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Judo : Fin de l’association MJS-Mounawah

6 février 2017

Joseph Mounawah a donné près de 50 ans de sa vie au judo.

La fin d’une époque. Après 29 ans de carrière au service du judo, le ministère de la Jeunesse est des Sports a mis un terme au contrat de Joseph Mounawah comme « Sport Advisor » en judo. Le contrat de l’ex-mentor du judo national a été résilié la semaine dernière. 

 

Le départ du technicien portlouisien marque un tournant dans le paysage sportif mauricien. Après Jean-Claude Nagloo pour la boxe en 2015, c’est maintenant au tour d’une autre figure emblématique du sport local de partir par la petite porte. 

 

«Ce n’est pas la fin, c’est sûr que je ne suis plus un employé du MJS, mais cela ne m’empêchera pas de continuer à faire du judo et à partager mon expérience avec les jeunes. Je prends la chose positivement. C’est comme si j’ai perdu un combat sur le tatami. Ce sont des choses qui arrivent, et je l’accepte car on ne peut pas gagner à tous les coups. Je vais maintenant poursuivre mon travail en continuant la promotion du judo au sein de mon club», déclare Joseph Mounawah.

 

Judoka depuis l’âge de 17 ans, le Portlouisien fait partie de ces personnes qui ont développé le judo à Maurice. Une discipline qui se pratiquait, uniquement, à Port-Louis et dans les Plaines-Wilhems avant de se propager à travers le pays. «Quand j’ai commencé, il n’y avait pas de gymnase ni de fédération, on pratiquait le judo sur l’herbe à Les Salines et à la place des kimonos, on n'avait que des vestes usés. Ensemble avec plusieurs personnes, nous avons milité pour permettre à ce sport d’avoir sa fédération et son local. Il n’y a pas beaucoup de fédérations dans le pays qui possèdent leurs propres infrastructures. Et je suis fier d’avoir fait partie de ce groupe de personnes qui ait réalisé cela», commente ce grand bonhomme du sport mauricien.

 

Durant sa carrière, Joseph Mounawah a été le seul judoka mauricien invaincu sur son sol pendant dix ans (1975-85) dans la catégorie des 90kg. C’est durant cette période qu’il a marqué l’histoire du pays en décrochant la première médaille d’or pour le judo aux Jeux des îles de l’océan Indien en 1985 à Maurice. 

 

Entraîneur depuis 1994, il a côtoyé tous les Directeurs techniques nationaux qui s'y sont succédé tels que Frédéric Feuillet, ou encore Akira Kai. Il a également eu sous son aile tous les grands champions de la discipline comme Antonio Félicité, Priscilla Cherry, Marie Michelle St-Louis, Jean-Claude Raphaël, Dolly Mootoo ou encore Christiane Legentil. Il est aussi le seul entraîneur à avoir permis à l’équipe nationale de judo de prendre la première place du concours aux JIOI (1998). Ajouter à cela une 7e place aux Jeux olympiques de 2012 par Christiane Legentil. 

 

Respecté à Maurice comme à l’étranger, Joseph Mounawah a dirigé un peu plus d’une vingtaine de stages de la Solidarité Olympique sur le continent africain. Il a, également, été décoré par la Fédération Internationale de Judo (FIJ) en 2011. Une distinction rare pour un Mauricien qui a donné 50 ans de sa vie au judo.

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