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Judo : la jeunesse au combat

17 juin 2015

Joseph Mounawah, directeur de l’encadrement technique national.

A moins de 50 jours de l’événement, la préparation bat son plein au Dojo de GRNO. Rien que l’ambiance qui y règne donne un aperçu de l’importance qu’accordent les judokas mauriciens à leur dernière préparation en attendant la compétition. Sur le tatami, pas un mot sauf les directives des entraîneurs, en l’occurrence Joseph Mounawah, Directeur de l’encadrement technique national, et de l’Allemand Florian Velici expert de la Fédération internationale de Judo (FIJ). Le rythme est très élevé et les judokas enchaînent les techniques de projection  en silence et avec de la discipline. 

 

«Le moral est au beau fixe. Ils sont motivés et ont envie de gagner des médailles. Ils savent que de grands moyens ont été mis à leur disposition et  ne doivent en aucun cas décevoir le public mauricien», laisse entendre Joseph Mounawah.

 

«Bonne équipe féminine»

 

Le mentor national sait que la partie ne sera pas facile pour son équipe en août prochain, mais est confiant que ses poulains vont ramener des médailles. Pour cette neuvième édition, la Fédération  mauricienne de Judo (FMJ) a placé la barre haut en espérant remporter plus que trois médailles d’or contrairement à 2007 à Madagascar et 2011 aux Seychelles.  Joseph Mounawah compte sur la fouge et la jeunesse de son équipe pour faire capoter le plan de ses adversaires.

 

«Nous avons une équipe qui est encore jeune, avec une moyenne d’âge oscillant entre 18 et 22 ans. Ces judokas sont en pleine croissance physique et technique et ils ont faim de titres et de médailles. Leur seul point faible sera leur manque de maturité.   Mais nous comptons sur la fouge et l’agressivité de notre jeunesse pour faire la différence», avance le technicien mauricien.

 

Lui-même médaillé d’or aux JIOI de 1985 à Maurice, Joseph Mounawah a une bonne connaissance des adversaires. Selon lui, l’équipe réunionnaise reste la plus dangereuse du tournoi. «Les Réunionnais seront chez eux. Ils vont rappeler leurs meilleurs judokas qui évoluent en France pour pouvoir rafler un maximum de médailles. Pour notre part, nous avons une bonne équipe féminine qui est capable de rivaliser avec les meilleurs. Par contre, chez les garçons, ce sera difficile car nous manquons un leader dans le groupe. Chez les filles, même si Christiane Legentil ne sera pas là à cause de sa blessure, nous avons quand même Annabelle Laprovidence et Sarah Sylvah qui seront à leur deuxième participation aux JIOI. Mais nous restons confiants que les garçons seront capable de nous surprendre», explique Joseph Mounawah.

 

Selon lui, les meilleures chances mauriciennes de médailles sont Annabelle Laprovidence (+78kg), Sarah Sylvah (-57kg), Kimberley Jean-Pierre (-63kg) et Priscilla Morand (-48kg) en féminin et Pascal Laurent (-60kg) en masculin. Outre ces derniers, Joseph Mounawah attend, également, à voir des judokas briller dans le tournoi par équipe et en toutes catégories dames.  La sélection mauricienne a été finalisée cette semaine après une compétition de sélection qui s’est déroulée dimanche dernier au dojo national. 14 judokas ont ainsi été sélectionnés.   

 

Sud-Africains et Français comme sparring-partners

 

La sélection finalisée, les judokas vont, maintenant, s'attaquer à la dernière partie de la préparation avant d’entrer dans une phase de surcompensation et d’entraînements légers pour pouvoir entamer les Jeux dans de bonnes dispositions. Ils sont à partir de cette semaine en camp d’entraînement intensif au centre national. Par la suite, l’équipe mauricienne se rendra en Afrique du Sud, le 22 juin prochain, pour participer à l’Open d’Afrique du Sud à Cape Town. Cette compétition permettra au staff technique d’apporter les dernières retouches à la préparation. A l’issue de ce tournoi, les locaux seront de retour au pays pour effectuer un camp d’entraînement et deux compétitions face à des judokas français du club ‘Flamme 91’. Ce stage et ces compétitions se tiendront entre le 13 et 25 juillet au Dojo de GRNO.  

 


 

Legentil manquera les JIOI

 

Christiane Legentil ne participera pas aux Jeux des îles de l’océan Indien à La Réunion. La judokate, blessée au genou le mois dernier lors d’une séance d’entraînement, a été opérée avec succès cette semaine en Allemagne. «Après quelques jours à la clinique, elle sera hébergée le temps de sa convalescence chez la famille de Florian Velici avant d’entamer sa rééducation. Elle sera de retour au pays le 20 juillet prochain», a annoncé Joseph Mounawah.

 


 

La sélection mauricienne

 

Hommes: Pascal Laurent (-60kg), Christopher Carron (-66kg), Bryan Etienne (-73kg), Jeff Albert (-81kg), Shane Dulmar (-90kg), Hansley Adonis (-100kg) et Sébastien Perrine (+100kg).

 

Dames: Priscilla Morand (-48kg), Lucy Perrine (-52kg), Sarah Sylva (-57kg), Kimberley Jean Pierre (-63kg),  Audrey Catherine (-70kg), Christine Spéville (-78kg) et Annabelle Laprovidence (+78kg)

 


 

Historique

 

Absent lors de la première édition des JIOI en 1979 à La Réunion, le judo a, depuis 1985, toujours figuré au programme des Jeux. Cette année 18 médailles seront mises en jeu dans cette discipline. Les catégories au programme sont le -60kg, -66kg, -73kg, -81kg, -90kg, -100kg et +100kg en masculin et -48kg, -52kg, -57kg, -63kg, -70kg, -78kg et +78kg en féminin. Les toutes catégories et le tournoi par équipe figurent également au programme.

 

Performance mauricienne aux Seychelles en 2011 : 3 médailles d’or, 6 argent et 5 de bronze

 


 

Parole aux sélectionnés

 

 

Annabelle Laprovidence (+78kg dames) : «Une expérience unique»

 

Suivant le forfait de Christiane Legentil, ce sera à la doyenne de l’équipe en l’occurrence Annabelle Laprovidence de prendre le flambeau de leader de l’équipe. Personnage très calme mais doté d’une immense volonté sur le tatami, la judokate reste un membre très influent de l’équipe mauricienne. Médaillée d’or aux Jeux de 2011 aux Seychelles, la Portlouisienne en sera à sa deuxième participation aux Jeux des îles. Très heureuse de représenter le pays, la médaillée de bronze aux Jeux du Commonwealth en 2014 trouve que les JIOI diffèrent complètement des autres compétitions internationales.

 

«C’est une expérience unique. L’atmosphère est différente. La première fois que j’ai assisté aux Jeux j’ai été surprise par l’ambiance qui règne, d’abord dans la délégation mauricienne et aussi dans le public. Quand tu es sur le tatami tu es plus que motivée car le public t’encourage. C’est à la fois surprenant et électrisant de voir des gens que tu ne connais pas t’encourager et crier ‘Allez Maurice!’», s’est exclamée la judokate. 

 

Bryan Etienne (-73kg hommes) : «Je vais me battre pour la victoire»

 

Absent en 2011 aux Seychelles en raison de ses études pour le Higher School Certificate (HSC), ce jeune athlète de 20 ans veut se racheter cette année à La Réunion. Etudiant à l’Université de Maurice, le spécialiste des -73 kg est bien décidé à se battre pour aller chercher la médaille d’or. «Je suis très heureux d’être sélectionné et je souhaite faire flotter haut le drapeau mauricien aux JIOI, car c’est un honneur et une immense fierté pour moi de représenter mon pays. J’ai manqué les Jeux de 2011 pour me consacrer à mes études. Mais cette année, les Jeux auront lieu pendant les vacances, donc je suis heureux d’avoir pu me qualifier car maintenant je peux pleinement me concentrer sur ma préparation »,  a commenté le Bryan Etienne. 

 


 

Les JIOI vus par un ancien médaillé

 

Mike Rigobert : «Des mini-Jeux olympiques»

 

«Les JIOI c’est comme des mini-Jeux Olympiques. C’est une ambiance unique en son genre qu’on ne vit pas ailleurs. J’ai eu l’occasion de représenter Maurice à quatre reprises et à chaque fois c’était pareil. D’abord, on se retrouve dans la délégation mauricienne qui rassemble toutes les disciplines. Quand on se retrouve dans ce groupe, on est doublement motivé car on fait partie des meilleurs et on sait qu’on y va pour gagner. En plus on représente son pays. C’est un honneur et on a envie de se battre jusqu’au bout pour ramener cette médaille d’or», lâche Mike Rigobert.

 

Pour Mike Rigobert, les JIOI restent un moment inoubliable dans sa carrière.

 

Pour cet ancien judoka, la première participation est toujours difficile à gérer, car la pression est énorme et si on n’arrive pas à gérer on risque de se faire surprendre sur le tatami. Mike Rigobert a participé à quatre Jeux des îles et a remporté une médaille d’argent  aux Jeux de la Réunion en 1998, une médaille de bronze et une d’argent aux Jeux de Maurice en 2003 et à Madagascar en 2007 et une médaille d’argent aux Jeux des Seychelles en 2011. 

 

 

Qadeer Hoybun

 


 

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