Rencontre avec Hans Ramdharrysing : « C’est le kata qui m’a choisi »

Le karaté. Il est tombé dedans  tout petit. Depuis ce sport fait partie de sa vie. Lui c’est Hans Ramdharrysing, un karatéka de 22 ans qui s’est illustré lors de la 16e édition du Kanazawa Cup en Afrique du Sud. Une compétition où le Mauricien a remporté la médaille d’or en kata individuel face à des adversaires venant de l’Afrique du Sud, des États-Unis, du Congo Brazzaville, de la République Démocratique du Congo et de Cuba.

«C’est la première fois que je participe à ce tournoi, et je dois dire que j’étais un peu crispé au départ, mais après ma première victoire, j’ai été beaucoup plus détendu et cela m’a permis de rester concentré sur ce que j’avais à faire. Par la suite j’ai enchaîné les victoires jusqu’à remporter le titre», déclare Hans Ramdharrysing.

Lors de ce concours, le Mauricien, qui devait allier technique, vitesse, force, stabilité et concentration a remporté tous ses duels par 5 à 0 à la faveur des juges pour pouvoir s’adjuger le titre. Dans cette quête à la victoire, il a renvoyé à ses études le Sud-Africain, Njubulo, champion du monde junior en titre et grand favori de la compétition.

Il est bon de savoir que les compétitions en kata sont complètement différentes des compétitions de combats en karaté. Lors de cette épreuve, la dextérité du candidat à pouvoir maîtriser un style de combat, est passée au crible à tous les niveaux. Deux combattants se retrouvent simultanément sur le tatami et ces derniers sont examinés par cinq juges, qui, à la fin, accordent des points aux candidats les plus performants.

«Pour cet événement j’ai exécuté une technique qui s’appelle le kata shito-ryu qui demande beaucoup de maîtrise étant donné qu’on nous juge selon nos aptitudes, et je ne voulais pas non plus appliquer des configurations de bases», souligne le principal concerné.

Cette compétition internationale est le deuxième de sa carrière, après celle de l’Indian Ocean Open Championshipde 2014 à Maurice. Une échéance où Hans Ramdharrysing a remporté une médaille d’or en kata par équipe et une de bronze en kata individuel.

Des débuts à 7 ans

Ce sport, le jeune homme la pratique depuis l’âge de 7 ans. Comme bon nombre de jeunes, Hans Ramdharrysing n’est pas resté insensible aux arts martiaux et en voulant faire comme ses cousins qui étaient des adeptes de la discipline, il s’est à son tour laissé séduire par ce sport.   Le karaté, et en particulier le kata, dans lequel il s’est spécialisé fait partie de sa vie. C’est même devenu une mode de vie pour lui.

«À l’époque le karaté, c’était plus une forme de loisir et je ne m’y intéressais pas beaucoup, mais, à partir de l’âge de 17 ans j’ai commencé à me focaliser beaucoup plus dessus et en particulier le kata», avance le jeune homme. Pourquoi ? «C’est en regardant des compétitions internationales que j’ai réellement commencé à prendre goût. Cela m’a beaucoup motivé, en plus, et j’ai fini par savoir ce que je voulais faire exactement. C’est à ce moment précis que le kata est devenu ma spécialité, ou si j’ose dire c’est le kata qui m’a choisi», relate le Mauricien.

Une bonne notion du karaté

Toutefois, il précise que pour pouvoir maîtriser le kata, un combattant doit également avoir une bonne notion du karaté avant de choisir la filière où il souhaite se perfectionner. «Les deux sont indispensables, mais il est très difficile de pouvoir exceller dans les deux domaines. Cependant, il est bon d’avoir une bonne notion des deux styles avant de choisir sa spécialité. Le kata c’est l’explosivité à 100% où on se donne à fond tandis que le combat c’est plus le contrôle et la vitesse», commente le karatéka.

Membre du Port-Louis Shotokan Karate Club depuis ses débuts, c’est sous la férule d’Ajay Jooron que Hans Ramdharrysing s’entraîne à un rythme effréné durant la semaine. Cela en dépit de ses études universitaires, le jeune homme ne manque que très rarement les séances d’entraînement. Il concède que c’est contraignant d’allier sport et étude à ce stade mais il n’est pas disposé à baisser le rythme. 

«C’est fatigant de s’entraîner le matin puis de partir en cours et après de repartir s’entraîner et d’étudier par la suite surtout quand il y a des compétitions mais je ne peux rester sans le karaté. Cela fait partie de ma vie. C’est un sport qui contribue à la fois au développement physique et mental»,confie notre interlocuteur qui suit également des sessions d’entraînement national avec Georges Li Ying Pin et Noor Dulloo.

Durant sa carrière, Hans Ramdharrysing est passé par toutes les catégories à savoir des pupilles jusqu’aux seniors. Parmi les nombreux tournois auxquels il a participé ceux qu’il retient le plus ce sont ces deux titres consécutifs au Régional de Port-Louis en 2011 et 2012, celui de champion national juniors de 2013 et sa médaille d’argent en individuel et l’or en équipe lors du championnat seniors 2014. «J’étais encore juniors à cette époque mais j’ai voulu concourir chez les seniors pour voir si je pouvais le faire et c’était vraiment exceptionnel pour moi car j’avais en face des combattants qui étaient des ceinture noire», déclare Hans Ramdharrysing.

En plus du karaté, cet étudiant en Nutritional Sciences, pratique également d’autres activités sportives qui lui permettent de rester en forme avec notamment la course à pied, la natation, de la gym. Ajouter à cela un contrôle strict sur l’alimentation. Bref tout ce qui est indispensable pour un athlète de haut niveau.  D’ailleurs, le Mauricien espère pouvoir continuer à représenter Maurice lors des tournois internationaux. En attendant, il espère pouvoir défendre son titre de champion de Maurice lors des championnats nationaux qui arrivent bientôt.