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Jean-Marie Malépa, président de la MHPSF : «La contribution des handisportifs est énorme pour le pays»

16 août 2020

Vous occupez pour la troisième fois de suite un mandat de président à la MHPSF. Qu’est-ce qui explique cette longévité ?

 

Le travail, les accomplissements et la vision pour cette discipline sont autant de facteurs qui font qu’à la fédération, les gens ont toujours placé leur confiance en moi. Avec le soutien de tous mes membres, les entraîneurs et aussi de nos proches collaborateurs, nous avons pu placer Maurice sur l’échiquier mondial. C’est un grand chantier qui a commencé depuis bien des années et qui commence à porter ses fruits. Voir nos sportifs briller sur la scène internationale est le résultat d’un long processus. Il nous a fallu mettre en place des règlements, imposer des minima, recruter un entraîneur à plein temps en la personne de Jean- Marie Bhugeerathee, lancer un sous-comité à Rodrigues, militer pour que nos athlètes soient bénéficiaires d’une allocation financière de High Level, bref autant de choses que nous avons faites durant ces années.

 

Comment se porte le sport pour handicapé intellectuel ?

 

Il y a encore du chemin à faire vu que nous voulons aller encore plus loin. Nous avons réussi à placer Maurice sur la carte mondiale avec notre championne du monde junior Brigilla Clair, et d’autres athlètes qui sont numéro 1 en Afrique. Quand je suis arrivé au sein du bureau exécutif, il y avait une trentaine de handisportifs pour trois clubs. Aujourd’hui, ils sont plus de 300 athlètes pour 14 clubs y compris Rodrigues.

 

C’était comment ces 12 années ?

 

Difficile. L’un de nos plus gros soucis a toujours été les finances. Quand on veut s’agrandir, il faut avoir les moyens sinon ce n’est pas faisable. Comment se développer si notre budget reste le même chaque année. Dans ce contexte, c’est difficile de faire plus. J’accueille favorablement la catégorisation des fédérations sportives que le ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs est en train de mettre en place. C’est une bonne initiative, car ce n’est pas évident de devoir se justifier à chaque occasion que nous soumettons un projet alors que nous produisons des résultats. Il ne faut pas oublier que lors des Jeux des îles, la contribution des handisportifs est énorme pour le pays. On ne peut pas toujours être cette cinquième roue.

 

Qu’est-ce qui vous a toujours motivé ?

 

Je travaille à la Fondation Georges Charles et j’ai toujours été en contact avec les personnes souffrant de déficience intellectuelle. C’est là que vient cette passion de faire entendre la voix de ces personnes et les faire avancer le plus loin possible dans la vie. Mais en tant que dirigeant sportif, les gens oublient que nous le faisons bénévolement au prix de sacrifices personnels. Cela devient fatiguant quand on veut avancer et qu’on n’a pas les moyens. Je tiens à remercier le MAJSL pour son soutien ces dernières années. Un grand merci également à la Commission des Sports des Rodrigues, celle de la Santé et de la Sécurité Sociale qui ont toujours été à nos côtés et à nos encadreurs et membres du personnel médical dont certains sont bénévoles pour leur soutien indéfectible. 

 

Que regrettez-vous ?

 

Le manque de vision de la Mauritius Paralympic Committee (MPC). En tant qu’organisme qui regroupe tous les instances du handisport, le MPC peut accomplir de grande chose pour les athlètes handicapés. Le MPC représente les handisportifs dans plusieurs comités. C’est là qu’il faut agir et faire entendre notre voix. Ce soutien peut porter encore plus loin les sportifs handicapés.

 

Parlons des projets de la MHPSF ?

 

Cette année nous-nous concentrons plus sur la formation à commencer par les entraîneurs et l’ouverture de trois centres de formation. Deux à Maurice, Flacq et Rose-Hill, et un troisième à Rodrigues. Ces centres serviront à encadrer les handisportifs dès leur plus jeune âge. L’apport d’un Directeur technique national (DTN) sera nécessaire pour mener à bien ce projet. La formation d’un athlète souffrant de déficience intellectuelle implique des années d’apprentissage. Les Brigilla Clair, Ashley Telvave et Donovan Rabaye sont passés par là. Les gens ont tendance à oublier qu’un handicap mental est beaucoup plus complexe qu’une déficience physique. Il faut un accompagnement permanent, donc des encadreurs qui ont besoin d’être rémunérés. Un seul de nos techniciens est payé pour ses services, le reste le fait bénévolement. Si on vise le haut niveau, il y a des critères à respecter. Comme un suivi à plein temps. Il faut aussi savoir qu’on ne fait jamais déplacer une fille souffrant d’un handicap intellectuel aux côtés d’un entraîneur homme. On est très strict dessus, c’est toujours une dame qui le fait. Nous avons besoin d’avoir le personnel qualifié pour le faire. Il y a aussi la classification des athlètes que nous avons déjà repérés que nous devons faire. En même temps nous voulons commencer la préparation de nos sportifs en vue des Jeux Paralympiques de 2024 dès maintenant.

 


 

Election à la Mentally Handicapped Persons Sports Federation (MHPSF) : Jean-Marie Malépa, président une troisième fois

 

Les membres de la Mentally Handicapped Persons Sports Federation (MHPSF) se sont réunis le 31 juillet pour élire un nouveau bureau exécutif lors de l’assemblée générale exécutive qui s’est déroulée à Rose-Hill. A l’issue de ce suffrage, Jean-Marie Malépa, le président sortant, a été reconduit pour la troisième fois consécutive à son fauteuil. Le dirigeant mauricien, membre de l’exécutif de la fédération depuis 2008 a, d’abord, siégé comme vice-président jusqu’à 2012. De 2012 à 2016 et 2016 à 2020 il a successivement occupé le poste de président. Une succession que Jean-Marie Malépa attribue à la confiance que ses membres lui accordent.

 

«Le travail, les accomplissements et la visions pour cette discipline sont autant de facteurs qui font que les personnes à la fédération ont toujours placé leur confiance en moi. Avec le soutien de tous les membres, les entraîneurs et aussi de nos proches collaborateurs, nous avons pu placer notre discipline sur l’échiquier mondial», commente Jean-Marie Malépa.

 

Le dirigeant sera assisté de huit membres. Ces derniers sont Angela Juwaheer (vice-président), Diveshabye Luximon (secrétaire), Gaëtan Cornet (assistant-secrétaire), Clothilde Potié (trésorière), Francine Silvere (assistant-trésorier), Christine Chenel, Nathalie Noorah et  Sherley Augustin (membres)

 

D’autre part, la fédération a établi trois compétitions qui se tiendront jusqu’à la fin de l’année. Une première échéance régionale d’athlétisme ouvrira le bal le 29 août au stade Auguste Vollaire. Un deuxième rendez-vous se fera le 19 septembre au stade sir Gaëtan Duval à Rose-Hill. Des championnats nationaux clôtureront l’année le 6 décembre, toujours au stade de Rose-Hill. 

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