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Les sportifs mauriciens à l’étranger : Bloqués malgré eux

16 avril 2020

Tejraj Pultoo a préféré rester en Malaisie.

Le badiste, Tejraj Pultoo, étudiant en Malaisie, avait décidé de rejoindre Maurice suite au nombre grandissant de cas là-bas. Le joueur de la sélection mauricienne de badminton devait prendre l’avion le 17 mars avant de changer d’avis au dernier moment. Il a préféré rester à Kuala Lumpur, pour ne pas se retrouver dans un centre de quarantaine en arrivant à Plaisance.

 

«Ce n’est pas évident de se retrouver seul dans un appartement dans un moment pareil. Alexandre Bongout, (un autre badiste mauricien) qui partage le logement avec moi, est rentré au pays quelques semaines plus tôt pour ses vacances. Moi aussi je voulais être avec ma famille, surtout dans des moments aussi compliqués. Lorsque je faisais mes démarches, les voyageurs provenant de la Malaisie n’étaient pas encore placés en quarantaine, à Maurice, et quitter Kuala Lumpur n’allait en aucun cas perturber mes études vu que je peux toujours le faire en ligne», confie Tejraj Pultoo.

 

Puis, la situation a rapidement évolué. Les frontières étant fermées, le jeune homme devait passer par Dubaï afin de prendre un vol spécial pour Maurice. Celui qui entraîne à la New Vision Badminton Academy de KL, a préféré couper court à son projet, en ne prenant aucun risque. Depuis, il s’est retranché dans son appartement à Petaling Jaya.

 

«C’est dur de n’avoir personne à qui parler. Heureusement, je suis en contact avec ma famille tous les jours et cela me rassure. Ici, la vie continue, même si le ‘lockdown’ a été étendu jusqu’au 14 avril. Les Malaisiens sont très disciplinés, il n’y a pas eu cette précipitation dans les supermarchés et j’ai pu faire mes provisions sans aucun souci», commente le jeune homme.

 

Étudiant à la Sunway University, Tejraj Pultoo s’occupe en suivant ses cours en ligne. Il a des devoirs à rendre et en même temps il essaie de garder la forme. En attendant le retour à la normale, le joueur de 20 ans s’adonne aussi à sa deuxième passion, la cuisine. Un passe-temps qui lui permet d’oublier l’ennui du confinement. 

 

«J’ai un message pour les Mauriciens. Autant que possible, restez à la maison, ne prenez pas de risque inutile. Ici en Malaisie, le nombre de cas monte en flèche en raison de la négligence de certaines personnes. Si vous avez trop de temps libre, essayer de pratiquer une activité physique pour au moins 30 à 40 minutes quotidiennement. Ce serait bien pour votre santé», lance le badiste.

 

Le stress est moins présent chez Ranini Cundasawmy, qui a dû prolonger son séjour en Thaïlande et attend qu’un couloir aérien soit ouvert pour retrouver sa terre natale. La combattante mauricienne avait mis le cap sur ce pays pour pouvoir participer aux championnats du monde de muay thaï et un camp d’entraînement du 11 au 20 mars. Mais avec l’explosion du Covid-19 dans cette région pour ensuite se répandre à travers le monde, la compétition a été annulée. La championne mauricienne de muay thaï se trouve en compagnie de son époux et entraîneur, Patrick Cundasawmy, et vit le confinement à l’heure thaïlandaise.

 

Ils se trouvent actuellement à Bearing dans la province de Bangkok, et grâce aux efforts des services diplomatiques, ils peuvent rester sur place jusqu’à que des vols soient disponibles. «Comme la compétition a été annulée, le camp d’entraînement a démarré le 10 mars, et on s’y est mis. Avec le support de mon sponsor, j’ai la possibilité de continuer d’apprendre en Thaïlande. Notre séjour aurait pris fin cette semaine, mais grâce aux efforts des ambassades mauriciennes et thaïlandaises nous pouvons rester sur place jusqu’à que la situation s’améliore. Il faut savoir que la Thaïlande est aussi en confinement et les frontières fermées. Seuls les services essentiels et de restauration opèrent, mais on ne doit pas flâner et le couvre-feu est entre 22h et  4h. On se débrouille et on cuisine aussi. Mon pays me manque, tout comme la plage et un bon dholl puri», explique la Mauricienne, qui s’entraîne dans sa chambre d’hôtel ou sur le balcon. Celle-ci n’oublie pas les combattants en herbe mauriciens et organise des Facebook Live pour mieux passer ce confinement chez soi en s’entraînant. «Au départ c’était pour les membres de mon club Bambous Martial Arts, et puis, je suis me dit mieux vaut le faire pour tous les Mauriciens», ajoute-t-elle.

 

Comme elle, les sportifs mauriciens espèrent un retour à la normale le plus rapidement possible pour être de retour à la maison et que la santé des gens soit assurée.

 


 

Rémi Feuillet s’entraîne à la campagne

 

 

Chacun affronte le confinement à sa manière. Si beaucoup de gens sont enfermés chez eux durant cette période, d’autres sont bloqués à l’étranger, certains ont quand même réussi à être auprès de leurs proches. C’est le cas du judoka Rémi Feuillet en France.

 

Celui qui réside à Paris a pu se rendre chez sa grand-mère à la campagne. Une opportunité pour lui de passer ce moment avec ses proches, et, en même temps, de soigner ses petites blessures. Et comme tout sportif, le maintien de la forme physique est le must du moment.

 

«Je fais du sport quotidiennement et en me débrouillant avec les moyens du bord. Sans tatami ni partenaire, l'entraînement se recentre sur la préparation physique. Donc, il y a pas mal de pompes, de tractions et de sprints. Comme je suis à la campagne, j'ai accès à un petit bout de «vert». Après, je vois aussi le côté positif : ne plus être sur les tapis permet également de soigner les petits bobos qui ne guérissent pas facilement», avance Rémi Feuillet.

 

En l’absence d’un partenaire d’entraînement, le médaillé d’or des Jeux des îles a trouvé le moyen pour simuler les projections et autres mouvements de combats. «J'utilise un élastique pour répéter des mouvements se rapprochant du judo. Après, j'essaie de faire preuve de créativité, pour varier les exercices et je fais aussi des prises de judo exécutées dans le vide», explique le judoka.

 

Un bon moyen de rester en forme en attendant la reprise des compétitions internationales. Rémi Feuillet fait partie des sportifs mauriciens en quête d’une qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2021.

 

Textes : Rehade Jhuboo et Qadeer Hoybun

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