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Par Qadeer Hoybun
30 septembre 2015 02:27
Père et fille sont rentrés au pays il y a quelques semaine avec, dans leurs bagages, un titre de vice-champion du monde de speed badminton remporté par Sendilla Mourat le mois dernier aux mondiaux de Berlin en Allemagne. C’est chez les moins-de-14 ans que la Mauricienne a réalisé cette belle prestation, après avoir affronté les meilleures joueuses de la planète dont la Slovène Lori Skerl, numéro 1 mondiale en finale. Elle a, également, remporté une médaille de bronze en double dames aux côtés de Sarmilla Goorye.
«Beaucoup de gens ont été surpris de voir une Mauricienne arriver en finale», déclare un Daniel Mourat très heureux d’avoir une championne dans la famille.
Qu’en est-t-il de la principale concernée. Visiblement, ce n’est pas tous les jours qu’une jeune adolescente de 13 ans se retrouve sous les feux des projecteurs. Après une première approche un peu timide, Sendilla Mourat s’est, finalement, confiée à 5-Plus dimanche lorsque nous l’avons rencontrée à son domicile à Balaclava.
«Je suis allée là-bas sans savoir ce qui m’attendait. J’étais très contente de partir en Europe, mais, lorsque j’ai vu tous ces joueurs et ce public très enthousiaste, c’est à ce moment-là que j’ai compris ce que c’est un championnat du monde», commente timidement Sendilla Mourat dans un premier temps, avant, finalement, de prendre goût au jeu des questions-réponses.
«Pour mon premier match, j’avais le stress, car je ne savais pas si je pouvais être à la hauteur, mais j’ai rapidement repris le contrôle de moi-même en voyant les nombreuses fautes que commettait mon adversaire. Finalement, j’ai remporté le match et c’était vraiment super. Par la suite j’ai enchaîné les rencontres jusqu’à la demi-finale où je me suis retrouvée contre les meilleures joueuses du circuit. Je n’ai jamais affronté des adversaires de ce niveau auparavant, c’était à la fois dur, stressant mais, aussi, un plaisir car je leur ai causé bien des soucis jusqu’à la finale», relate la jeune fille avant d’éclater de rire.
Cette participation au championnat du monde, la jeune fille, la doit à son père, Daniel. C’est un projet qui a vu le jour depuis le mois d’avril et qui a pu être concrétisé grâce aux soutiens de quelques particuliers. Selon Daniel Mourat c’est en regardant des vidéos du précédent championnat du monde qu’il s’est rendu compte que sa fille a le potentiel pour faire une bonne prestation. Avec l’aide de son entraîneur Kamlesh Bhoyroo, qui se trouve être le numéro 1 national, un plan d’entraînement a été mis en place pour permettre au père qui évolue chez les plus de 40 ans et la jeune fille, d’avoir une bonne préparation pour la compétition.
«Je remercie d’ailleurs Pascal Walter de la compagnie CFL, le Restaurant du Nord, General Construction, Jade Vanessa Co Ltd et mes deux voisines Elsa Jugeau et Linda Rayapen qui nous ont, énormément, aidés dans notre démarche. Cette performance a démontré que Maurice possède un énorme potentiel dans ce cette discipline», confie Daniel Mourat.
Il faut dire que l’implication du père a, énormément, contribué à la carrière sportive de cette jeune étudiante de la SSS de Pamplemousses. C’est sa passion pour le badminton que Daniel Mourat a transmise à sa fille. «J’ai toujours joué au badminton pour mon plaisir personnel dans le club de Young Eagles de Triolet. Par la suite j’ai commencé à emmener ma fille d’autant qu’elle possède une étonnante force de frappe. Un jour, Kamlesh Bhoyroo m’a proposé de participer à une compétition de speed badminton. Je ne savais pas ce que c’était, mais je l’ai quand même suivi. Et là tout a changé. J’ai aimé ce jeu et j’ai enchaîné les compétitions. Par la suite j’ai emmené Sendilla au tournoi de Riverland, c’était en 2014, et à mon grand étonnement, sans avoir touché à une raquette de speed auparavant, elle a remporté la compétition chez les moins-de-14 ans. Voilà comment tout a commencé», raconte Daniel Mourat.
Depuis père et fille s’entraînent ensemble que ce soit pour le speed comme pour le badminton.
Même s’ils sont tous les deux très doués pour le speed badminton, ils n’ont toutefois pas pour autant négligé le badminton. Selon Daniel Mourat, les entraînements de badiste ont beaucoup aidé dans le speed. D’ailleurs, l’entraîneur mauricien Jacques Juhel du Club de badminton de Rivière-du-Rempart a également apporté sa contribution à l’exploit de la jeune mauricienne. C’est au niveau de la préparation physique que ce dernier est intervenu. «Quand je lui ai expliqué notre projet, il n’a pas hésité à nous aider. Il a fait des recherches sur ce sport et a mis en place un plan de travail, et cela a bien fonctionné, car nous avons pu enchaîner les rencontres sans grandes difficultés», explique Daniel Mourat.
A l’issue de cette première expérience internationale, ce père de famille espère bien pouvoir représenter Maurice, une nouvelle fois, dans deux ans aux championnats du monde. Après les résultats de cette année, il est confiant que, la prochaine fois, Maurice connaîtra encore plus de succès. De ce fait, il invite les autorités sportives du pays, en particulier le ministère de la Jeunesse et des Sports, à soutenir cette discipline.
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