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18 octobre 2014 22:58
«Le sport m’a sauvé». Une phrase lourde de sens venant de quelqu’un qui a eu une enfance difficile. Un séjour dans un foyer d’accueil, un manque de soutien parental sont autant de facteurs qui auraient pu faire basculer la vie de Frédéric Audebert. Mais il s’est accroché à quelque chose et a trouvé dans le muay Thaï, plus connu comme la boxe thaïlandaise, un moyen de s’en sortir.
«Lorsque j’étais plus jeune, j’ai côtoyé d’autres personnes de mon âge qui avaient un vécu difficile. Aujourd’hui, certains sont en prison, et d’autres sont décédés. J’ai trouvé quelque chose pour m’accrocher. Mon éducation de la vie je l’ai apprise à travers le muay thaï. Pour réussir dans le haut niveau comme sportif, il faut une bonne hygiène de vie, une grosse volonté de réussir, de la discipline, savoir prendre soin de son corps, et gérer ses émotions», confie ce jeune homme de 26 ans.
Ce dernier était chez nous pendant une semaine, pour passer sa lune de miel en compagnie de son épouse Satiné. Tous deux se connaissent depuis une dizaine d’années. Une rencontre qui s’est transformée en porte-bonheur pour le boxeur. Lui qui a remporté le titre de champion de France, en avril dernier, à Marseille chez les +91kg. C’est la première fois qu’il connaît un tel sacre. Des championnats qu’organise la Fédération française du sport universitaire.
«Un sportif de haut niveau doit bénéficier du soutien de ses proches. On a beau avoir les meilleurs entraîneurs, les meilleurs préparateurs physiques autour de soi, mais l’absence de soutien affectif peut avoir une incidence sur sa performance. Je peux compter maintenant sur mon épouse, alors que je n’ai pas eu la chance d’avoir des parents sur qui compter durant mon enfance», explique Frédéric Audebert. Ce dernier a eu comme entraîneur Laurent Ulrot et un préparateur physique très convoite nommé Nicolas Dewitte.
Il s'entraîne deux fois par jour. Et la tension monte-t-elle à l’approche d’une compétition ? «Plus une compétition approche, plus on diminue l’entraînement, selon la technique effet retardé. En fait l’entraînement se fait bien avant, soit trois mois avant une compétition. Trois semaines avant, je m’entraîne avec un sparring-partner avec pour objectif de ne pas me blesser ou de le blesser.»
C’est à l’âge de 14 ans que Frédéric Audebert s’est mis à la boxe thaïlandaise. Il aurait pu continuer à jouer au football comme les jeunes de son âge «mais les ballons partaient toujours dans la mauvaise direction», ricane-t-il, mais il ne regrette pas d’avoir opté pour ce sport de combat.
«Je peux dire que mon meilleur souvenir c’est la période où j’ai découvert cette discipline et appris les techniques. J’ai connu beaucoup de moments de joie en remportant des victoires, mais cette période-là demeure le plus beau moment de ma carrière», fait-il ressortir. A ce jour, son titre de champion de France demeure le plus haut fait de sa carrière. Il donnera tout pour le retenir en avril 2015. «C’est mon objectif principal et ensuite on verra ».
Le couple Audebert a quitté le pays vendredi après-midi et gardera de bons souvenirs de notre île. «Nous avons été marqués par la gentillesse des Mauriciens et leurs hospitalité».
Le champion, avec son épouse, en vacances chez nous.
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