Il absorbe tout, s’accroche à ses rêves et se construit... petit à petit. Il est comme ça Antoine Belcourt. Du haut de ses 17 ans, il est de ceux qui aiment se nourrir des expériences qui s’offrent à lui et qui n’aiment pas brûler les étapes. Et c’est comme ça qu’il avance. Un jour après l’autre, un pas après l’autre sans jamais se presser. Lorsque nous l’avions interviewé en mai 2023, l’adolescent préparait son départ pour le centre de formation du Paris Football Club. Une année plus tard, en vacances dans l’île, il est venu se ressourcer après une année riche en découvertes et en apprentissages.
C’est avec la voix remplie d’espoir qu’Antoine Belcourt nous parlait de ses projets et cette nouvelle étape dans sa vie. «C’est une étape pour réaliser mon rêve et c’est tout ce que je désire...», nous disait-il juste avant de mettre le cap sur La France. Une première question s’impose donc : qu’est-ce qui s’est passé pour lui depuis ? C’est avec le sourire qu’il revient sur les mois écoulés. «J’ai découvert un autre monde : le monde professionnel avec toutes ses exigences. Dès les premiers jours, on nous a fait comprendre que nous ne sommes pas là pour nous faire des amis. La compétition c’est d’abord avec les autres coéquipiers du centre de formation. Après le choc, le travail. Beaucoup de travail car il y avait un écart de niveau. Je voyais qu’on croyait en mes capacités et je me devais de confirmer cette confiance. Je me suis mis au travail. J’ai eu la chance de côtoyer les meilleurs de ma génération. Depuis un an chaque jour je me dis que j’ai la chance de vivre mon rêve. C’était une belle première année de découverte, d’adaptation et de belles rencontres», nous confie l'adolescent en faisant ce premier bilan d’une aventure qu’il savoure avec gourmandise.
De cette expérience, le jeune homme a gagné en maturité. Et qu’est-ce qui a changé entre le Antoine qu’il était avant et celui qu’il est devenu aujourd’hui ? «Honnêtement je suis moins complexé. Du coup j’ai encore plus cette rage de réussir. J’ai beaucoup appris et pris conscience de mes capacités et le chemin qu’il me reste à parcourir. Comment ne pas progresser quand tout est mis à votre disposition. Les équipements, le suivi, les coaches, la nutrition et le côté académique. J’ai progressé physiquement et mentalement», souligne Antoine qui a déjà accumulé quelques souvenirs : «Deux expériences m’ont particulièrement marqué. Vous-vous imaginez un matin, on nous emmène dans un bus et c’est au cours du trajet que nous apprenons que nous allons à Clairefontaine à la rencontre des joueurs de l’équipe de France de football durant leur entraînement. C’était magique de rencontrer ses idoles. Ensuite nous avons eu la chance de bénéficier des conseils et de l’expérience de Vikash Dhorasoo et Robert Pires. C’était très enrichissant. C’est ce type de frottement qui vous fait progresser. Ils sont venus passer quelques jours au centre d’entraînement avec nous.»
Trouver son rythme
Le jeune footballeur a su au fil des semaines trouver son rythme. Et à quoi ressemble une journée type au centre de formation ? «Après le petit-déjeuner à 8h15, je commence l’entraînement jusqu’à midi. Ensuite, il y a le déjeuner et puis, c’est le repos avant d’entamer les cours à l’académie jusqu’à 17h30. Une semaine-type c’est 5 à 6 entraînements par semaine et un match de championnat le dimanche. Durant le peu de temps de libre que j’ai, j’en profite pour me reposer. C’est vraiment militaire. Donc, ces quelques jours de vacances me font un bien fou», nous répond l’adolescent qui est venu se ressourcer avec ses proches. «Même si j’ai la chance de retrouver mon grand frère François qui fait ses études sur Paris, durant les week-ends, c’est quand même une expérience particulière les jours de semaine de se retrouver seul dans une chambre d’internat après une journée intense entre l’entraînement et les cours. Tout ça pour vous dire que ma famille me manque car nous sommes une famille de passionnés et nous sommes très soudés. Je pense ainsi à mon petit frère qui en 2 ans, s’est retrouvé tout seul sans ses deux grands frères. Le pays me manque aussi : le soleil, les gens qui parlent et rigolent fort. En même temps, je suis tellement fier d’être Mauricien et je sens que j’ai aussi une responsabilité envers les jeunes qui me suivent et qui m’envoient des milliers de messages», poursuit Antoine qui profite surtout de ses vacances pour faire le plein d’amour. «Quand je suis rentré, j’ai serré mon père dans mes bras. C’était lui qui était venu me récupérer à l’aéroport. Ensuite, nous nous sommes dirigés vers l’école de mon petit frère Louis, où ma mère nous attentait pour lui faire une surprise. Nous étions tous émus et heureux de nous retrouver. Arrivé à la maison, je suis allé voir mes deux chiens, Talky et Walky et mon chat Trésor. J’ai retrouvé mon monde à moi», ajoute le jeune homme tout heureux.
Et après cette première année de formation, qu’est-ce qui se présente à lui ? Est-ce que des propositions sont d’actualités ?
«Même si j’ai beaucoup progressé, ça reste une première année d’adaptation. J’ai encore une belle marge de progression. Mais il ne faut pas brûler les étapes. Il y a quelques propositions de club que mon agent et mes parents sont en train de considérer. C’est important pour moi d’intégrer un club qui me donnera du temps de jouer et qui me permettra de continuer à progresser», nous répond-il, en attendant de retrouver bientôt sa nouvelle routine : «Je vais retrouver les entraînements et les cours en semaine, et les matchs pendant le week-end. Ce sera une année cruciale pour moi car je prépare mon BAC. Le côté académique reste aussi une priorité. La différence cette fois c’est que je sais ce qui m’attend et c’est encore plus excitant.»
Même s’il a commencé à écrire de nouveaux chapitres à sa nouvelle vie, Antoine n’oublie pas ses années à l’Académie de Football Nord. «Mes amis m’ont beaucoup manqué. Dès les premiers jours de mon arrivée au pays, Soren Deweer, Alexis Duval et Noah Lagesse sont venus dormir à la maison. Ils vont bien, ils ont fait une très belle année footballistique et académique. Beaucoup ont rejoint l’équipe senior de l’AFN : l’AFN BELIN sous la houlette de Joe Tsupula. Belin a remporté le championnat régional et ils passeront en ligue 2. Sinon la majorité de mes amis ont brillamment réussi leur BAC et iront poursuivre leurs études à l’étranger. Pendant mon séjour, je fais aussi une préparation athlétique régulièrement pour garder la forme avec le coach Clément de Winne à l’AFN», ajoute Antoine avant de nous parler de ses objectifs pour les prochaines années. «À moyen terme, j’espère intégrer un grand club en Europe. Ça reste un rêve et je ferai tout pour y parvenir. Et bien sûr la fierté de tout sportif de haut niveau, c’est de porter le maillot de l’équipe de Maurice. Bien que je sois en France je reste informé de l’actualité du pays et particulièrement de l’activité sportive», conclut le jeune footballeur
qui est à la poursuite de ses rêves...