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Judo : Quenette Mercure intègre l’élite mondiale

4 décembre 2015

Quenette Mercure est le premier Rodriguais à devenir arbitre mondial.

Arbitre de judo depuis 25 ans, Quenette Mercure a toujours rêvé de faire partie de l’élite mondiale de l’arbitrage. Depuis le 7 novembre dernier, ce rêve est devenu une réalité pour ce grand amoureux du judo.

 

Il a décroché la fameuse cravate bleue et le badge officiel des arbitres ayant le Grade A de la Fédération internationale de judo (FIJ) lors de la tenue de l’Open de judo africain de Maurice au gymnase Pandit Sahadeo à Vacoas. «C’est un grand moment dans ma carrière, car j’ai toujours voulu accéder à ce niveau. Lorsque j’ai atteint le niveau continental en 2009, je savais que je pouvais faire partie de l’élite mondiale et que ce n’était plus qu’une question de temps»,  commente un Quenette Mercure tout heureux.

 

Ce qui enchante encore plus l’ex-président du comité régional de judo de Rodrigues est le fait qu’il est le premier Rodriguais à réaliser cet exploit toutes disciplines confondues. «C’est un cadeau que j’offre au sport rodriguais. J’ai parcouru un long chemin pour arriver jusque-là et j’encourage tous ceux qui veulent faire comme moi à travailler avec leur fédération respective. Il faut toujours être actif au sein de sa discipline, car c’est de cette manière qu’on prouve sa dévotion envers la discipline», avance notre interlocuteur qui fait partie des trois Mauriciens à avoir décroché de titre avec Jean-Noël Bardot et Iqbal Elahee.

 

Arbitre à 22 ans

 

Pour pouvoir obtenir le Grade A de la FIJ, Quenette Mercure a d’abord dû franchir plusieurs étapes. Cet ancien judoka des -60 kg a choisi très tôt sa voie. A 22 ans seulement, il a troqué son kimono contre la veste et la cravate de l’officiel.

 

«Ma carrière dans l’arbitrage, je la dois à Aurel André, lors d’une compétition à Rodrigues. Ce jour-là on m’a dit que si je combattais, il n’y aura pas d’arbitre sur le tatami. A ce moment, j’ai senti qu’il y avait quelque chose qui me poussait vers l’arbitrage et  je me suis laissé tenter par cette aventure», relate le Rodriguais détenteur d’un 2e  dan du prestigieux institut international de judo qui se trouve au Japon à savoir le Kodokan.

 

Il a passé toutes les étapes de formations à Maurice et à l’étranger. Il obtient le Grade C à Maurice en 1998, puis le B en 2006 et le A continental en 2009 lors des championnats d’Afrique au Maroc. Mais pour Quenette Mercure, la formation des arbitres ne suffit pas pour devenir un bon officiel. Selon lui le secret réside dans la pratique. Il avance que la théorie n’occupe qu’une partie de la formation alors que la pratique permet à l’arbitre de développer ses aptitudes.

 

«Pour devenir un bon officiel, il faut que l’arbitre réenfile son kimono, c’est-à-dire, il doit suivre les entraînements des judokas autant que possible, car cela lui permet de développer ses réflexes, de voir les gestes techniques, les erreurs et en même temps de se familiariser avec les sons sur le tatami. C’est de cette manière qu’on se perfectionne et le jour où on n’est plus perturbé par le bruit du public on sait qu’on est devenu bon», explique celui qui s’occupe de l’Elite Jeune au Centre de formation de judo, au gymnase de Malabar à Rodrigues.

 

Devenir arbitre de haut niveau requiert d’énormes sacrifices personnels. Quenette Mercure n’oubliera pas d’avoir manqué le baptême de sa fille, Hillary, pour venir arbitrer un tournoi officiel à Maurice. L’un des exigences de l’arbitrage est la régularité lors des tournois car la pratique rend l’officiel meilleur.

 

Le fair-play, l’intégrité, le sens du devoir font aussi partie des qualités requises pour devenir arbitre. Ajouter à cela les participations de Quenette Mercure aux différentes éditions de l’AJOM, des championnats d’Afrique et du Commonwealth à Maurice et également les Jeux des îles. Cela a grandement favorisé son ascension au niveau mondial.

 

«Je ne remercierai jamais assez Joseph Mounawah, Cyril Godère, qui sont les deux premiers Mauriciens à avoir eu ce titre, pour leurs soutiens. Mais également, Rashid Jhurry, la fédération, mes amis arbitres et mes proches que je dois souvent laisser à Rodrigues. Maintenant que j’ai atteint ce palier, j’espère avoir la chance de pouvoir un jour participer aux Jeux olympiques», déclare Quenette Mercure.

 

Pour ce faire, il lui faudra d’abord officier régulièrement lors des Grand Prix et des Grand Slam de judo et aussi assister au séminaire de la FIJ. Quenette a, d’ailleurs, reçu une invitation de l’Espagnol Juan Carlos Barcos, directeur de la commission arbitrale de la FIJ pour un séminaire en janvier au Japon. Un premier pas en attendant d’autres sorties internationales.

 


 

Cinq Mauriciens détenteurs du Grade A

 

Avec la nomination de Quenette Mercure, Iqbal Elahee et Jean-Noël Bardot, ils sont actuellement cinq Mauriciens à avoir obtenue le Grade A de la fédération internationale. Cyril Godère et Joseph Mounawah sont les pionniers dans le judo mauricien. Toutefois, après ces derniers, aucun Mauricien n’a pu accéder à ce grade depuis un certain temps.

 

L’arrivée de ces trois nouveaux officiels dans le milieu mondial apporte un deuxième souffle au corps arbitral d’autant que Cyril Godère et Joseph Mounawah ont déjà franchi l’âge limite pour officier dans cette catégorie. Il est bon de savoir qu’un officiel a jusqu’à  55 ans pour devenir arbitre mondial, mais il peut cependant officier jusqu’à 65 ans sur la scène internationale.

 

Iqbal Elahee, qui a été nominé à titre honorifique, se dit plus qu’heureux d’avoir pu obtenir cette reconnaissance de la FIJ. «Avoir trois arbitres de classe mondiale est énorme pour Maurice. Le fait d’avoir organisé l’AJOM ces trois dernières années a, également, contribué à cette ascension puisque nous avions à prendre en main des judokas d’un niveau vraiment exceptionnel. Les arbitres mauriciens ont si bien fait leur travail que les experts de la fédération internationale nous ont même félicités pour notre prestation», commente cette habitant du Hochet Terre Rouge.

 

Ce dernier, ancien judoka qui a évolué, dans les catégories de -55kg a -73kg a débuté sa carrière dans le Club de Judo Fraternel à Cassis où il a exercé comme athlète et officiel en même temps. Encadré par Cyril Godère et Joseph Mounawah, Iqbal Elahee compte de nombreux titres dont le Tournoi de la Cité. Il a été champion de la ligue, champion de l’Indépendance, champion de Beau-Bassin/Rose-Hill et de Port-Louis.

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