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Kate Foo Kune racontée par sa sœur Karen

14 septembre 2015

Une complicité unit les deux championnes.

Une championne en chasse une autre. Chez les Foo Kune, le badminton est une affaire de famille. Kate Foo Kune vient de remporter deux médailles d’or aux Jeux d’Afrique qui se tiennent actuellement au Congo Brazzaville. La Mauricienne a fait parler la poudre en simple dames et en équipe, non sans avoir remporté une médaille d’argent en double dames (en compagnie de Yeldie Louison). Lors des Jeux des îles de l’océan Indien 2015, la badiste a raflé trois médailles d’or (simple, double dame et par équipe).

 

Mine de rien, Kate Foo Kune (22 ans), est en train de faire oublier  une autre championne de badminton prénommée Karen (33 ans). Celle-ci, après avoir tout remporté en 23 ans de carrière, se consacre aujourd’hui au social et à la politique. Celle qui avait été la No 1 d’Afrique dit ne pas être surprise par l’ascension de sa petite sœur.

 

Karen Foo Kune, multiple championne nationale, souligne que les prestations récentes de sa sœur «sont dignes de son potentiel et cela ne me surprend pas» et que cela traduit la progression de Kate au cours des deux dernières années, ce qui coïncide avec son départ pour la France.

 

«Ce passage contraste avec l’entraînement qu’elle a eu en Grande-Bretagne et en Malaisie. En France, l’entraînement est plus adapté à son jeu, à sa personnalité d’athlète. Elle a fait un bond en avant, avec plus de maturité aussi. Elle a toujours eu des prédispositions physiques pour ce sport, avec une bonne vitesse et de l’endurance. Ce qui pouvait lui manquer était la lecture du jeu et l’aspect tactique. Aujourd’hui, elle est arrivée à gagner en expérience et la maturité requises pour continuer de progresser », confie Karen.

 

Prédispositions

 

Celle-ci était la première, à l’époque où elle régnait en maître sur le badminton mauricien, à avoir dit que Kate Foo Kune deviendrait une grande championne.  «Souvenez-vous qu’il y a huit ans de cela j’étais la première à dire que Kate sera la plus grande championne de l’histoire du badminton mauricien. Cela ne me surprend pas. Ce qui m’aurait surpris, ç’aurait été qu’elle ne le soit pas, justement. Mes parents et moi le voyions parce que nous sommes une famille de joueurs de badminton, mais elle sortait du lot par ses prédispositions et son attitude», fait remarquer notre interlocutrice, qui considère que le plus beau succès de sa sœur demeure, à ce jour, la victoire aux Championnats d’Afrique 2014.

 

Karen Foo Kune se rappelle que Kate était toujours dans ses pas «Kate était toute jeune quand j’étais numéro 1 africaine. Elle a débuté très jeune et n’était jamais bien loin de moi, quand je m’entraînais à Maurice. Je l’ai toujours encouragée à travailler plus ce qu’il ne faut. Arriver avant tout le monde, partir après tout le monde, ne jamais s’endormir sur ses lauriers », lance-t-elle en guise de conseil.

 

Kate Foo Kune s’est engagée, maintenant, dans une course effrénée en vue de décrocher une qualification olympique pour Rio 2016. Un peu à la manière de Karen Foo Kune pour les JO 2008. « Contrairement aux autres sports, une qualification olympique est compliquée en badminton car ses titres africains ne sont pas une garantie de qualification. II faut comptabiliser les points engrangés sur l’année, soit le total des points sur les dix meilleurs tournois », dit l’ex championne de badminton, qui reste réaliste sur les chances d’une médaille olympique pour sa sœur. 

 

«Ça va être très difficile. Même l’Europe est en retard comparé à l’Asie. Le système d’excellence et d’épuration pratiqué par ces pays fait qu’il sera toujours difficile pour nous de nous en approcher ».

 

 


 

 

Kate Foo Kune, double médaillée d’or africaine : «Il n’y a plus de grandes nations du badminton»

 

Kate Foo Kune enchaîne les performances cette année. De retour en France depuis vendredi où elle étudie actuellement, la Mauricienne est revenue sur son parcours aux Jeux d’Afrique

 

«Le niveau était très compétitif notamment en simple dames où c’était très physique mais heureusement que je me suis préparée en amont pour cela. Il faut dire que le niveau s’améliore d’année en année et que maintenant il n’y a plus de grandes nations du badminton car beaucoup de pays ont fait d’énormes avancées. Et c’est de bon augure, car cela nous encourage à travailler encore plus dur », se réjouit Kate Foo Kune.

 

Concernant la finale qu’elle a livrée face à Grace Gabriel en simple dames, la Mauricienne est plus que ravi d’avoir pu remporter son duel. Il est bon de noter que les deux joueuses sont en concurrence pour une qualification aux Jeux olympiques de 2016 au Brésil.

 

«Ce n’est pas la première fois qu’on se rencontre, mais  je voulais cette confrontation, car je voulais savoir à quel point j’ai progressé par rapport à Grace Gabriel. En plus, après ma victoire en finale j’ai obtenu plus de points qu’elle, ce qui m’offre plus de chance de prendre la première place au classement africain et ainsi optimiser mes chances de qualification pour les JO», commente la joueuse.

 

A l’issue des JIOI et des Jeux Africains, Kate Foo Kune se sent plus en confiance pour la suite de sa campagne. Alors que d’ordinaire elle suit des stages intensifs durant cette période de l’année, elle est d’avis que ces deux compétitions lui ont beaucoup apporté que ce soit sur le plan mental que physique. Elle pense poursuivre sur cette lancée lors des tournois en Ethiopie, au Nigeria et au Maroc qui auront lieu dans les prochains mois.

 

 

Textes : Rehade Jhuboo et Qadeer Hoybun

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