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Par Qadeer Hoybun
25 juillet 2016 23:40
L’air un peu timides, mais fort sympathiques, Elodie et Mélodie Pierre-Louis sont deux jeunes judokates de Cité La Cure qui aspirent à briller. Formées au Judo Club de Ste-Croix par l’entraîneur Alain Loumeau, ces filles font aujourd’hui partie de la sélection mauricienne cadette qui participera aux Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sport de l’océan Indien (CJSOI) prévus du 30 juillet au 7 août à Madagascar.
Cette sélection les emmènera cette fois-ci loin de chez eux contrairement aux tournois internationaux auxquels elles ont pour habitude de disputer sur le sol mauricien. Et que pensent nos deux sélectionnées de ce déplacement. C’est Mélodie qui, d’ordinaire est beaucoup plus réservée, qui est la première à répondre. «Je suis heureuse d’avoir la chance de pouvoir partir à l’étranger, avant d’être immédiatement suivie par sa sœur Elodie, la plus bavarde des deux : « Je suis fière de représenter Maurice dans un autre pays».
Elles ont de l’ambition ces deux-là malgré leur jeunesse mais cela ne s’arrête pas aux tournois de l’année. Elles ont le regard porté encore plus loin et notamment sur les Jeux des îlesde l’océan Indien (JIOI) qui auront lieu en 2019 à Maurice. «Nous voulons participer aux JIOI de 2019 et nous allons tout faire pour être dans la sélection. Ce sera durpour gagner sa place mais pas impossible»,reconnaît Elodie.
Il faut dire qu’Elodie et Mélodie Pierre-Louis sont très complices dans la vie. Quand il y en a une qui commence une phrase, l’autre la termine aussi tôt. Mais, vu le caractère un peu réservé de Mélodie, elle laisse dans la majeure partie des cas le soin à sa sœur de répondre. Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne parle pas pour autant. Bien au contraire, elle prend le temps deréfléchir et de soigner ses réponses.
Arrivées au Centre National de Judo, au Dojo de GRNO en 2015, les deux jeunes filles vouent une grande admiration àplusieurs judokates mauriciennes à savoir Christiane Legentil, Annabelle Laprovidence, Sarah Sylva ou encore Kimberley Jean-Pierre. Des combattantes qu’elles ont l’occasion de voir à l’œuvre au centre ou encore en compétition. «Elles sont une inspiration pour nous les jeunes, en particulier Christiane (Legentil). J’aime bien son style de combat et sa détermination et en plus j’aimerais bien réaliser un aussi beau parcours qu’elle»,commente Mélodie.
Le judo, Elodie et Mélodie le pratiquent depuis l’âge de 7ans. C’est leur maman, Georgia Seevathean, elle-même une ancienne judokate qui les a encouragées à s’y mettre. «Nous avons découvert qu’il y a un club de judo pas loin de chez nous, et notre maman nous y a emmenées, commente Elodie avant de poursuivre.Nous aimons bien voir les combats et notamment les projections. Les sports de combats nous passionnent beaucoup et c’est cela qui fait que nous nous sommes rapidement adaptées à ce sport. En plus il y a notre maman qui nous a toujours soutenues tout comme mon père et notre grand-mère».
Issues d’une famille de cinq enfants, Elodie et Mélodie qui sont les plus âgées, sont les seules à pratiquer le judo de manière constante. Bien qu’elles soient engagées dans cette voie, les deux athlètes se réjouissent, tout de même, d’avoir le soutien de leurs familles.
«Je suis super contente quand je vois le regard de ma maman durant les compétitions. Elle est très fière de nous, car à chaque fois qu’elle vient au gymnase elle voit à quel point nous avons progressé et nous encourage à faire encore plus», remarque Mélodie.
Inséparables depuis leur naissance, les jeunes filles le sont aussi dans la vie. Etudiante au MITD de La Tour Koenig, elles ont donné bien du tournis à leurs adversaires et aux entraîneurs de ces derniers lors des compétitions. Les deux Portlouisiennes font de la compétition depuis l’âge de 7 ans. Contrairement à maintenant où Elodie combat dans la catégorie des -44kg et Mélodie en -48kg, pendant un bon bout de temps elles ont partagé la même catégorie. Et cela a donné lieu à quelques incidents assez amusants.
«A plusieurs reprises, certains entraîneurs ou encore des athlètes pensaient que j’avaisdéjà combattu alors que c’était ma sœur. Je ne vous dis pas la surprise, quand nous leur disions que nous sommes jumelles. Certains étaient complètement déroutés. Cela nous a bien fait rire mais de nos jours cela ne se produit plus à Maurice, quoi que les Rodriguais ont encore ce problème ou encore les étrangers qui viennent en compétition ici», relate Elodie sous le regard amusé de sa sœur.
Malgré ces quelques épisodes, les deux judokates entendent bien aller le plus loin possible dans leurs carrières. «Où on y va c’est toujours ensemble, que ce soit au judo, à l’école, ou en compétition. Ce que nous souhaitons est de poursuivre notre carrière sportive le plus loin possible et de participer à un maximum de compétitions internationales et pourquoi pas jusqu’aux jeux Olympiques»,déclare Mélodie.
Depuis le début de l’année, les deux sportives ont brillé dans plusieurs tournois à savoir deux médailles d’or au Challenge de l’Amitié et deux de plus dans le tournoi de la République en février et mars. Aux Internationaux de Maurice en janvier, Mélodie a décroché une médaille d’argent et Elodie une médaille de bronze dans leur catégorie respective. Mélodie compte aussi une médaille d’or aux Youth Gameset sa sœur une de bronze.
En attendant de pouvoir atteindre d’autres objectifs encore plus élevés, les deux judokates s’entraînent tous les après-midis au Centre National de judo avec comme perspective immédiate les Jeux de Madagascar avant de se tourner vers la suite.
L’entraîneur national ne tarit pas d’éloges envers les deux judokates. Selon le technicien mauricien, les deux jeunes filles ont un bel avenir mais pour pouvoir y arriver elles auront besoin de soutien. «Ce sont des judokas d’avenir. Elles ont un très bon potentiel et peuvent aller très loin dans leurs carrières. Maintenant, il faut leur donner les moyens d’y arriver. Ce serait mieux s’il y a un sponsor qui les soutient dans leur élan, cela les aidera beaucoup et elles pourraient même briller en Afrique. Elles sont jeunes et motivées et je pense que si elles ont les soutiens appropriés elles pourront bien nous étonner», commente Anom Petrapermal.
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