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20 août 2016 03:34
De la joie, de la fierté, un peu de stress aussi. Lorsqu’elle évoque son frère Bradley, Melissa Vincent Dalais a des émotions dans la voix. La jeune femme, elle-même ancienne nageuse – elle a notamment marqué les esprits en remportant une médaille d’or aux Jeux des îles de l’océan Indien en 2003 –, n’aurait manqué pour rien au monde la course de son frère à la télé. C’était le mardi 9 août, aux environs de 20 heures (à Maurice).
Déjà, durant toute la journée,«il y a eu tout un ‘‘build-up’’, des encouragements sur Facebook. Avec la famille et les amis proches, nous avons également créé un groupe WhatsApp, sur lequel les proches aux quatre coins du monde, en Afrique du Sud, à Dubaï ou encore en Hollande, ont témoigné leur soutien à Bradley»,explique Melissa qui travaille aujourd’hui à son compte (RSVP Events Co. Ltd).
Puis arrive le moment tant attendu : les séries du 100 mètres nage libre. Bradley Vincent se lance et termine à la 7e place de sa série avec un chrono de 50.89. «Ça m’a fendu le cœur car je connais le travail qu’il y a derrière. Mais je suis fière de lui. Il a quand même réalisé un bon temps. Bradley m’a envoyé des messages. Pour lui, ce n’est pas grave. Il met tout ça derrière lui et regarde devant. Et c’est ça un vrai champion, il faut savoir se relever. L’important, c’est de participer, d’acquérir de l’expérience»,confie Melissa, au lendemain du passage de son frère.
La jeune maman de deux enfants souligne également que Bradley s’est lancé dans les compétitions de natation il y a environ quatre ans seulement. Arriver jusque-là, «c’est exceptionnel» ! Alors Melissa n’a aucun doute : le meilleur est à venir !
A Rodrigues, Claudina Legentil est restée debout jusqu’aux petites heures du matin lundi pour suivre sa sœur Christianne engagée dans la compétition de judo à Rio. Claudina Legentil s’est rendue, chez ses parents, à Maréchal, pour regarder sa sœur combattre sous les couleurs mauriciennes. «Nous nous sommes retrouvés en famille pour suivre les combats de Christianne. C’était assez spécial de la voir participer aux jeux Olympiques vu que ce n’est pas facile pour un sportif de se qualifier pour un événement de cet ampleur. Dans le cas de Christianne, c’est sa deuxième participation, ce qui nous rend encore plus fière d’elle», commente la sœur aînée.
Pour la famille Legentil, il n’y a pas plus grand honneur que celui de voir Christianne défendre les couleurs mauriciennes sur la scène internationale. Ces derniers se sentent d’autant plus fiers d’elle que la judokate des -52 kg a dû surmonter une vilaine blessure au genou pour pouvoir se qualifier pour les JO.
«Je l’ai regardée combattre et cela restera un moment inoubliable, car j’ai vu ma petite sœur participer aux JO. Même si elle n’a pas ramené de médailles, nous restons tout de même très fiers d’elle, car cela n’a pas été facile pour elle d’en arriver là. Après sa blessure, elle a su se relever et s’est beaucoup sacrifiée pour revenir une nouvelle fois sur le tatami. Cela reste extraordinaire»,souligne Claudina.
Lors de ces Jeux, Christianne Legentil a pris la 7e place du concours après s’être inclinée en quart de finale contre la Kosovar Majlinda Kelmendi. Une performance qui égale celle de Londres en 2012. La Rodriguaise est issue d’une famille de six enfants. Avec deux frères et quatre sœurs, elle est la seule à avoir choisi le sport comme vocation. D’ailleurs comme nous le fait ressortir sa sœur. Le judo c’est toute sa vie !
Chez les Ranaivosoa, la fièvre des jeux Olympiques a gagné toute la famille. Selon, Sylvain, le papa de Roilya, depuis le coup d’envoi des jeux toute la famille est branchée sur les compétitions à Rio et plus particulièrement sur les Mauriciens qui y sont engagés. «Nous suivons les Mauriciens quelle que soit la discipline. Du moment que ce sont les nôtres nous allons les suivre et les encourager», avance le père de Roilya qui est un mordu du sport. Il faut savoir que Sylvain Ranaivosoa est, lui aussi, issu d’une famille de sportif, étant un ancien jockey reconverti aujourd’hui en moniteur.
Dimanche dernier, la famille était devant son poste de télévision pour suivre Roilya au Riocentro Pavillon 2 à Rio. Lors de cette compétition, la Mauricienne a terminé neuvième du concours, avec une performance de 173 kg au total. Mais pour le chef de famille, cette performance n’est pas une déception. «Nous somme très contents pour elle. Elle a fait de son mieux. Mais même si elle n’a pas réussi à faire plus, il y a encore de l’espoir pour elle. Les Jeux reviendront dans quatre ans et il faudra s’y préparer dès maintenant, et ne pas attendre le dernier moment pour commencer la préparation. C’est ce qu’il faut aux athlètes, et peu importe la discipline concernée. Le travail doit commencer dès maintenant, afin que nous puisons avoir de meilleures chances dans quatre ans», déclare ce père de famille.
Texte : Qadeer Hoybun et Francesca Sookahet
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