Publicité
Par Qadeer Hoybun
23 août 2017 15:20
Derrière tout sportif se cachent des entraîneurs. Souvent dans l’ombre, ces personnages jouent un rôle important dans le progrès et le succès des athlètes. C’est le cas de l’Égyptienne Sandy Hussein, le mentor de la sélection mauricienne des moins-de-15 ans.
Les protégés de cette dernière ont décroché cinq médailles, soit 3 en argent et 2 de bronze aux récemment Cham-pionnats d’Afrique de badminton U15 qui se sont déroulés à Maurice. Une performance honorable pour des joueurs qui n’ont aucune expérience à ce niveau. Et face à des adversaires plus aguerris et qui n'en sont pas à leur première sortie sur la scène internationale.
«Je connais les joueurs que nous avons affrontés. J’ai moi-même entraîné les jeunes de l’équipe égyptienne dans le passé, donc je sais que cette équipe avait un bon niveau. Idem pour les autres nations, alors que l’équipe mauricienne, ce n’est qu’en début d’année qu’elle a commencé sa préparation, donc je ne peux que me réjouir de la performance de mes joueurs», confie Sandy Hussein.
Perfectionner une équipe de jeunes de moins-de-15 ans en six mois pour un championnat continental est un défi colossal pour un encadreur. Surtout quand ces derniers ne sont pas habitués à travailler avec des étrangers. Ajouter à cela la barrière de la langue et les différences sur le plan physique, technique et tactique. Un défi que Sandy Hussein a su relever avec brio.
«Quand je suis arrivée à Maurice, je ne pensais pas entraîner des joueurs. Je voulais juste rencontrer mes amis de la sélection mauricienne et m’entraîner avec eux. C’est en me rendant au Centre national de badminton que j’ai rencontré les jeunes. J’ai d’abord commencé à jouer avec eux et comme ils n’avaient pas de coach j’ai décidé de les prendre en main», relate l’entraîneure égyptienne.
Elle débute par une analyse de chaque élément afin d’identifier les forces et les faiblesses. L’ex-joueuse de la sélection égyptienne établira par la suite un programme d’entraînement visant à permettre aux locaux d’arriver aux Championnats d’Afrique dans les meilleures dispositions possibles.
La badiste reconnaît quand même que cela a pris un peu de temps à ses joueurs pour s’adapter à ses méthodes. «C’est toujours difficile de se faire accepter à cet âge. Cela demande un travail psychologique. Il faut comprendre comment pense un adolescent avant de pouvoir le guider comme il le faut. Vu que j’ai déjà travaillé avec des jeunes en Égypte je sais comment procéder. Ce qui m’a permis de mettre toute mon expérience de joueur et d’entraîneur à leur disposition tout en permettant une progression rapide», explique celle qui possède un niveau 1 et 2 en BWF Coaching.
L’échéance africaine terminée, Sandy Hussein attestera que le travail doit continuer pour améliorer davantage le niveau de ses poulains. Toutefois, elle se dit satisfaite de la performance de son équipe durant le tournoi. «Je suis pleinement satisfaite du résultat même si nous voulons plus. Nous avons décroché le bronze dans le tournoi par équipe en ayant perdu 3 à 2 contre l’Algérie et par 2 points d’écart seulement. Ce que je trouve encore plus remarquable, c’est ce que ces jeunes ont accompli en individuel. Ils ont tout donné et n’ont pas eu froid aux yeux face à des Sud-Africains, Egyptiens et Ougandais qui sont plus affûtés qu’eux», commente celle qui a commencé le badminton à 10 ans.
Originaire du Caire, la jeune femme trouve que le badminton est l’un des sports les plus complets. Selon elle, un badiste travaille non seulement tout son corps, mais aussi son mental. Pensionnaire du prestigieux Zohour Sporting Club, la Cairote rejoint la sélection égyptienne à l’âge de 14 ans pour y jouer pendant plusieurs années avant de revoir à la baisse ses ambitions. «Concourir au plus haut niveau demande beaucoup de sacrifices. En Égypte, un joueur de la sélection s’entraîne six heures par jours et sur autant de jours durant la semaine. Il ne fait rien d’autre à part cela. Mais comme je voulais me consacrer à l’encadrement, j’ai décidé de m’en tenir au niveau national pour avoir plus de temps libre», explique la Quatrebornaise.
Durant sa carrière, Sandy Hussein a participé à plusieurs éditions des championnats d’Afrique juniors et seniors ainsi qu’aux Jeux africains. Elle a décroché de nombreuses médailles dont un titre de vice-championne d’Afrique seniors et celui de championne des Jeux arabes.
Après cette première expérience mauricienne, cette dernière veut continuer l’aventure avec son équipe. Elle pense déjà au prochain tournoi des U15. Une compétition où ses protégés seront mieux armés pour défier la horde africaine.
Publicité