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Reynolds Permal, président du Mauritius Paralympic Committee : «Nous aurions pu ramener plus de médailles»

21 août 2015

Reynolds Permal, président du Mauritius Paralympic Committee

Êtes-vous satisfait de la prestation de vos protégés ?

 

Je suis plus que satisfait de cette performance. Nos athlètes ont fait d’énormes progrès. Forcément, il y a de très bons résultats. Il est maintenant une habitude depuis les Jeux de 2003 à Maurice, où on a commencé à comptabiliser les médailles des handicapés, que nos athlètes du handisport fassent la différence pour Maurice au classement des médailles.

 

Vous avez mentionné la préparation des athlètes, comment s’est-elle passée ?

 

Je ne dirais pas que les athlètes handicapés n’ont pas eu de soutien dans leurs préparations pour les JIOI. Au contraire, on nous a toujours soutenus. Mais, cette fois-ci, nous avons pu avoir accès aux sites d’entraînements jusqu’à fort tard dans la soirée. Il y a même eu un suivi sur l’alimentation de ces sportifs et aussi sur le plan médical. Tout cela en tenant compte des spécificités de chaque discipline où nous étions engagés à savoir l’athlétisme et la natation. S’il y avait plus d’épreuves, nous aurions pu ramener plus de médailles.

 

Les athlètes handicapés ont souvent joué un rôle très important aux JIOI, mais, selon vous, est-ce que ces sportifs sont suffisamment valorisés à Maurice?

 

Cela reste une grande question. Je suis d’avis qu’il faut mettre plus en avant ces sportifs qui, malgré un handicap, arrivent à faire des prouesses hors du commun. Il faut que les gens voient ce que ces personnes sont capables de réaliser. On doit montrer leur courage. Cela va montrer à d’autres qui sont à la maison qu’ils sont capables de faire quelque chose que ce soit sur le plan national, régional, continental et international.

 

Pensez-vous que les fédérations handisportives reçoivent la même attention que les fédérations dites normales à Maurice?

 

A ce niveau il n’y a pas de soucis, mais disons que c’est au niveau des infrastructures qu’il faudra faire quelques ajustements. Des fois, s’il y a des événements qui sont déjà programmés, nous devons attendre pour avoir accès à ces sites. Il y a des arrangements qui sont faits dans certains cas, mais l’accessibilité à ces lieux peut, aussi, être une difficulté, car quelques marches peuvent facilement rendre l’accès difficile à certains athlètes. Il y a également l’aspect financier qu’il faut prendre en considération d’autant que pour nous les frais sont plus élevés. Un fauteuil roulant pour la compétition coûte très cher et nous devons attendre les Jeux des îles pour en avoir de nouveaux. Je tiens à remarquer que la plupart des handicapés ne travaillent pas, et, de ce fait, n’ont pas les moyens pour s’offrir des équipements. En plus de cela, il y a l’aspect médical, notamment chez les handicapés intellectuels. Le degré du handicap diffère entre les personnes et pour pouvoir classifier toutes ces personnes, nous avons besoin de personnels expérimentés.

 

En tant que président du MPC, quels sont vos projets?

 

Les projets en handisport sont similaires à ceux des autres sports. C’est un travail qui commence à la base et qui va jusqu’au niveau international, qui est le sommet de la pyramide. Il y a un plan de restructuration qui a été mis en place, avec mes collègues des différentes fédérations handisportives, et qui m’ont élu à ce poste. Nous allons maintenant travailler ensemble dans un esprit de solidarité afin d’œuvrer dans le même but. Il faut savoir que chaque handicap à ses disciplines sportives. Nous allons voir celles qui peuvent être pratiquées comme une activité de loisir ou sportive et à partir de là nous pencher un peu plus sur chaque cas.  

 

Comment allez-vous procéder ?

 

Il faudra mettre en place un plan d’action. Nous allons commencer au niveau local et avec les clubs, et par la même occasion faire une évaluation de la santé de nos athlètes pour savoir s’ils sont en mesure de pratiquer le sport selon leurs handicaps.  Nous avons déjà les Jeux des îles, mais nous comptons poursuivre avec les Jeux d’Afrique qui sont prévus le mois prochain, au Congo, et aussi pourquoi pas les Jeux Paralympiques. Par la même occasion, la MPC envisage de faire revivre les affiliations, notamment au niveau du basket en fauteuil roulant, le volley-ball, le judo, la natation et les sports adaptés entre autres. Ce faisant, nous espérons avoir le soutien des instances internationales notamment l’International Paralympic Committee pour avoir la formation nécessaire pour pouvoir former notre personnel ce qui nous aidera à classifier nos sportifs. Il est important de ne pas oublier la gent féminine dans notre démarche.

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