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Par Qadeer Hoybun
12 avril 2016 01:17
À17 ans, Ryan Proag a déjà de grandes ambitions. Ce jeune jiu-jitsuka a effectué sa première sortie internationale de la saison lors des Mondiaux juniors de Madrid. Une première pour le Mauricien dans un tournoi de cette envergure où il a été amené à combattre des adversaires encore plus aguerris que lui.
Malgré ses 17 ans, le jeune jiu-jitsuka pense qu’il a beaucoup appris lors de cette expérience.
«C’est ma première année chez les juniors et je pense que je suis sur la bonne voie. Durant ces championnats du monde, j’ai affronté des adversaires beaucoup plus forts que moi, mais cela m’a permis aussi de voir que ces athlètes ne sont pas intouchables. Avec du travail, nous pouvons rivaliser avec eux»,commente Ryan Proag.
Selon ce dernier, cette sortie lui a permis de déceler ces manquements par rapport aux autres pays, et, à partir de là, il sait où il lui faut travailler encore plus afin d’arriver au niveau de ses concurrents. Pour le Mauricien cette sortie reste une expérience enrichissante.
«C’était grandiose. J’ai participé à plusieurs compétitions internationales mais aucun n’était pareil. Ici le niveau est différent, l’organisation aussi, mais ce qui m’a le plus touché c’est la camaraderie entre athlètes. Avant la compétition et même pendant l’échauffement, il n’y a aucune rivalité. Tout le monde se parle et s’entraîne ensemble. Puis, au moment de monter sur le tatami, tout change, cela devient d’un seul coup explosif et agressif. Après le combat, tout redevient une nouvelle fois comme avant. C’est cela qui m’a beaucoup impressionné», raconte le jeune athlète.
Le jiu-jitsu, Ryan Proag, le pratique depuis qu’il est tout petit. Pour le jeune combattant, ce sport lui permet de se détendre après les heures de classe. Étudiant en Higher School Certificatecette année, le sportif trouve que la pratique du sport peut avoir des effets positifs dans la vie mais aussi sur ses études. «Sans le jiu-jitsu je n’aurais jamais pu bien faire dans mes études. Ce sport m’a beaucoup aidé dans ma vie, car quand je ne suis pas en train d’étudier, je suis sur le tatami à m’entraîner. Cela me permet de me relâcher avant de replonger à nouveau dans mes études. En plus de cela, j’aime le jiu-jitsu, c’est ma passion et je veux devenir champion du monde. Et pourquoi pas champion olympique, si ce sport est un jour retenu pour les JO», avance avec passion notre jeune interlocuteur.
Lors des Championnats du monde juniors, Ryan Proag a effectué trois sorties et a remporté un combat et signé deux défaites.
Son premier combat, le Mauricien l’a remporté face à un Espagnol après avoir mené le combat de bout en bout.
Pour son deuxième combat contre un Français, le jeune sportif s’est incliné sur le fil alors qu’il menait par 10 à 9 à trente secondes de la fin. Toutefois, son adversaire est parvenu à égaliser à sept secondes du terme avant de profiter d’une baisse de régime de notre représentant pour arracher la victoire dans les ultimes secondes de la partie.
Pour son dernier combat, Ryan Proag s’est retrouvé face à un compétiteur russe. Malgré la renommée de ces derniers dans ce sport, le Mauricien a tout de même réussi à diriger les débats pendant un moment (6 à 3) avant de s’incliner par la suite. À l’issue de ce tournoi Ryan Proag ne baisse pas les bras. Il espère pouvoir revenir une nouvelle fois mieux préparé et par la même occasion viser un podium. En attendant, le jiu-jitsuka va se concentrer sur ses études et notamment les examens de la HSC qui arrivent durant l’année mais sans pour autant trop s’éloigner des salles d’entraînements.
Après avoir assisté à ces Championnats du monde juniors, Nuvin Proag, le président de la Fédération mauricienne de Jiu-jitsu (MJJF), pense que Maurice a le potentiel de bien faire à ce niveau. Selon le dirigeant, qui est aussi entraîneur, les jiu-jitsukas mauriciens peuvent rivaliser avec les autres pays. Nuvin Proag est d’avis qu’avec plus de moyens, les athlètes locaux pourront également briller à ce niveau. «Ryan a fait preuve de beaucoup de courage malgré qu’il se soit retrouvé face à des compétiteurs qui étaient mieux physiquement. C’est compréhensible car il n’a que 17 ans alors que ses adversaires sont beaucoup plus âgés. Au niveau de la tactique et de la technique, il est bien. Par contre, c’est sur le plan physique qu’il faudra travailler. Mais pour arriver à cela, il faudra qu’on ait les moyens, car nous n’avons pas de salles d’entraînement pour nous entraîner comme il se doit. Nous avons fait la demande au ministère de la Jeunesse et des Sports et nous espérons voir des développements cette année», souligne Nuvin Proag.
Il poursuivra en affirmant que le manque de frottement avec le haut niveau reste un handicap pour les athlètes mauriciens. Le président de la MJJF est convaincu qu’en effectuant plus de sorties internationales, les jiu-jitsukas mauriciens pourront rehausser leur niveau et ainsi rivaliser avec les autres nations.
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