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14 juillet 2015 02:34
Mince et grand, c’est un Aurélien Juhel un peu timide que 5-Plus dimanche a rencontré, un après-midi, sur le stand de tir de la Fédération mauricienne de Tir à l’Arc (FMTA) au stade de Bambous. Malgré cette apparence, ce jeune sportif commence, déjà, à donner des sueurs froides à des compétiteurs beaucoup plus aguerris. Le 24 mai dernier lors d’un tournoi national, Aurélien Juhel a donné un aperçu de son potentiel en prenant la sixième place au classement général, et en devançant plusieurs athlètes de la catégorie élite. Le 28 juin dernier il s’est de nouveau illustré lors du 1440 Round après avoir réalisé un score de 1135 pts alors que les minima pour un athlète qui participe aux Jeux olympiques sont de 1250 pts. Un potentiel remarquable pour un jeune qui est appelé à représenter le pays aux Jeux du Commonwealth 2015 version Jeunes, qui auront lieu en septembre prochain aux îles Samoa.
Son père, Gino, très connu dans le milieu, est lui-même un fervent amoureux de la discipline. Sa mère Pascale a une bonne notion de ce sport, tout comme son grand frère Florian qui est lui aussi un archer. Avec tous ces Robin des Bois à la maison, ce n’est pas un hasard si Aurélien Juhel a lui-aussi développé une passion pour l’arc et la flèche.
«J’ai commencé à l’âge de 7 ans. C’est mon papa qui m’a initié à ce sport. Au début c’était pour ‘le fun’, mais au bout d’un moment, j’ai commencé à m’intéresser un peu plus et à partir de là mon papa m’a appris les techniques pour tirer», nous raconte Aurélien Juhel, qui se laisse séduire par cette discipline, grâce aux sensations qu’il éprouve.
Des sensations très communes chez les archers et qui font que ces derniers deviennent des mordus de ce sport malgré sa complexité. «Quand j’ai tiré ma première flèche, j’ai eu l’impression d’être la seule personne au monde à savoir tirer. C’est une sensation unique, et on a envie de continuer et d’essayer de faire encore mieux que la précédente», a confié le sociétaire du Curepipe Starlight Sports Club.
Après deux années de formations, il participe à sa première compétition à l’âge de 9 ans. Comme tout archer débutant, il s’alignera sur la distance de 10m. Après avoir fait ses preuves à maintes reprises, il passera sur 18m et continuera, ainsi, jusqu’à ce qu’il arrive cette année dans le groupe des élites nationales qui tirent sur la distance olympique qui est de 70m.
Rivaliser avec les meilleurs
«Ce n’est pas évident de se mesurer avec les meilleurs archers du pays comme Jean-Marie Babet, Stéphane Klein, Sailesh Gumbheer et Mansing Taukoordas. Mais il y a d’autres que j’arrive parfaitement à battre. J’ai déjà eu l’occasion de me mesurer à Jean-Marie Babet et je dois dire que ce n’est pas du tout facile de pouvoir rester concentré», a expliqué notre jeune interlocuteur.
Durant sa carrière, il a remporté des compétitions sur toutes les distances où il s’est aligné sauf sur 70m. Toutefois, l’un des plus grands moments restera le duel qu’il a livré contre son frère, Florian, dans une compétition sur 18m. «Nous nous sommes affrontés en demi-finale, et, ce jour-là, je l’ai battu avant de perdre à mon tour en finale. J’étais content de ma performance car je savais que ce résultat, je l’ai réussi parce que je m’entraînais plus que lui», a déclaré le jeune homme.
Etudiant au collège St-Joseph à Curepipe, Aurélien Juhel s’entraîne tous les jours. Quand ce n’est pas au siège du Curepipe Starlight SC, c’est à la maison. «Quand je ne vais pas au club je m’entraîne à la maison. A l’approche des compétitions, je peux tirer jusqu’à 300 flèches par jours», raconte le Mahébourgeois.
Dans sa quête du haut niveau, Aurélien Juhel peut compter sur le soutien de la firme Archemics. Un sponsor qui a, largement, contribué à l’avancement de ce jeune sportif en lui procurant les équipements nécessaires pour la pratique du tir à l’arc.
Après cinq années dans le milieu, le progrès d’Aurélien ne laisse pas insensible son père Gino Juhel. «Je trouve qu’il a bien progressé. A chaque compétition, il s’améliore et c’est bon signe. Il y arrive parce qu’avant tout il a envie et il travaille beaucoup. Mais en dépit de cela je ne lui mets ni la pression ni le prive de ses autres activités. Hormis le tir à l’arc, il aime le football et l’athlétisme. D’ailleurs, il joue pour l’équipe du Racing Club et la sélection de Grand Port. Je lui laisse le champ libre pour pouvoir d’adonner à ses activités. Car tout cela va l’aider dans son développement personnel», se réjouit Gino Juhel.
Ayant atteint aujourd’hui la catégorie excellence, ce jeune prodige a maintenant les yeux rivés sur la scène internationale. Une participation à un tournoi d'envergure est la prochaine étape de sa carrière. Un objectif qui est sur le point d’être atteint avec son déplacement dans le Pacifique en septembre prochain.
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