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Matchs internationaux du Club M : Les expat’, un concentré de talent

6 avril 2015

Jonathan Bru a été l’homme fort contre le Togo.

Ils sont venus de loin. Les deux matchs internationaux contre le Burundi et le Togo ont permis au sélectionneur national de jauger la valeur des Mauriciens évoluant à l’étranger. Si certains ont fait montre de leur potentiel, d’autres n’ont pu le faire pour des soucis administratifs. N’empêche que tous ont vécu des moments forts avec le groupe, qui était en camp d’entraînement résidentiel pendant une semaine.

 

Andy Sophie évolue depuis quelques années à l’île de la Réunion. Il a effectué un retour fracassant en sélection nationale, après quatre ans d’absence. Il a inscrit deux buts (l’un contre le Burundi et l’autre contre le Togo) en donnant une indication sur le progrès qu’il a accompli et sa maturité sur le terrain. L’élément de l’AS Marsouins est extrêmement ravi d’avoir partagé ces quelques jours avec les membres du Club M.

 

«Au départ, je me suis senti comme un nouveau venu, mais, avec l’accueil et l’ambiance du groupe, je me suis rapidement adapté. Je trouve qu’il existe un bon état d’esprit avec les joueurs qui sont à l’écoute du coach. De plus, on se conseille entre coéquipiers et cela aide à bâtir un groupe soudé. Cela s’est vérifié lors des deux matchs, malgré le peu de temps qu’on a passé ensemble», nous dit Andy Sophie.

 

Ambiance de groupe

 

Ce dernier n’est pas le seul Mauricien qui évolue à l’île Sœur. Il y a aussi Christophe Lourde, qui a vécu en France et a rejoint le club de l’ US Sainte-Marienne en janvier dernier. Un souci administratif l’a privé d’une participation lors des deux matchs internationaux, mais il garde de bons souvenirs et est optimiste pour l’avenir.

 

«Ma semaine avec le Club M s’est bien passée. J’étais, déjà, très heureux de revenir à Maurice et encore plus dans ce contexte. Etre appelé en sélection nationale est un honneur et une fierté dont tout joueur rêve. Depuis le premier jour avec l’équipe tout s’est bien déroulé, les joueurs m’ont accueilli comme il le fallait et le coach m’a mis à l’aise, dès le premier contact. Il y a une très bonne ambiance au sein du groupe », nous avoue cet ancien pensionnaire de l’INF Clairefontaine et du RC Strasbourg.

 

Un avis que partage, aussi, l’attaquant Jonathan Justin. Ce dernier est à sa première expérience avec le Club M après avoir grandi en France et porté les couleurs de plusieurs clubs français et   singapouriens. Didier Six lui a fait confiance,   sans pour autant qu’il ait trouvé le chemin des filets. «Les jours avec les joueurs se sont très bien passés, ils aiment mettre l’ambiance, ça rigole et taquine beaucoup.  L’état d’esprit de gagneur que tout le monde a, fera que, dans les moments durs, nous serons plus forts ».

 

Optimiste pour l’avenir

 

Jonathan Bru a sa petite idée sur le sujet. Ce dernier, qui joue au Portugal pour le club Oliverense, a disputé le match contre le Togo tout en portant le brassard de capitaine. Il a sorti un gros match comme défenseur central, malgré qu’il revienne de blessure. «C’est très encourageant pour l’avenir du football mauricien, même si cela va prendre du temps il va falloir essayer de rééditer de telles performances. C’est un bon début.»

 

Sa présence était attendue sur le terrain, mais un souci administratif l’a privé de ce bonheur. C’est l’expérience vécue par Dylan Collignon, gardien de but d’origine mauricienne évoluant en Belgique. «Ça s’est très bien passé pour ma part, les joueurs étaient géniaux avec moi et je me suis très bien intégré. Entre gardien ce qui était chouette, c’est que on se donnait beaucoup de conseils, à la mi-temps des matchs. Je trouve  que le coach et son staff ont insufflé en nous une mentalité de gagneur ».

 

Les différents footballeurs sont unanimes à reconnaître que le Club M a démontré de belles choses, mais le travail ne fait que commencer tout en donnant leur appréciation sur le niveau de leurs coéquipiers évoluant à Maurice. Jonathan Bru estime que «les joueurs mauriciens ont montré qu’ils ont passé un cap pour rivaliser avec leurs adversaires en prenant l’avantage lors des deux matchs. Cela prouve qu’on progresse. Cela est sûrement dû à la professionnalisation. On doit encore progresser pour lutter avec les équipes africaines».

 

Andy Sophie souligne que le Club M peut aspirer à mieux à l’avenir. «Déjà, le niveau du football local s’est amélioré avec la professionnalisation, la preuve avec la prestation sans complexe du jeune Emmanuel Vincent face au Burundi. Chapeau au sélectionneur, son équipe et aux responsables de la Mauritius Professional Football League et la Mauritius Football Association. Nous sommes une petite nation du football, mais on a un état d’esprit qui peut nous tirer vers le haut avec le soutien des joueurs, dirigeants et les supporteurs. Je reste persuadé qu’on peut faire mieux», dit l’attaquant de l’AS Marsouins.

 

De son côté, Dylan Collignon ne passe pas par quatre chemins pour affirmer que les footballeurs locaux peuvent jouer en Europe. « En deux matchs, j’ai pu constater que le niveau du football mauricien est bon. La professionnalisation est certainement pour quelque chose, et cela est bénéfique pour la sélection nationale. Je trouve que certains joueurs ont le niveau pour évoluer en Europe ».

 

«J’ai été agréablement surpris par la qualité des joueurs, sachant que le groupe est assez jeune, il y a beaucoup de qualités et d’envie. Tout n’est pas parfait, mais je suis sûr qu’en enchaînant des matchs et avec plus de confiance, le Club M continuera à grappiller des places au classement FIFA», ajoute pour sa part Christophe Lourde.

 

Les expatriés sont rentrés dans leur pays respectif durant la semaine, mais chacun espère vivre à nouveau une convocation avec le Club M pour les prochains rendez-vous internationaux. Ils se sont nourris de rêves en vue de permettre aux Mauriciens de…rêver.

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