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Supporters : Ils vivent à Maurice et sont partagés entre deux patries

22 juillet 2019

Guylene et son époux Eric Heeraman. Elle vit à Maurice depuis 40 ans.

D’un côté, il y a Maurice qui est devenu leur pays d’adoption. Cette terre où ils sont venus se construire une nouvelle vie et fonder leur foyer. De l’autre, il y a leur patrie que ces personnes, originaires des îles de l’océan Indien, ont quittée pour suivre leur amour. Entre les deux, leur cœur balance.

 

C’est la réalité d’Abdoulahhakim Moindze, plus connu comme Ignias. Il y a huit ans, il a quitté les Comores, son pays natal, pour venir s’installer à Maurice. «Je suis tombé amoureux d’une Mauricienne et par la même occasion, je suis tombé amoureux de Maurice, avoue Ignias. Je ne vais jamais regretter le choix que j’ai fait un jour de venir m'installer ici car il y fait très bon vivre et je me suis très bien adapté à la culture et aux traditions du pays.» Il n’oublie pas pour autant son pays d’origine : «J’ai bien évidemment mon pays dans mes veines et dans mon cœur.»

 

Abdoulahhakim Moindze et sa femme Soumeyah. Il a quitté les Comores il y a 8 ans.

 

Pour ces jeux, il est partagé entre ses deux patries : «Maurice a mon soutien mais je vais davantage soutenir les Comores. Ce n’est pas parce que je n’aime pas Maurice mais c’est surtout parce qu’il y aura beaucoup moins de supporters comoriens quand le pays sera en action. Je vais donc me faire un devoir de me déplacer autant que possible pour aller crier : "Allez Comores !"» S’il vit aujourd’hui à l’heure mauricienne, Ignias a apporté un peu de son pays avec lui : «J’ai beaucoup de plaisir à cuisiner des plats de chez moi et à les faire découvrir autour de moi. Je fais régulièrement un pilaw à base de tomates, qui ressemble beaucoup au briyani. Au final, il y a toujours des similitudes entre les îles et c’est pour cela que ces jeux doivent se vivre comme une grande et belle fête.»

 

Guylene Heeraman, une Réunionnaise qui vit à Maurice depuis 40 ans, abonde dans le même sens. Elle aussi se sent un peu partagée, même si l’équipe mauricienne aura toute son attention et son soutien, le temps des jeux : «Maurice est mon pays parce que j’y vis depuis longtemps. Actuellement, je me sens entièrement mauricienne mais je sais que je ressentirai forcément quelque chose quand va retentir La Marseillaise.» Ses cinq fils, eux, ont toujours été imprégnés des deux cultures. Mais c’est dans une bonne ambiance mauricienne, au son des «Allez Maurice», que son époux Eric et elle donneront de la voix pour soutenir le Club Maurice devant leur télé. «Parce que c’est important que tous les Mauriciens soient derrière leur équipe, ajoute celle qui ne rate jamais une occasion de faire un bon cari à base de curcuma et un bon rougail saucisses. Je vais particulièrement suivre la natation parce que c’est ma discipline préférée.»

 

On quitte La Réunion. Destination : Madagascar. C’est autour des Jeux des îles, ceux de 2007 (à Madagascar), qu’Hanta Marie a rencontré son époux Renaud. «Il venait de Maurice et était à l’express Madagascar où je travaillais, se remémore Hanta. Et de fil en aiguille, on a commencé à se parler et l’amour s’est invité dans la partie.» Aujourd’hui, c’est à Maurice que le couple file le parfait amour. «Les jeux nous font revivre de beaux souvenirs, reconnaît Hanta, maman d’une petite fille de 8 ans. Je me sens très bien ici mais on n’oublie jamais d’où on vient…» Et c’est à Maurice et à Madagascar qu’elle apportera son soutien. «J’aime mon pays d’adoption mais j’aime aussi mon pays d’origine. Je vais donc être attentive à chaque fois que ces pays seront en action.»

 

Renaud Marie et son épouse Hanta sont tombés amoureux durant les Jeux des îles de Madagascar.

 

Après la Grande île, cap sur les Seychelles. C’est en 1978 que la Seychelloise Aniouta, aujourd’hui madame Rémy, a posé ses valises à Maurice. «Comme beaucoup de personnes, j’ai écouté mon cœur et j’ai suivi l’amour, raconte celle qui, avec son époux, se prépare à vivre comme il se doit ces quelques jours de grande fête sportive. Avec mon époux Guy, on a eu la chance de s’imprégner des deux cultures. On a vécu cinq ans aux Seychelles, où j’ai accouché de deux de mes enfants. Après, on est venus vivre à Maurice où j’ai eu trois enfants. Je vais soutenir Maurice et suivre les Seychelles. On est prêts à vivre de beaux moments sportifs.»

 

C’est en 1978 qu’Aniouta a quitté les Seychelles pour suivre son époux Guy.

 

Elle est gonflée à bloc et prête à pousser à la moindre occasion un «Allez Maurice» chargé d’amour.

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