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Questions à Wally Salvan, fondateur du rugby à 7 en fauteuil-roulant : «À ce jeu même les tétraplégiques peuvent évoluer avec les valides»

5 avril 2017

Quelles sont les particularités du rugby à 7 en fauteuil-roulant ? 

 

Il faut savoir qu’il existe trois rugby pour les handicapés moteurs. Il y a le murderball créé dans les années 70’s par les Canadiens et qui est devenu le quad rugby avant de prendre le nom de wheelchair rugby. C’est un sport réservé aux tétraplégiques, qui est paralympique mais qui ne présente aucun des fondamentaux du rugby. C’est un sport très intéressant notamment pour les athlètes handicapés où on utilise un ballon rond et où il y a beaucoup de blocages comme au football américain. Ensuite il y a le rugby à 13 en fauteuil que j’ai lancé en 1999. Sauf qu’en écrivant les règles j’ai commis une faute qui ont fait exclure les joueurs tétraplégiques. Donc il a fallu que je retravaille un autre jeu et c’est là que le rugby à 7 a vu le jour. Celui-là est le plus parfait de tous puisqu’il inclut également les femmes, des joueurs valides ou pas, de tous âges et où tout le monde joue ensemble. À ce jeu même les tétraplégiques peuvent jouer avec les valides. C’est la référence mondiale de co-inclusion par le biais du sport.  

 

Qui dit rugby dit contact. Est-ce-que c’est un sport dangereux ?

 

Je pense que si on parle de sport de contact en abordant le rugby en fauteuil, on peut comparer ça à du stock car. C’est-à-dire que l’engin est notre protège-dents. On est sanglé au fauteuil qui nous offre une protection et les règles du jeu sont faites de façon à protéger le joueur. C’est un sport très spectaculaire avec des gros chocs mais en 20 ans on n’a pas eu de blessure grave et ni de fracture.

 

Où en est-on avec le développement de ce sport ?

 

Le rugby à sept est pratiqué dans huit pays et en 2013 nous avons mis en place le premier tournoi des six nations. Il est reconnu par l’International Wheel Chair Rugby Federation (IWRF) qui gère le rugby paralympique. C’est une grande première puisqu’auparavant il y avait une grande ségrégation entre les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques et pour la première fois une fédération internationale reconnaît un sport mixte. Donc on est précurseur dans ce domaine. 

 

Cette reconnaissance a certainement un avantage?

 

Effectivement, cela a un beau devenir puisque l’année dernière, le rugby à sept pour les valides est devenu olympique. Donc être reconnu par l’IWRF qui gère les disciplines paralympiques est très encourageant pour l’avenir de la discipline. L’autre avantage est qu’on n’a pas besoin qu’il y ait 10 ou 15 handicapés pour créer une équipe. Puisque c’est un sport mixte. Même si vous avez qu’un handicapé moteur il peut jouer avec des rugbymen valides, avec la famille, puisqu’on pratique une intégration inversée. C’est-à-dire qu’on ne peut pas mettre un tétraplégique debout mais on peut mettre un valide assis dans un fauteuil et c’est cette mixité qui permet l’accès au sport à des handicapés isolés.

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