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Par Elodie Dalloo
28 août 2017 03:30
Le poutou est une spécialité mauricienne aimée et appréciée par beaucoup. Cependant, il devient de plus en plus difficile d’en trouver car les vendeurs de ces délicieux gâteaux se font de plus en plus rares. Parmi ces rares «marsan poutou», il y a Jessica Mardamootoo. Cette maman de deux enfants, qui habite Ollier, a installé son étal au marché de Belle-Rose depuis 16 ans, où elle vend ses pâtisseries entre 6h30 et 10h30 les dimanches. Elle s’est, depuis, fait un nom dans la localité. «Tou dimounn konn mwa “Marsan Poutou” dan Belle-Rose.»
Cette idée ne lui est pas venue du jour au lendemain. C’est sa grand-mère qui lui a appris les ficelles du métier alors qu’elle était encore toute jeune. Cela fait d’ailleurs partie de ses plus beaux souvenirs d’enfance, dit-elle. Jessica se souvient, comme si c’était hier, du temps où sa grand-mère devait se lever aux aurores pour préparer ces douceurs. «Elle les vendait près du caveau de Père Laval les dimanches matin après la messe ou durant la fête de Père Laval. Je l’accompagnais à chaque fois. Aujourd’hui, ma tante a repris les rênes et tient l’étal de ma grand-mère à Sainte-Croix tandis qu’une autre tante a installé le sien à Saint-Pierre.»
Après son mariage, elle a eu l’idée d’en faire son gagne-pain. «Je voulais travailler et être indépendante. Je me suis donc tournée vers le National Women Entrepreneur Council qui m’a encouragée à aller de l’avant avec ce projet.» Une décision qu’elle ne regrette pas le moins du monde ; même si cela lui demande d’être à l’ouvrage dès 1 heure du matin pour pouvoir se rendre au marché à l’heure. «Mo fini aste mo bann ingredian la vey. Apre mo lev boner dimans pou kraz diri. Ce enn sakrifis me monn fini abitie.»
Comme sa passion lui a été transmise par ses aînés, elle en fait de même avec ses enfants. «Mon fils de 15 ans m’a fait part de son envie de se lancer dans ce métier plus tard. Je l’y encourage pleinement ! Mais pour l’instant, il étudie», confie-t-elle.
Elle trouve dommage que ce métier se perd petit à petit. «Sa travay la pe disparet. Nouvo zenerasion pa anvi fer sa parski zot kone li demann boukou zefor.» Jessica, elle, compte continuer à faire régaler nos papilles pour encore de longues années.
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