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Par Qadeer Hoybun
13 octobre 2015 13:58
C’est un véritable conte de fées qu’est en train de vivre Rosario Marianne. Ce père de famille, qui, après avoir perdu la vue il n’y a pas très longtemps, avait vu s’envoler tous ses espoirs, est en train de prendre une véritable revanche sur le sort.
Après avoir su redonner un nouveau sens à sa vie grâce à l’athlétisme, le coureur mauricien n’en finit pas d’impressionner. Son dernier exploit restera, sans doute, gravé dans l’histoire du sport en devenant le premier sportif aveugle mauricien à s’être qualifié pour les Jeux Paralympiques de Rio qui auront lieu du 7 au 18 septembre 2016 au Brésil.
On parle là d’une qualification pour les Jeux Paralympiques et non d’une ‘wild card’ ou d’une invitation, comme cela a, souvent, été le cas des sportifs aveugles dans le passé. Cet exploit, qui se révèle être aussi une première chez les handicapés visuels, a été réalisé sur le 200m hommes lors des Jeux Africains qui se sont déroulés au Congo Brazzaville le mois dernier.
Sur cette épreuve, le médaillé d’or des Jeux des îles a pris la quatrième place avec un chrono de 25’79. Pas assez pour aller chercher un podium, mais, en revanche, suffisant pour les minima des Jeux Paralympiques.
«C’est un rêve qui se réalise, car je suis le premier sportif aveugle de Maurice à avoir pu me qualifier pour ces Jeux Paralympiques. Cela représente une grande fierté pour moi, ma famille, mon guide, mon entraîneur, la Visually Handicapped Persons Sports Federation (VHPSF) et aussi le Mauritius Paralympic Committee (MPC). C’est quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas, et je dois dire un grand merci à mon guide Samuel Bousoula qui m’avait fait la promesse qu’un jour nous irons aux Jeux Paralympiques», exclame un Rosario Marianne très heureux.
Suite à ses performances, le coureur mauricien est classé 10e en Afrique et 31e mondial sur le 200m, dans la catégorie T11. Spécialiste du 100m, 200m et 400m, il n’a manqué que quelques centièmes à Rosario Marianne pour se qualifier également sur le 100 m. Toutefois, à une année des Jeux de Rio, le sprinteur ainsi que son entraîneur, Jean-Ian Permal, pense qu’il reste encore du temps pour aller chercher cette deuxième qualification.
«Ce résultat est le fruit du travail et du sacrifice de Rosario Marianne mais aussi de tous les personnes derrière cet exploit que ce soient sa famille, la fédération ou encore le ministère de la Jeunesse et des Sports. Sans le soutien de tout ce monde, jamais nous n’aurions pu réaliser une telle performance. Maintenant, nous allons essayer de faire le minima sur le 100m aussi, car nous avons suffisamment de temps jusqu’en 2016 et parallèlement nous allons également accentuer nos efforts sur le 200m», avance l’entraîneur mauricien.
Pour cette deuxième qualification, Jean-Ian Permal pourra une fois de plus compter sur le soutien de Samuel Bousoula, le guide de Rosario Marianne. Le binôme du coureur aveugle occupe une place très importante dans les exploits du sportif. Pour le partenaire du champion mauricien, le secret réside dans une parfaite coordination entre les deux coureurs.
«Nous avons parcouru un long chemin en peu de temps. Il y a eu l’Italie, La Réunion et le Congo Brazzaville et maintenant ce sera le Brésil. Nous ignorons ce qui nous attend devant, mais cela ne nous fait pas peur. Nous avons connu bien des épreuves et nous allons continuer à travailler en espérant atteindre la finale et pourquoi pas le podium», lance un Samuel Bousoula bien déterminé.
Quant à Reynolds Permal, le président de la VHPSF et de la MPC, ce dernier espère que cette performance encourage les autres sportifs handicapés dans leur quête de qualification, et, par la même occasion, incite les aveugles à se mettre au sport.
«Je suis très heureux, car cette qualification va valoriser davantage les sportifs handicapés à Maurice. J’espère que cela va également galvaniser d’autres athlètes handicapés et les encourager à persévérer pour atteindre leurs objectifs», commente Reynolds Permal.
Ce dernier appelle à la solidarité de toutes les parties que ce soient les fédérations sportives, le MJS et d’autres instances sportives pour que tous travaillent ensemble pour qu’à la fin, les sportifs handicapés soient les grands gagnants.
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