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Par Qadeer Hoybun
14 juillet 2015 02:21
Avec trois médailles d’or en tennis de table aux Jeux des Seychelles en 2011, la sélection mauricienne de tennis de table avait terminé à la première place de la compétition devant La Réunion (deux médailles d’or), Madagascar et les Seychelles (une médaille d’or chacun). Après un aussi bon résultat, la sélection nationale vise, une nouvelle fois, la suprématie dans l’océan Indien en espérant remporter, au minimum, quatre médailles d’or à La Réunion.
«En 2011, nous avons fait premier avec trois médailles d’or au classement. Cette année, nous visons encore mieux, en espérant pouvoir ramener au moins quatre médailles d’or», lance Rajessen Desscann, co-entraîneur national avec Patrick Sahajasein, avant de poursuivre «nous sommes plus que déterminés à aller chercher cette première place, mais nous restons prudents face à nos adversaires. Il faut savoir qu’aux JIOI, tout le monde vient pour gagner et en tennis de table, il n’y a pas de favoris. Tous les pays sont sur le même pied d’égalité. Ce qui fait qu’il faudra se battre pour aller chercher chaque médaille d’or».
Selon l’ex-numéro un national, ce sera aussi un bon test pour le staff technique d’évaluer le travail qui a été fait durant ces quatre dernières années. La préparation pour les JIOI de 2015 a débuté au lendemain des Jeux des Seychelles, et a maintenant atteint sa dernière phase. Pour l’ex-pongiste, l’équipe qui se rendra à La Réunion est plus aguerrie.
«Notre équipe est plus forte que celle de 2011. A l’époque, les joueurs étaient encore très jeunes, mais cette fois-ci, la sélection aura plus de maturité. En plus de cela, nous avons la présence d’Akhilen Yogarajah, un joueur que je suis depuis ses 12 ans. Il est né de parents mauriciens en France, c’est un bon élément, et il sera sans doute un atout très important dans l’équipe masculine», explique Rajessen Desscann.
Cette année, c’est une équipe très homogène qu’alignera l’AMTT avec des joueurs pouvant évoluer dans différentes combinaisons, selon les exigences de la compétition. Parmi les éléments clefs de l’équipe figurent Wassim Gukhool et Caroline Ramasawmy.
«Ils ont eu la meilleure préparation possible. Et là, je tiens à remercier le ministère de la Jeunesse et des Sports et le ministre Yogida Sawmynaden en particulier, car toutes nos demandes ont été approuvées. Que ce soit au niveau de stages, des camps d’entraînements et des sparring-partners. Nous avons eu droit à de gros moyens et sans aucune difficulté. En tant qu’ancien joueur et maintenant entraîneur, je suis certain que tout cela aura un effet positif sur l’ensemble de l’équipe», avance Rajessen Desscann.
Le retour du DTN Huang Ming
Depuis le mois dernier, l’encadrement technique national a été renforcé avec la venue de l’entraîneur chinois, Huang Ming. Celui qui a été l’artisan derrière le succès de Maurice aux JIOI en 2003 (5 médailles d’or sur 7) et ceux de 2011 aux Seychelles (3 médailles d’or sur 7), a, une nouvelle fois, endossé sa fameuse casquette de Directeur technique national (DTN) de tennis de table. Durant son séjour, Huang Ming formera avec Rajessen Desscann et Patrick Sahajassein, le trio infernal qui devra mener l’équipe mauricienne à la victoire à La Réunion.
«C’est quelqu’un avec qui il est formidable de travailler. Patrick et moi nous l’avions connu alors que nous étions encore joueurs. Il connaît bien le ping-pong mauricien, le niveau de la région et l’importance des Jeux des îles. A trois, nous avons déjà établi un plan de travail et ce qui m’impressionne le plus, c’est que nous pensons tous les trois dans la même direction», commente le technicien mauricien.
Le rythme des entraînements est maintenant passé à neuf séances hebdomadaires. Ce rythme restera, ainsi, jusqu’à l’approche des Jeux avant de baisser pour permettre aux athlètes de récupérer avant de mettre le cap sur l’île Soeur. En attendant, les joueurs mauriciens ont droit à deux sparring-partners de valeur pour rehausser le niveau des entraînements.
En effet, deux anciens éléments de l’équipe de France de tennis de table sont à Maurice depuis samedi dernier pour aider la sélection nationale dans sa préparation. Il s’agit, en l’occurrence, d'Anne-Sophie Gourin qui évolue dans le Championnat Pro A et de Sarah Hanffou Nana.
«Avec tous ces moyens, les joueurs sont doublement motivés. Cela se voit sur les visages à l’entraînement. Maintenant, nous attendons le 2 août, date du début des compétitions et nous y allons avec la rage de vaincre», conclut Rajessen Desscann.
Masculine : Akhilen Yogarajah, Rikesh Taucoory, Bryan Chan Yook Fo, Wassim Gukhool et Allan Arnachellum
Féminine : Widaad Gukhool, Isabelle Chowree, Pratma Jalim, Caroline Ramasawmy et Ruqqahay Kinoo
Chez les Gukhool, le tennis de table est une affaire de famille. Inspiré par sa sœur aînée, Widaad, multiple championne de Maurice, le jeune Wassim s’est laissé tenter par la petite balle. Et quelques années après, le voilà qui s’apprête à défendre les couleurs de notre île aux JIOI 2015 aux côtés de sa sœur.
«C’est en la regardant évoluer que j’ai commencé à rêver de pouvoir représenter mon pays un jour aux JIOI. Ça va être un grand moment pour moi de participer à cet évènement, surtout à ses côtés dans la même équipe. Ces JIOI demeurent le rendez-vous tant attendu par les sportifs de la région et cela nous motive davantage pour donner le meilleur de nous-mêmes», fait ressortir cet habitant de Phoenix.
Le jeune homme se prépare activement en marge de ce rendez- vous et estime être sur la bonne voie. «Je crois que notre stage de trois semaines en Chine a été très bénéfique, cela nous a permis de consolider la belle entente qui existe entre nous déjà. L’apport du DTN est aussi un plus dans notre préparation et nous aide énormément avec ses conseils. Dommage qu’il ne soit arrivé que maintenant. N’empêche que la préparation se passe très bien et on espère décrocher le maximum de médailles d’or», dit cet étudiant du collège St Joseph.
Cela fait 10 ans qu’elle jongle avec la petite balle. Caroline Ramasawmy est considérée comme une des valeurs sûres de la discipline. A 21 ans, elle sera à sa deuxième participation à un JIOI et espère augmenter sa collection de trophées, puisqu’en 2011, elle a avait remporté une médaille d’or.
«J’espère récolter le plus de médailles possibles. Je sais que c’est l’objectif de tout athlète mais je pars avec l’esprit positif», explique cette étudiante du Charles Telfair Institute, qui entamera sa dixième année dans cette discipline sportive. Tout avait commencé pour elle lorsqu’elle avait assisté à l’édition 2003 des JIOI sur notre sol. Le succès des pongistes mauriciens dans cette compétition devait être le déclic dans son choix de carrière sportive.
Parlant de sa participation aux prochains JIOI, la pongiste estime que «tout se passe bien» pour elle. «Nous avons des relanceuses de qualité qui viennent de France et aussi notre DTN Huang Min en plus de nos entraîneurs qui font le maximum pour nous préparer dans les meilleures conditions», dit-elle.
L’excitation et l’impatience augmentent à l’approche de l’échéance réunionnaise ajoute la jeune fille. «Ce sont nos mini-Jeux olympiques et un rendez-vous à ne pas rater. J’avoue que je ressens une certaine pression car représenter mon pays est un honneur et une fierté», dit cette habitante de Beau-Bassin.
Le tennis de table est présent au programme des Jeux depuis la première édition en 1979 à La Réunion. La compétition se déroule dans le tableau masculin et féminin avec le tournoi individuel et par équipe. La compétition en individuel se joue selon la formule simple dames, hommes, double dames, hommes et mixte.
Par contre, le tournoi par équipe se dispute en quatre matches de simples et un double en féminin et quatre matches de simple en masculin. Cette année, la compétition aura lieu au gymnase des deux Canons à Saint-Denis. Au tableau des médailles, les précieux métaux ont souvent été partagés entre Madagascar, La Réunion et Maurice. Mais depuis 2011, les Seychelles et les Maldives se sont également fait remarquer dans le tournoi simple dames et par équipe.
A noter que le Mauricien Rajessen Desscann détient, à lui seul, sept médailles d’or en quatre participations aux JIOI : 1993 (1), 1998 (1), 2003 (3) et 2007 (2). Un record en tennis de table aux JIOI.
Les Jeux de 2003 à Maurice restent un moment inoubliable pour Aarti Gulrajani-Desscann. A 20 ans, la jeune pongiste a fait ses débuts dans la compétition indiaocéanique sur le sol mauricien. «C’était une autre ambiance par rapport à ce que j’ai connu avant dans d’autres compétitions. Le niveau est complètement différent des Jeux de la Francophonie ou encore des Jeux du Commonwealth. Ici tous les pays sont sur le même pied d’égalité, et comme tout le monde veut gagner, il y a encore plus de stress, car ce qui compte le plus aux JIOI c’est la médaille d’or. A cette époque, j’étais encore jeune et je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Mais nous avions une équipe bien soudée. Tout le monde était motivé. Et on ressentait aussi un engouement de la population pour ces Jeux», relate Aarti Gulrajani-Desscann.
Lors de ces Jeux de 2003, la Mauricien a remporté quatre médailles d’argent notamment en simple dames, double dames, double mixte et en équipe. «Cette année-là, nous avons très bien fait aux Jeux car c’est la seule fois que Maurice a remporté cinq médailles d’or sur les sept qui était en jeu. Je me souviens qu’après la finale du double mixte que Jean-Michel Appassamy et moi avaient perdu en finale contre Rajessen Dessann, j’ai beaucoup pleuré, mais c’est comme-ça les JIOI. Tout le monde se bat pour la médaille d’or», explique l’ex-pongiste.
Ayant côtoyé Huang Ming, le Directeur technique national (DTN) qui avait mené la sélection mauricienne à la victoire, la double médaillée de bronze aux JIOI de Madagascar en 2007 pense que les pongistes mauriciens ont de bien meilleures chances de médaille à l’île Sœur en août prochain. «Il connaît bien Maurice, notre niveau et les JIOI. Je pense qu’avec un entraîneur de sa valeur, l’équipe mauricienne a un très grand avantage. En plus, nous avons une bonne équipe cette année, ce qui me permet de penser que nos pongistes vont très bien faire», conclut la Mauricienne.
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