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3 août 2014 17:55
Il a côtoyé des stars de sa génération. Blaise Matuidi (PSG), Morgan Schneiderlin (Southampton), Kevin Gameiro (FC Séville) sont des grands noms du football français que notre compatriote Jean-Christophe Lourde a eu l’occasion de côtoyer au début de leur carrière. S’ils ont gravi les échelons, notre ami évolue, lui, toujours en France mais en quatrième division. Agé de 26 ans, Jean-Christophe Lourde défend les couleurs du club français du FC Dieppe.
Il est né à Paris. Ses parents, Marie Francès et Jean Cyril sont Mauriciens. Ce dernier, fan de football, s’est lié d’amitié avec d’autres fils du sol en France et ils se retrouvent les dimanches pour des matches avec l’équipe du CSM vétéran qui évoluait à Vincennes. «Ils jouaient pour le plaisir, mais le meilleur c’était les après- matches lorsqu’on profitait de la bouffe mauricienne », se remémore le jeune homme.
C’est ainsi qu’il prit goût au football. Ses parents l’inscrivent au Paris FC à l’âge de 6 ans et il y reste jusqu’à 13 ans, et évolue en compagnie d’un certain Kevin Bru (voir texte plus loin). « Ensuite, j’ai intégré le Centre de préformation de l’INF Clairefontaire et les trois années passées là-bas m’ont permis d’être sélectionné en Equipe de France de jeunes et de signer à Strasbourg », raconte le footballeur.
Il opte pour cette équipe, parce que le projet le séduisait et il se plaisait dans cette ville française. «Le projet qui m’était proposé à ce moment là était vraiment intéressant et le cadre de la ville me plaisait beaucoup. J’étais vraiment rentré dans le vif du sujet et la porte des pros se rapprochait de plus en plus, mais avant il y avait bien des montagnes à franchir. J’ai passé 4 ans à Strasbourg tout en continuant mes études, j’ai eu mon bac STG et ensuite je suis entré en école de commerce (ISEG) », poursuit ce défenseur central capable d’évoluer comme milieu défensif.
Mais en football, les choses ne tournent pas comme il espérait. « Au niveau football j’ai connu les bons et les moins bons moments. Malgré de nombreux entraînements avec les pros, je n’ai pas été conservé par le club. La claque fut dure à digérer mais il fallait faire face parce que la vie ne s’arrête pas à un échec », ajoute ce fan de David Beckham et Lillian Thuram.
Loin de se laisser abattre, Jean-Christophe Lourde se met à chercher d’autres points de chute. Sa passion pour le football est trop forte pour qu’il plaque tout après un échec. « J’ai signé à Jura Sud Foot, club de CFA qui avait vraiment très peu de moyens mais de vraies valeurs humaines. Ce passage m’a permis de grandir, d’être plus opportuniste et de relativiser dans la vie, qu’il fallait se battre dans la vie pour atteindre ses objectifs, mais aussi qu’un échec n’était qu’une leçon à retenir parce que la vie n’est pas faite comme on le désire. Ce côté opportuniste m’a, ensuite, permis de signer à Compiègne, Beauvais et Dieppe, tous étant en CFA ».
Ce cheminement, dans le sens contraire de ce qu’espérait le footballeur d’origine mauricien, démontre à quel point l’univers du football français est très compétitif, avec l’afflux de ressortissants de divers horizons tentant de réussir une carrière avec le ballon rond. « Il devient de plus en plus difficile d’intégrer un club de Ligue 1 », fait-il remarquer et il a une explication à ça.
« Malgré le fait d’être rigoureux ou d’avoir un bon niveau, il y a beaucoup d’autres critères qui entrent en compte. Il y a tellement de bons joueurs aujourd’hui, sur le marché du football, que le facteur chance entre aussi en compte, il faut arriver au bon moment, faire de bonnes performances quand il le faut, parfois avoir de bonnes connaissances, savoir être patient. Mais même avec tout ça, rien ne garantit d’intégrer un club pro », analyse Jean-Christophe Lourde.
L’arrivée des riches propriétaires (l’exemple du PSG et Monaco) complique encore plus la tâche d’intégrer un club pro, il y a de plus en plus de stars qui débarquent en France. « Dans le fond c’est bien pour le football français, il permet d’agrandir sa réputation parce que la France n’était pas le championnat le plus regardé. Maintenant, pour des joueurs comme moi, ça devient encore plus difficile. Mais, aujourd’hui, j’ai une autre mentalité, je suis opportuniste, je prends ce qu’il y a à prendre, en France ou à l’étranger tout en restant au meilleur niveau possible, il ne faut pas oublier que vivre de sa passion est un privilège ».
Une passion qu’il aimerait bien vivre sous le maillot du Club M dans un proche avenir. « Jouer pour le club M serait pour moi une fierté. Avoir de nouvelles ambitions, et, qui sait, peut être un nouveau départ. Je suis souvent les résultats de l’équipe et j’espère qu’un jour la sélection aura la chance de participer à la CAN ». Voilà un bel exemple d’optimisme.
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