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9 mai 2016 00:56
L’argent ne fait pas le bonheur. On connaît bien cet adage, même si la réussite en football semble destiner uniquement aux clubs riches qui peuvent recruter les meilleurs footballeurs pour leur offrir des salaires colossaux. Mais la modeste équipe anglaise de Leicester City a fait un pied de nez à cette tendance en s’adjugeant le titre de champion d’Angleterre à deux journées de la fin de la Barclays Premier League. Et dire que la saison dernière, cette équipe sauvait sa peau de la relégation.
Les Foxes, menés par l’Italien Claudio Ranieri, disposant d’un des plus modestes budgets de la Premier League, accèdent pour la première fois de leur histoire sur le trône tant convoité. Et dire que l’équipe a été construite autour de plusieurs joueurs qui avaient été jugés trop moyens par leurs clubs précédents. C’est un beau collectif que le coach italien a construit, modestement, pour en faire une machine de guerre pour mater les superpuissants clubs anglais. Leicester disposait, d’ailleurs, au début de la campagne 2015-2016 de la 17e masse salariale du championnat, avec une pléthore de footballeurs méconnus. Aujourd’hui les Jamie Vardy, Riyad Mahrez, Danny Drinkwater, Kasper Schmeichel, N’Golo Kanté, Shinji Okazaki, Leonardo Ulloa et autre Wes Morgan sont sur les lèvres de tous les amateurs de football.
L’ex-entraîneur de la sélection nationale, Akbar Patel, n’est pas surpris par le sacre des Foxes comme champions d’Angleterre. «La réalité c’est que le travail paie, et tout le mérite revient aux joueurs avec un commandant de bord comme Claudio Ranieri. C’est un groupe qui a joué ensemble, vécu ensemble, gagné ensemble, souffert ensemble et pris du plaisir ensemble. C’est un groupe fort qui a gagné ce championnat», résume le technicien mauricien qui a remporté la médaille d’or lors des Jeux des îles de l’océan Indien en 2003.
A Maurice, il y a une équipe avec des moyens modestes qui semble marcher sur les traces de Leicester City. Il s’agit de l’AS Quatre-Bornes, qui occupe la deuxième place dans le classement de la Barclays Mauritius Premier League. Cette équipe n’a pas de sponsors ou d’internationaux mauriciens dans ses rangs et a un budget limité.Elle participe, pour la deuxième saison de suite, à l’élite après avoir évolué en division inférieure. Les Quatre-Bornais, entraînés par Benjamin Théodore, réalisent souvent le strict minimum avec un tarif minimum de 1-0 pour empocher la victoire. Un résultat qui n’est pas sans rappeler une recette italienne (n’est-ce pas cuistot Claudio Ranieri ?)
Benjamin Théodore éclate de rire lorsqu’on compare son équipe à Leicester City. «C’est vrai que les gens commencent à dresser un parallèle avec l’AS Quatre-Bornes et Leicester City, mais la grosse différence c’est que cette dernière est devenue championne d’Angleterre. On espère émuler son succès» ricane notre interlocuteur, dont l’équipe a un gros match aujourd’hui face au leader, ASPL 2000.
Cet assemblage collectif met Akbar Patel en admiration. «On voyait que les joueurs de Leicester City étaient heureux de jouer ensemble dans un bel esprit de camaraderie. Claudio Ranieri a été magistral dans la construction de ce groupe», dit-il.
Celui-ci considère que les nouveaux champions d’Angleterre sont un «camouflet phénoménal»aux riches cadors de la Premier League anglaise. «Il y a des leçons à tirer, avec notamment une colonne vertébrale bien en place, de Schmeichel à Vardy en passant par Kanté et Drinkwater. On vante souvent la paire Mahrez et Vardy, mais il faut mettre en lumière le travail courageux qu’abattent Kanté et Drinkwater en milieu de terrain, de même que Morgan », fait ressortir Akbar Patel. Leicester City a écrit une belle histoire du football mondial.
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