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Quand des jeunes s’engagent contre la masculinité toxique

Une belle aventure nommée He4Real

1 avril 2025

La petite équipe dynamique de He4Real qui s’engage contre la masculinité toxique.

He4Real est une réalité au Bhujoharry College... Et avec pour motto «Bhujo Boys against toxic masculinity: it ends with us», une petite bande d’amis s’engage pour une société meilleure... Zoom sur une belle initiative...

C’est l’histoire d’un beau projet. Celui d’un groupe de jeunes garçons du collège Bhujoharry à La Tour Koenig qui, autour d’un projet, veut contribuer à un changement de mentalité au sein de la société. Leur but est de faire bouger les choses sur un sujet trop souvent d’actualité : la violence sexiste. Et c’est au sein de He4Real, dont le motto est «Bhujo Boys against toxic masculinity : it ends with us», cela, sous la houlette de leur enseignant Cedric Lisette, que ces jeunes hommes se mobilisent car ils croient dur comme fer que la masculinité positive peut mettre fin à la violence sexiste.

«Le groupe a pris naissance grâce à une participation au lancement du Green Flag Project par l’ONG Passerelle le mercredi 5 mars, au Voilà Hotel. Nous sommes actuellement dans la phase d’apprentissage pour mieux faire les choses et surtout, pour les faire différemment. En ce sens, j’ai été surpris par le fait que les garçons, après le lancement du groupe, ont démontré leur dévouement pour parler de la masculinité toxique. Nos objectifs, dans un premiers temps, c’est d’éduquer sur les dangers de la masculinité toxique et d’aider à offrir une nouvelle définition sur les rôles des hommes dans la société. On va aussi sensibiliser les jeunes sur le sujet de l’égalité des genres, le respect mutuel et aussi créer un espace de discussion dans lequel les garçons pourront s’exprimer sans peur de jugement. Il sera aussi question de les encourager à avoir des comportements positifs pour bâtir une société plus équilibrée et bien plus sûre», nous confie Cedric Lisette pour planter le décor de cette toute nouvelle entité où les jeunes ont une place de choix.

Mathew Bassy président de He4Real, son adjoint et headboy du collège, Kushal Bhageea, et Cedric Lisette, éducateur et accompagnateur de l’équipe.

«Les étudiants membres sont des Grades 7 à 13. On a ciblé des jeunes pour le lancement et par la suite, avec plus de ressources, on pourra accueillir un plus grand nombre de membres», ajoute Cedric Lisette, avant de détailler les objectifs de He4Real, dont les membres ne comptent pas chômer. Ainsi, dans les jours et les semaines à venir, la petite bande se donnera comme objectif d’éduquer les garçons sur les dangers de la masculinité toxique. À travers des ateliers et des discussions en groupe, les garçons pourront discuter de la masculinité, des émotions et des relations saines. Des campagnes de sensibilisation dans les écoles, dont une présentation de modèles masculins positifs et la démystification des stéréotypes de genre, sont aussi à l’agenda du groupe. L’équipe présentera aussi des défis sur les réseaux sociaux dont Man Up, The Right Way, un challenge où les jeunes hommes s’engageront à rejeter les comportements toxiques et à promouvoir des valeurs positives. Des podcasts et vidéos éducatives, qui feront la part belle à des partages d’expériences et de témoignages de jeunes qui ont choisi une masculinité plus saine, sont aussi au programme, tout comme une formation pour devenir allié contre la gender-based violence (GBV), et comment apprendre à intervenir et à soutenir les victimes de violence basée sur le genre.

Égalité

Ce que les jeunes engagés veulent voir, c’est «une réduction de la violence basée sur le genre, en attaquant ses causes à la racine, de favoriser ses relations plus équilibrées et respectueuses entre hommes et femmes, d’avoir des hommes plus épanouis, capables d’exprimer leurs émotions et d’assumer leur rôle sans oppression, et d’aider à un changement de culture, où les hommes sont perçus comme des alliés du progrès et non comme des obstacles à l’égalité». Pour les Bhujo Boys, «He4Real est plus qu’un simple groupe. C’est un mouvement qui veut transformer la société. Nous sommes la génération qui dit stop à la masculinité toxique ; et qui prouve qu’un homme peut être fort, respectueux et authentique».

Pour Cedric Lisette, initiateur du projet et fondateur de He4Real, le challenge est porteur et est devenu pour lui comme un moteur. «Il est temps d’avoir un changement, de redéfinir ki ve dir zom. Monn arive konpran ki toxic masculinity amenn enn gro kontribision dan indisiplinn. Nou bizin enn platform pou koze, partaze san per ki nou pou zize. Toxic masculinity fer parti nou lantouraz ek nou mem bann zom ki soufer. We need to change!», nous déclare l’enseignant.

Pendant le lancement du mouvement He4Real.

He4Real est aussi vecteur d’un message pour tous les jeunes garçons : «Si vous vous demandez ce que signifie être un homme aujourd’hui, sachez ceci : vous n’avez pas besoin d’être violent pour être fort. Vous n’avez pas besoin de rabaisser les autres pour vous sentir respecté. Vous pouvez être vous-même, avec vos émotions, vos forces et vos faiblesses, et être un homme vrai... He4Real vous invite à nous rejoindre pour construire un futur où la masculinité rime avec respect et égalité. Souhaitez-nous bonne chance pour une île Maurice meilleure et un monde meilleur pour le bien-être de tous. Let’s end toxic masculinity. Let’s end gender-based violence. Let’s promote positive masculinity. Let’s raise the Green Flag. Une nouvelle génération d’hommes engagés pour un avenir sans masculinité toxique.»

Si aujourd’hui le projet a pu voir le jour, c’est grâce au soutien de nombreuses personnes, souligne Cedric Lisette, qui croit en la volonté des membres de He4Real. «Nous remercions le manager, le rector et le deputy rector pour leur soutien», ajoute le fondateur de He4Real.

Kushal Bhageea, 18 ans, étudiant en Grade 12 et vice- président de He4Real, dit être fier et honoré de participer à une telle initiative. «On vient de commencer et pour le moment. nous faisons connaître le projet à travers les réseaux sociaux. On encourage les jeunes à nous suivre, pour connaître ce qu’est He4Real et quel projet nous défendons. La violence existe dans notre société et à travers notre initiative, nous voulons attirer l’attention sur ce fléau. Je suis un jeune adulte, je ne suis pas parfait et ce genre de projet peut nous apprendre à devenir meilleur. La masculinité toxique est un sujet qui mérite d’être mis en avant. Se enn problem ki la dan nou sosiete», nous confie Kushal Bhageea.

Et qu’en pensent les filles de ce groupe pas comme les autres ? Orphélie Soulange de Dis-Moi Club au sein du collège Bhujoharry trouve l’initiative fort louable et nécessaire pour aider à faire bouger les choses. «Avoir un groupe avec comme objectif de combattre la violence envers les femmes en y incluant des hommes est une chose à saluer. Ça peut aider à mener à un changement de mentalité et je ne peux qu’encourager les jeunes à se sentir concernés par un sujet qui doit concerner tout le monde», nous dit Orphélie en parlant de la belle aventure He4Real qui enrichit depuis peu la vie du collège Bhujoharry...

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