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21 juillet 2019 17:52
Ene sel lepep, ene sel nasyon. Ces paroles, tellement patriotiques et symboliques, vibrent dans le cœur des Mauriciens depuis que les Jeux des îles 2019 ont commencé. Portant à bras le corps leur fierté et leur enthousiasme, petits et grands se mobilisent pour encourager et soutenir le Club Maurice. 16 ans que nous n’avions pas vu un tel engouement. Dans chaque quartier, la ferveur se fait sentir. Une fièvre contagieuse qui envahit villes, villages, bureaux, écoles et maisons. L’enthousiasme était d’ailleurs très palpable lors du passage de la flamme qui a sillonné l’île durant plusieurs jours, allant de quartier en quartier, avant de gagner le stade Anjalay lors de la cérémonie d’ouverture. Une flamme qui a semé sur son passage joie, emballement et passion.
À Cap-Malheureux, Maryline Joson et Josiane Lebrasse n’ont pas manqué ce rendez-vous. Elles étaient postées, drapeau à la main, devant l’église Notre-Dame-Auxiliatrice, impatientes et prêtes à crier «ale Moris». «C’est notre seule opportunité de voir tout ça de près, de vivre l’ambiance des jeux pleinement. Nous n’avons pas eu un seul billet mais nous voulions quand même participer à notre façon. Nous irons voir les compétitions de voile puisqu’il y a pas besoin de billet et nous allons essayer de faire du bay louke à Mon-Choisy pour le beach-volley», lance Josiane en éclatant de rire. Maryline, elle, ne cache pas sa fierté de voir le cortège des JIOI défiler dans son quartier, comme ce fut le cas il y a 16 ans. «C’est un grand événement et en tant que Mauricien, c’est notre devoir de soutenir nos sportifs.»
Un peu plus loin, un groupe d’amies, toutes habillées aux couleurs de Maurice et munies de drapeaux, de morizellas et de T-shirts aux couleurs des JIOI, attire les regards. Dolores, Brunette et Josiane font flotter le quadricolore et soufflent énergiquement dans leurs morizellas. Lorsque le cortège passe, elles ne tiennent plus en place. «Il faut soutenir Maurice et nos athlètes. C’est une grande fierté pour le pays», lance l’une d’entre elles. D’autres se souviennent des derniers JIOI et se demandent si elles en connaîtront d’autres. «Dans 16 ans, nous serons peut-être plus là ou alors nous serons tellement vieilles que nous ne pourrons pas sortir de chez nous. Alors, on en profite. C’est une grande émotion», confie Brunette.
Cette émotion, Karan Juglall l’a aussi ressentie. C’est avec Luna, une petite fille atteinte d’une tumeur aux reins, dans ses bras qu’il a porté sur quelques mètres la flamme des jeux. Un moment intense qu’il n’est pas près d’oublier. «C’est une vibration extraordinaire. Cette mobilisation des Mauriciens de toutes communautés confondues est belle à voir. Ça fait chaud au cœur.»
Partout où elle est passée, la flamme a rallumé dans le cœur de nombreuses personnes cette fierté d’être mauricien. Que ce soit à Rose-Hill, à Flacq, à Rose-Belle ou à Triolet, la mobilisation n’est pas passée inaperçue. Partout, les Mauriciens ont crié, chanté et dansé. Les voitures affichaient les couleurs du quadricolore et les automobilistes klaxonnaient en chœur avec les applaudissements du public. Un joyeux brouhaha qui a réveillé en chacun cette flamme patriotique qui tend parfois à s’endormir. L’ambiance était à la fête et au patriotisme. Elle l’est toujours d’ailleurs depuis le début des jeux. Ale Moris !
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