricien croit beaucoup en ses chances. Selon lui, la grande majorité de ses poulains a les moyens de faire les minima pour les Jeux de Rio. «Plusieurs d’entre eux ont le potentiel de se qualifier pour les Jeux paralympiques. Denovan Rabaye est actuellement plus rapide que le minima B sur le 400m T20. À 17 ans, il fait déjà 53 secs contre 54.80. Didier Julie n’est qu’à 8cm sur le saut en longueur. Il fait actuellement 6 m alors que les minima chez les T20 sont de 5m92. Même chose pour Anaïs Angeline au 100m T37. Le temps à réaliser est de 15.95 et elle a déjà atteint les 16 secs. Donc, il ne reste pas grand-chose pour aller chercher la qualification. Mais cela ne veut pas dire que nous allons nous reposer sur nos lauriers. Le travail continue car il fauttoujours rester vigilant et parer à toute éventualité»,ajoute le technicien mauricien.
Tous ces sacrifices expliquent sans doute pourquoi les handisportifs mauriciens sont aussi bons dans l’océan Indien. N’oublions pas qu’aux Jeux des îles à La Réunion, ils ont tout de même rapporté plusieurs médailles d’or qui ont permis à Maurice de se rapprocher des Réunionnais au classement des médailles.
La préparation de ces athlètes handicapés a débuté après les Jeux d’Afrique en septembre dernier, et dans un premier temps, elle se concentre en majeure partie sur le renforcement musculaire avant de se tourner vers l’aspect beaucoup plus technique.
«Ils sont hyper motivés et ne ratent aucune séance d’entraînement. Chacun d’entre eux a un handicap, mais à aucun moment ils ne se laissent démoraliser. Au contraire, ils s’en servent comme une force pour pouvoir mieux avancer»,résume Jean Marie Bhugeerathee.
La prochaine étape en vue pour ces sportifs demeure les phases qualificatives qui auront lieu durant la première moitié de l’année.
5 au 7 février : IPC Athlétique Grand Prix de Canberra
15 au 16 mars : IPC Athlétique : Grand Prix de Dubaï
24 au 26 mars : IPC Athlétique Grand Prix de Tunisie
22 au 24 avril : IPC Athlétique Grand Prix de Beijing
26 au 29 mai : IPC Athlétique Grand Prix de Suisse
17 au 18 juillet : IPC Athlétique Grand Prix de Berlin
22 au 24 juillet : IPC Athlétique Grand Prix de Londres
Août : Camp d’entraînement au Brésil
Août/Septembre : Jeux paralympiques à Rio
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