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Maurice à une Coupe du monde ? C’est possible !

3 août 2014

Kish Kishto

Et s’il n’avait pas tort ! C’est un mythe qui peut devenir réalité, si on suit les conseils de ce Mauricien établi en Angleterre et qui ne jure que par le football. Kish Kishto estime que Maurice peut facilement participer à un Mondial.

C’est en beach soccer que notre interlocuteur pense que Maurice a les meilleures chances d’atteindre la phase finale d’une Coupe du monde. Il a pratiqué, lui-même, le beach soccer en Angleterre, et est, aujourd’hui, coach et aussi arbitre licencié auprès de la Football Association dans cette discipline. En vacances dans le pays actuellement, il ne manque pas de mettre en valeur son sport de prédilection, en pensant que le sport roi mauricien peut redresser la tête en explorant d’autres possibilités.

«Vous avez tout ce qu’il faut pour promouvoir le beach soccer à Maurice. Vous êtes entouré de plage, vous avez des gens qui adorent le football, les familles mauriciennes se rendent chaque week-end à la plage, et le beach soccer coûte moins cher que le football. Ce sont des atouts non-négligeables que Maurice mérite d’exploiter », dit Kish Kishto, qui vit depuis une dizaine d’années en Angleterre.

«Je pense que Maurice devrait avoir une sélection nationale capable de participer aux tournois internationaux. Je sais que vous avez des techniciens qualifiés, de même que des footballeurs talentueux, qui doivent être encadrés et soutenus pour pouvoir participer à des compétitions internationales », fait-il ressortir.


Créer des académies


L’île Maurice est classée, actuellement, dernière (en compagnie de l’île de la Réunion et Mozambique) en Afrique en beach soccer avec zéro point. C’est le Sénégal qui occupe la première place avec 732 points, soit à la 17e place au classement mondial. La Russie occupe la première place devant le Brésil, l’Espagne et Tahiti.

Outre le beach soccer, Kish Kishto considère que les autorités locales devraient  valoriser davantage le futsal. « C’est l’ADN du football », martèle-t-il à chaque occasion qui se présente à lui pour vanter les mérites du futsal, que l’on peut pratiquer dans un gymnase ou sur un terrain de handball. Là aussi il trouve que Maurice a les atouts pour sauter dans le bon wagon.

« Voyez des footballeurs tels que Messi, Ronaldo, Neymar, Pelé, Zico, pour ne citer qu’eux, ils sont tous passés par le futsal. On le pratique avec 5 joueurs sur un très petit terrain. Ça va très vite et les joueurs doivent maîtriser la technique du toucher de balle et réfléchir très vite pour effectuer les passes avec précision. Tout ça, c’est l’abcd du football, c’est la base même d’un footballeur », explique l’entraîneur de  Futsal Ladies.

«Vous savez, avec les footballeurs que vous avez actuellement, vous ne pourrez pas aller très loin. Je dis cela sans vouloir diminuer leurs mérites mais c’est un fait que Maurice peut, difficilement, réussir dans le football normal, même si vous avez des projets de professionnalisation. Il fait vraiment mettre en place des grassprojects avec des jeunes et les résultats seront tangibles dans 15 ans. Vous avez de nombreux gymnases à travers l’île, voire des terrains où vous pourrez pratiquer le 5-a-side. Il faut vraiment exploiter ces atouts là ».

Pour l’anecdote, sachez que la sélection brésilienne de football version Coupe du monde 2014 avait de nombreux footballeurs qui sont passés par le futsal, à l’instar des Neymar, Willian, David Luiz, Daniel Alves, Luis Gustavo, Marcelo, parmi tant d’autres. D’ailleurs Manuel Tobias, considéré comme le plus grand footballeur de futsal avec ses trois titres de Player of the Year, faisait remarquer que le « football doit tout au futsal ».

Ce n’est pas Kish Kishto qui dira le contraire. « Il a raison car le futsal développe la technique et aussi la faculté de réagir très vite. Vous voyez comment des équipes comme le Barca et Arsenal jouent très vite. Il faut commencer avec le futsal dès le jeune âge, ensuite, vers 12 ans, orienter les jeunes vers le football traditionnel. Des clubs anglais tels que Chelsea, Southampton, Leeds, Middlesbrough ou encore Portsmouth ont compris l’importance du futsal en créant des académies», soutient-il.

C’est pourquoi lors de sa dernière visite chez nous, en 2013, notre compatriote, avait organisé un tournoi futsal à l’université de Maurice. « C’est dommage que les autorités que j’avais approchées n’avaient pas accédé à ma demande. J’espère avoir une oreille attentive auprès de la Mauritius Football Association ou encore le ministère de la Jeunesse et des Sports pour que je puisse leur expliquer l’importance du futsal dans la formation des jeunes footballeurs tout en promouvant le beach soccer. Le salut du football mauricien ne peut venir que de là ». Un appel dans un désert de…sable qui mérite d’être entendu.

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