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1 juin 2015 15:55
Un nom à retenir. Très peu connu dans le milieu sportif, William Bouton incarne la nouvelle génération de sportifs mauriciens. Travailleur appliqué, méthodique, ce jeune prodige du village de La-Nourrice à Olivia, Flacq, est un exemple à suivre.
«Je suis très fier de mon fils. Aujourd’hui il a apporté une immense joie dans mon cœur, ainsi que dans ceux de son entourage. J’étais convaincu qu’il allait nous ramener une médaille mais jamais je n’aurais pensé que ce serait la médaille d’or. Je ne vous dis pas le bonheur que j’ai eu en apprenant la nouvelle», a confié à 5-Plus dimanche, Danielle Marandel, la mère du nouveau champion du monde avant de poursuivre «William est un garçon très intelligent. C’est un visionnaire. Il a toujours eu un objectif dans sa vie depuis tout petit et ne fait jamais rien sans réfléchir ». Son fils vient de lui offrir le plus beau cadeau, avant l’heure, pour la fête des mères.
Les nombreux sacrifices de son fils ont fini par être payants d’autant que maintenant la localité de La-Nourrice est connue du monde entier. Danielle Marandel pense que le mérite derrière ce succès revient en grande partie à son entraîneur Steward Charlot, du kick-boxing club d’Olivia, et de la Fédération mauricienne de kick-boxing. Elle est rejointe dans ses propos par le père de William, Jocelyn Bouton.
«C’est un grand moment pour lui, et je suis très fier de lui. Il vient d’un endroit pas très connu, mais grâce à lui, tout le monde sait où se trouve La-Nourrice», s’est exclamé le père de William d’une voix teintée d’émotion.
Quant à sa belle-mère, Marie Noëlle, cette dernière ne tarit pas d’éloges sur son fils adoptif. «C’est un garçon très gentil et très doux. Il est toujours à l’écoute et travaille très dur. D’ailleurs, il ne manque jamais ses entraînements. Il mérite ce titre de champion du monde et je suis très fier de ce qu’il a accompli», a commenté Marie Noël.
Inspiré par Fabrice et James
A première vue, William Bouton n’a pas la carrure d’un kick-boxeur. Et, selon ses proches, le jeune garçon ne savait pas comment boxer.
Il a fait son entrée dans le milieu du kick, non pas par hasard mais juste parce que c’est le seul loisir qui existait dans le village. «J’ai commencé à pratiquer le kick-boxing parce que tous mes amis en sont des adeptes. C’est mon cousin, Luciano Marcel qui a insisté pour que j’aille m’entraîner avec lui», avouera William Bouton.
Les débuts de ce jeune prodige du kick remontent à 2011. William Bouton s’entraînera sous la supervision de Steward Charlot et de Patrick Sutton. «Je voyais les autres taper dans un sac de boxe et je faisais pareil», explique le jeune flacquois en éclatant de rire. Alors qu’il commence à se faire plaisir, William Bouton entend beaucoup parler des exploits de Fabrice Bauluck, James Agathe, Burtlan Simiss et Boris Bissonnette.
«On disait qu’ils sont très bons et c’est en entendant tous ces éloges que je me suis dit qu’un jour je serais aussi fort qu’eux. Ces tireurs ont été une véritable source d’inspiration pour moi. Aujourd’hui j’ai la chance de les côtoyer mais j’espère qu’un jour je ferais encore mieux», a fait savoir William Bouton.
S’il côtoie aujourd’hui les stars du kick-boxing qu’il admire, William Bouton doit sa venue en sélection nationale à Fabrice Bauluck et à l’entraîneur national Judex Jeannot qui l'ont découvert en 2011, lors d’un gala de low- kick à Triolet.
Depuis, William Bouton vient s’entraîner trois fois la semaine avec l’équipe nationale à Rose-Hill. Grâce au support de son sponsor, Anahita, le jeune tireur est en mesure de se déplacer après ses heures de classe. «Sans mon sponsor, je n’aurais pu m’entraîner avec la sélection. Car se déplacer de Flacq à Rose-Hill pour aller s’entraîner, après les heures de classes, et y revenir n’est pas du tout facile.
Quadruple champion de Maurice
Je remercie cet établissement hôtelier, sans qui je n’aurais jamais pu arriver là où j’en suis aujourd’hui», nous confie ce jeune étudiant de Form V du collège Professor Basdeo Bissoondoyal à Flacq.
Alors qu’il entamera les examens de la SC en fin d’année, William Bouton nous explique que c’est difficile d’allier sport et études. «Ce n’est pas quelques chose de facile mais j’y suis parvenu grâce à un bon planning de mon emploi du temps. Dès que j’ai un moment libre durant la journée je fais mes devoirs. Donc je n’ai pas beaucoup à faire en revenant à la maison après les entraînements», a indiqué le jeune tireur.
Après quatre années de pratique, William Bouton a été champion de Maurice en 2011, 2013, 2014 et 2015. Seul le titre de 2012 lui a échappé. Une année difficile pour le Mauricien dû à un changement de catégorie mais il devait vite trouver ses marques pour rafler les titres. «Depuis 2013, je suis invaincu à Maurice. J’ai effectué une vingtaine de combats et je n’en ai perdu aucun. J’espère pouvoir maintenir cette invincibilité le plus longtemps possible » prévient-il.
Après sa victoire à la Coupe du monde, William Bouton a maintenant les yeux rivés sur les Championnats du monde juniors de 2016. Ayant échoué en quart de finale l’année dernière, le jeune Mauricien compte bien se racheter en tentant de se qualifier pour la prochaine édition.
Qadeer Hoybun
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