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Samir Sobha, président de la MFA : «On aurait tort de penser que le football local attirera 10 000 -15 000 personnes»

18 octobre 2016

La Ligue pro prend son envol le week-end prochain alors que les championnats de première et de seconde divisions sont prévus de débuter après. Quelles sont vos attentes comme président de la MFA ?

 

Ce sera une saison 2016/17 chargée et bien remplie tant sur le plan local qu’international. L’objectif principal demeure que notre football en sorte gagnant, comme toujours, et qu’il continue à évoluer positivement. Le but ultime d’une fédération reste, avant tout, la réussite et la progression de sa discipline.

 

Quelles sont les innovations qui seront en vigueur lors de cette nouvelle saison ?

 

La plus grande aura été la tenue de la Charity Shield à Rodrigues le mois dernier. Cela a été une expérience enrichissante. Avec le concours de la MPFL, aussi bien que l’Etat et des autorités rodriguaises, nous avons voulu emmener le football professionnel dans l’île autonome en terme de découverte et cela s’est avéré un succès retentissant. Ça a été un premier exercice en terme d’exportation de notre football qui est appelé à évoluer davantage au fur et à mesure, notamment avec les jeunes.

 

On constate que la MFA et la MPFL ont éprouvé des difficultés à finaliser le calendrier complet. C’est quoi le problème exactement ?

 

C’est un fait indéniable que le retard dans le début de la nouvelle saison ne dépend pas que de la fédération ou de la MPFL. Nous sommes tributaires des infrastructures sportives qui ne sont pas sous notre contrôle. Nous devons composer avec les contraintes qui en découlent. Par exemple, les stades sont rouverts que depuis cette semaine-ci. Et encore, les stades Anjalay et George V ne sont pas disponibles jusqu’à présent. Nous avons dû faire avec et nous en accommoder afin de pouvoir lancer cette nouvelle saison.

 

Donnez-vous des garanties à l’effet  que le calendrier ne sera pas trop chamboulé durant la saison ?

 

Je ne peux en donner aucune, car le principal souci est les infrastructures. Ensuite, il y a toujours des imprévus comme les intempéries pour ne citer que ceux-là. Du moment que nous sommes dépendants de certains éléments, il va de soi que le calendrier risque d’avoir des chamboulements. Cela dit, la MFA et la MPFL font en sorte de minimiser ce genre de problèmes pour une meilleure cohérence et gestion de notre saison.

 

On constate que certains stades restent vides deux ans après le lancement de la ligue professionnelle.  C’est quoi le problème ?

 

La société mauricienne a beaucoup changé et elle est plutôt partisane du peu d’effort pour se déplacer dans un stade. On ne peut faire de comparaison entre autrefois et maintenant. Les habitudes des Mauriciens ont évolué. Il y a tellement plus de loisirs et de divertissements. Et puis, les Mauriciens se reconnaissent plus dans le football international que local depuis l’avènement de la régionalisation. Il y a eu comme une sorte de rupture. Donc, on aurait tort de penser que le football local va attirer 10 000-15 000 personnes comme ce fut le cas jadis. Cela dit, il est faux aussi de dire que les stades sont complètement vides. A Port-Louis où le stade St-François Xavier est bien situé, il y a la foule à chaque match. C’est ce qu’il faut désormais. Des stades de proximité pour que le public puisse venir se rendre compte qu’avec la professionnalisation, le football mauricien est sur la pente ascendante. Le niveau de notre football s’est amélioré sensiblement avec la professionnalisation. Et puis, les clubs, tant bien que mal, s’attellentàcréer leur fans clubs et cest ce que nous encourageons.

 

Dans quelle mesure peut-on améliorer le confort et la sécurité des spectateurs dans les stades ?

 

Les infrastructures sportives à Maurice ont besoin d’un relifting. C’est compliqué de demander au public de se rendre au stade pour voir un match dans des conditions inadéquates. Avec l’organisation des prochains Jeux des îles à Maurice en 2019, l’Etat s’attellera à rénover plusieurs sites. C’est une très bonne chose tant en matière de confort que de sécurité.

 

Beaucoup de personnes souhaitent que les matchs de la Premier League soient diffusés en direct à la télévision. Est-ce que vous avez une bonne nouvelle pour eux ?

 

Regarder un match à la télévision, ce n’est pas la même chose que de le vivre en direct dans un stade au plus près des principaux acteurs. N’empêche, la MPFL a fait l’effort de faire diffuser plusieurs matches de la ligue pro lors de la première saison. La deuxième saison, ça a été plus compliqué puisque cela impose un coût financier conséquent. Pour cette troisième saison, il y a des démarches qui ont été entamées entre la MPFL et la MBC et on verra de quoi il en retourne en temps et lieu.

 

Dans quelle mesure l’aide de l’Etat, annoncée dans le dernier budget, et celle de la FIFA vont faciliter le bon déroulement de la saison ?

 

C’est un fait que seules, la fédération aussi bien que la MPFL, ne peuvent pas tout mettre en œuvre en dépit de l’apport de la FIFA. Le gouvernement, à qui nous disons un grand merci, apporte un grand soutien financier et il faut savoir que cela contribue directement aux salaires de presque 300 footballeurs professionnels. En amont, l’Etat accentue son effort à nos côtés pour relancer toutes les structures de formation avec le concours de la FIFA bien entendu. Et là, il faut saluer les efforts consentis par le ministre de la Jeunesse et des Sports Yogida Sawmynaden, toujours à l’écoute, pour remuer ciel et terre pour que le football mauricien retrouve ses lettres de noblesse

 

Cela fait deux ans que vous êtes président de la MFA. Peut-on dire que vos projets prioritaires sont bien enclenchés ?

 

Il y a eu pas mal de changements au niveau de l’administration et surtout en matière de football. En dépit de tout ce qui se dit, il y a une ligue professionnelle qui est en place,même si elle est sujette àdes améliorations. Le Club M est reparti sur de nouvelles bases avec des résultats concluants en moins de deux ans. Un championnat féminin a pris naissance, aussi bien qu’une ligue junior. Nos sélections de jeunes sont redevenues opérationnelles et ont recommencé à évoluer sur la scène internationale. Nos différents championnats nationaux et régionaux continuent à se faire et depuis quelque temps nous nous attelons à remettre sur pied toutes les structures de formation en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports. Ce sera la priorité de nos priorités dans les mois à venir, car l’avenir de notre football dépend de la mise en place d’une nouvelle stratégie au niveau des jeunes.

 

Est-ce que vous êtes satisfait de la contribution des stakeholders pour la promotion du football à Maurice ou est-ce qu’il y a des choses qui peuvent être améliorées ?

 

En seulement quelques années, beaucoup de choses ont été faites, et cela n’aurait pu se concrétiser sans le support des partenaires incontournables que sont l’Etat et le secteur privé. A ce propos, chapeau à Georges Chung qui s’est investi, personnellement, pour dénicher des partenaires financiers. Une industrie de notre football commence à prendre forme lentement mais sûrement. Cependant, il faut encore plus de support pour passer un autre cap. Sans support financier, le football  mauricien n’atteindra pas le plus haut niveau. C’est là où le bât blesse vraiment. Les clubs galèrent toujours à obtenir des sponsors.

 

Cela fait quelques semaines que nous avons un DTN et un adjoint. Quel bilan faites-vous du travail qu’ils accomplissentdéjà?

 

C’est difficile de le faire  dans un si court lapse de temps mais le nouveau DTN et son adjoint ont mis les pieds à l’étrier rapidement. La formation demeure un gros chantier, car depuis des années, les choses se faisaient parcimonieusement et sans aucune ligne directrice. En quelques semaines, Sébastien Sirot et Jonathan Bru ont commencé à abattre un gros travail  depuis le grassroots jusqu’aux Centres techniques régionaux en passant par les écoles de football, des détections pour les sélections des catégories de jeunes aussi bien que l’évaluation des encadreurs. Une politique de formation s’échelonne sur plusieurs années. Le résultat final, on ne l’obtiendra pas du jour au lendemain. Des objectifs ont été fixés dans le cours, moyen et long terme, et il faudra être patient.

 

Pourquoi cette nécessité d’avoir un adjoint au poste de DTN ?

 

Il y a tellement de choses à faire et des projets à mettre en place qu’un DTN ne pourra pas les faire tout seul. D’où la décision qu’il soit aidé d’un assistant puisque la Direction Technique Nationale englobe tellement de sphères. A la demande de Sébastien Sirot, Jonathan Bru a accepté d’être son adjoint car il nous faut aussi aller quand même vite dans la mise en place de tous les projets de formation et de jeunesse.

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