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27 janvier 2016 04:57
Cent soixante-trois ! Non, il ne s’agit pas du nombre de personnes présentes au MGI qui était plein à craquer. Mais plutôt de Maurice qui est le 163e pays (sur 20 mois de tournée) où s’est tenue la représentation de Hamlet par le Globe Theatre. C’était le vendredi 22 janvier au soir, après une représentation pour les étudiants plus tôt, le même jour.
Vendredi soir, les ministres (Bodha, Badhain), la présidente de la République, un ancien président de la République (Cassam Uteem), sans oublier un public sous le charme, étaient là pour suivre les aventures de Hamlet, prince du Danemark, qui parle au fantôme de son père pour découvrir que celui-ci a été assassiné par son frère qui, lui, a pris le trône et s’est marié avec l’épouse du défunt ! Tout un programme qui a duré environ 150 minutes et où l’on n’a rien manqué de l’anglais shakespearien et des dialogues savoureux.
Le plus intéressant finalement, c’est cette incursion dans la façon de faire de la troupe qui, au début du spectacle, a précisé au public qu’elle va garder la lumière allumée pour se rapprocher le plus possible de l’expérience open-air theater. En tout cas, lumière on ouoff, le Globe Theatres’est démené pour nous offrir une expérience captivante et immersive. Et souvent, avec peu d’accessoires sur scène : quelques épées, des costumes minimalistes et quelques autres props, rien que ça.
Tout est dans la mise en scène, dans l’énergie dégagée sur scène par les comédiens, dont certains campent plusieurs rôles à la fois, sans que cela ne dérange le spectateur. En plus, les comédiens sont aussi musiciens et créateurs d’effets sonores, en live, sur scène ! Entre des notes de violons, de flûtes et de percussions, des changements rapides entre les tableaux, il y a eu des prestations de comédiens d’une grande intensité. On pense notamment à Ladi Emeruwa, un des Hamlet (la troupe interchange entre lui et Naeem Hayat au fil des représentations), qui porte très bien la pièce sur ses épaules. On note aussi quelques excellents seconds couteaux, comme Keith Bartlett qui apporte de l’humour à ses nombreux rôles, ou John Dougall, à la fois Claudius et son frère le fantôme, l’un tuant l’autre pour prendre le trône.
C’est vous dire qu’on a eu droit à un show de grande qualité, sans être parfait (bon, certains comédiens étaient un peu plus fades que d’autres), mais qui avait le mérite de combler grandement les fans de Shakespeare et ceux des planches.
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