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Noémie Alphonse : conte de fées d’une handisportive

22 juin 2015

La championne accueillie en héroïne par ses parents.

Le coup de maître d’une championne. Elle ne s’est mise au sport de haut niveau que cette année, et, quelques mois plus tard, elle ramène une médaille d’or de l’Italian Open Athletic Championships 2015. L’exploit est de taille pour cette jeune fille handicapée depuis sa naissance suite à une malformation au niveau de la jambe. Un succès qui fait le bonheur de ses parents.

 

Ces derniers, Jean-Alain et Nathalie Alphonse, étaient heureux d’accueillir leur fille unique ce mardi à l’aéroport, en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, Yogida Sawmynaden. Noémie Alphonse a fait sensation lors d’une compétition internationale en Italie en décrochant la médaille d’or dans l’épreuve du 1 500 mètres en fauteuil roulant.

 

Une grande première pour cette ancienne étudiante du collège Lorette de Port-Louis, qui était aussi à sa première participation à une compétition internationale pour représenter notre île. Et dire que c’est en février de cette année que Noémie Alphonse s’est lancée dans cette discipline sportive sous la férule de Jean-Marie Bugheerathee. Tout commença au stade de Rose-Hill avec un fauteuil roulant utilisé par un autre handisportif.

 

Le père de la championne nous raconte qu’au départ, le coach mauricien n’était pas très convaincu des aptitudes de Noémie pour le handisport. «Cela faisait quelque temps que ma fille voulait faire du sport de haut niveau. Après ses études de HSC, elle a décide de prendre une année sabbatique en 2015. C’est lorsque je l’ai encouragée à prendre un emploi qu’elle a opté pour le sport d’autant que, depuis quelques mois déjà, un ami l’avait encouragée à venir s’entraîner avec d’autres handisportifs. Finalement, Noémie a démontré son potentiel en progressant très rapidement», raconte Jean-Alain.

 

C’est à Ste-Croix que vit la famille Alphonse. La naissance de Noémie, qui fêtera ses 20 ans en septembre, a été marquée par le choc autour de sa malformation. «Les médecins nous avaient dit d’attendre 5 ou 6 ans pour la faire opérer. Par la suite, grâce à un proche, on a entrepris des démarches pour l’envoyer à l’île de la Réunion où elle a subi sa première opération à l’age de 6 mois», poursuit notre interlocuteur au sujet de sa fille, qui porte une prothèse.

 

C’est une enfance presque normale qu’a connue la jeune fille, avec l’apport de ses parents. «C’était dur au départ, mais, par la suite on a toujours considéré Noémie comme un enfant normal tout en la mettant en garde contre la réaction des gens pour qu’elle apprenne à affronter le monde et le regard de la société. Certains parents ont tendance à cacher leurs enfants handicapés, ou les forcer à se renfermer. Je pense que c’est une mauvaise chose. Il faut faire de sorte que l’enfant prenne conscience de la réalité», fait ressortir le père de la handisportive mauricienne.

 

Celle-ci, qui se prépare pour les prochains Jeux des îles de l’océan Indien, est un exemple à suivre, et semble s’épanouir depuis qu’elle s’est mise au sport. Elle a pratiqué le sport pour le fun à l’école, en faisant du judo, le volley et du basket-ball. «Nous avons toujours voulu que notre fille soit autonome. D’ailleurs, durant deux ans, pendant les vacances scolaires, elle est partie vivre à Rivière-Noire dans le cadre d’un projet social pour aider les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage. Elle a toujours été une fille responsable, et semble l’être devenue davantage depuis qu’elle fait du sport.»

 

Les parents de Noémie Alphonse l’encouragent à aller plus loin dans son domaine et souhaitent l’aide des sponsors afin qu’elle ait un fauteuil roulant adapté à sa morphologie dans les compétitions. Les JIOI et les Paralympics Games 2016 sont dans la ligne de mire de la sportive. Gageons que le conte de fées se poursuive de plus belle pour cette jeune fille pleine d’énergie.

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