«Faire un enfant est une chose, mais être un véritable père en est une autre. La responsabilité de la paternité ne se limite pas à la simple biologie, elle réside dans l’épanouissement, le soutien et l’amour offerts à un être fragile et en devenir. À tous les pères qui lisent mes mots, je vous invite à prendre conscience de l’immense influence que vous avez sur la vie de vos enfants. Vous détenez le pouvoir de les guider, de les protéger et de les élever dans un environnement empreint de bienveillance. Il ne suffit pas de donner la vie, il faut aussi la nourrir, la modeler avec amour et respect. Aucun manuel ne nous enseigne comment devenir un père, mais chaque enfant mérite un modèle d’amour, de force et de présence. Ne sous-estimez jamais votre rôle dans la vie de votre enfant. Votre impact est profond et durable. Chers papas, levez-vous et embrassez vos responsabilités. Soyez présents, écoutez, encouragez et inspirez vos enfants. Offrez-leur l’assurance qu’ils peuvent toujours compter sur vous, que vous serez là pour les soutenir dans leurs rêves et leurs défis. À tous les pères qui ont su prendre cette responsabilité à cœur, je vous salue. Vous avez choisi de briser le cycle de la violence, d’être une source de force pour vos enfants. Vous êtes des héros…»
C’est en partageant avec nous un extrait de son livre Galimatias, qui vient de sortir, que Kinsley David, 35 ans, nous invite dans son petit monde marqué par une enfance difficile. Et à travers son histoire, il a choisi de partager son expérience pour attirer l’attention sur une réalité qui, hélas, existe dans notre société : la violence domestique sur les enfants. «J’ai choisi cette partie de l’épilogue parce qu’elle encapsule le message que j’aimerais transmettre. Elle souligne l’importance de la paternité au-delà de la simple génétique, en mettant l’accent sur l’épanouissement, le soutien et l’amour que chaque enfant mérite. Ce passage s’adresse directement aux pères, les invitant à prendre conscience de leur influence et de leur rôle crucial dans la vie de leurs enfants. Dans un contexte où la violence domestique peut avoir des répercussions sur les générations futures, je veux encourager les pères à briser ce cycle et à devenir des modèles de bienveillance et de force. En mettant en lumière ces responsabilités, j’espère inspirer des changements positifs et renforcer l’idée que chaque père a le pouvoir d’impacter la vie de son enfant de manière profonde et durable», nous explique le jeune auteur qui, depuis la sortie du livre, est touché par tous les retours qu’il reçoit.
«Depuis la sortie officielle de Galimatias, l’accueil a été incroyablement positif et émouvant. J’ai reçu de nombreux retours de lecteurs qui m’ont partagé leurs propres histoires et expériences, ce qui renforce l’importance de ce que je fais. Ces échanges m’ont vraiment touché et m’ont montré que mon récit résonne chez beaucoup de personnes. J’aurai également l’occasion de participer à des discussions et des événements prévus dans les mois à venir, ce qui me permettra d’élargir encore plus la portée de mon message. Ce lancement a provoqué un véritable bouleversement d’émotions au sein de ma famille, mais il a également conduit à une prise de conscience collective sur des sujets souvent tus. De plus, le lancement de la campagne #EnfanceSansPeur a suscité un intérêt croissant et j’ai hâte de voir les actions que nous allons mettre en place en 2025 pour sensibiliser encore davantage le public à l’impact de la violence domestique sur les enfants. Dans l’ensemble, cette expérience est à la fois gratifiante et motivante, et je suis impatient de voir où elle me mènera.»
#EnfanceSansPeur
En effet, la parution de Galimatias s’inscrit aussi dans le cadre d’une campagne nationale #EnfanceSansPeur, visant à sensibiliser le public sur l’impact dévastateur de la violence domestique sur les enfants. Une partie des bénéfices de la vente du livre sera ainsi reversée à deux associations : Passerelle, qui aide les femmes victimes de violence domestique et leurs enfants, et DIS MOI.
Dans les pages de Galimatias, Kinsley a mis tout son cœur. «Les 12 premières années de ma vie ont été marquées par la violence de mon père. Après le divorce de mes parents en 2001, je me suis retrouvé en pleine adolescence, démuni face à cette nouvelle étape de ma vie. Ayant grandi dans une famille dysfonctionnelle, je manquais de repères et de modèles pour m’accompagner durant cette période délicate. La langue française et l’écriture ont toujours été ma passion. C’est alors que j’ai ressenti le besoin d’écrire, donnant naissance aux premières lignes de Galimatias. Cependant, rouvrir des blessures déjà cicatrisées était difficile, et j’ai passé une longue période à essayer de surmonter cela en me concentrant sur mes études et ma carrière. Puis, en 2021, après mon mariage et durant le second confinement, l’écriture est devenue une nécessité incontournable», nous raconte le jeune homme.
Il tient aussi à apporter quelques précisions. «Il s’agit d’une thérapie personnelle pour guérir des blessures enfouies pendant de très longues années. Je ne veux pas être perçu comme une victime de violence domestique, mais plutôt comme un enfant issu d’une famille dysfonctionnelle mais qui a pu s’en sortir grâce à un travail perpétuel sur soi et un combat permanent contre les gènes de la violence. Je ne mets pas en doute l’efficacité des thérapies car, avec du recul, je suis persuadé que si j’avais eu de l’aide de professionnels, j’aurais pu passer le cap plus facilement. Mais comme vous le savez, voir un psy ou aller en thérapie n’étaient pas dans les mœurs des Mauriciens.»
Il pense aussi à son père : «Galimatias n’est pas un règlement de compte, loin de là ; c’est juste le récit de mon parcours et les efforts que j’ai dû fournir à chaque étape de ma vie jusqu’à l’âge adulte. Je ne ressens ni rancœur ni haine envers qui que ce soit. Cependant, la violence fait malheureusement partie de mon expérience et je ne peux pas changer le passé. Il s’agit plutôt de l’accepter et d’apprendre à vivre avec. Cela dit, je ne peux pas non plus prétendre qu’il y a eu une relation ou des sentiments d’affection entre mon père et moi, car ce n’est pas le cas. Chacun vit sa vie. Je suis en paix avec la mienne ; je me reconstruis. Et lui, qu’il fasse ce qui est nécessaire pour que les schémas ne se répètent pas.»
À travers son récit, Kinsley veut toucher mais aussi sensibiliser : «J’ai choisi d’aborder ce thème parce que c’est une réalité souvent invisible et taboue. Mon expérience personnelle m’a montré à quel point la violence peut entraîner des répercussions profondes et durables sur la vie d’un enfant. Il est particulièrement difficile pour les enfants, et en particulier pour les garçons, de s’exprimer sur leurs émotions, car la société ne les a pas toujours encouragés à le faire. Il existe, selon moi, un besoin urgent de créer des outils pour aider non seulement les femmes victimes de violence, mais aussi les enfants, qui ne doivent pas être considérés comme des victimes collatérales, mais comme des victimes à part entière. En partageant mon récit, je souhaite sensibiliser le public à cette problématique, ouvrir le dialogue et montrer qu’il est possible de se reconstruire. Il est essentiel de donner une voix à ceux qui souffrent et de contribuer à la lutte contre la violence domestique pour que les enfants ne soient plus réduits au silence.»
Et quel impact souhaiterait-il que Galimatias laisse chez les lecteurs ? Kinsley pense surtout à ceux qui sont confrontés à la violence domestique. «Avec Galimatias, je souhaite que les lecteurs prennent conscience de l’impact profond et durable de la violence domestique sur les enfants. J’espère que ce livre inspirera ceux qui traversent des situations similaires à se libérer de leur silence et à chercher de l’aide. Je voudrais aussi que Galimatias contribue à ouvrir le dialogue autour de ces sujets difficiles, en encourageant les discussions sur les émotions et la guérison, surtout chez les garçons qui n’ont pas toujours appris à exprimer ce qu’ils ressentent», souligne l’auteur en invitant ceux et celles qui le veulent à se procurer le livre.
«Les Mauriciens peuvent se procurer Galimatias à la librairie Petrusmok au Hennessy Park Hotel et aux librairies Bookcourt et Le Cygne. Je vous invite également à rester connectés sur les réseaux des éditions Leko pour suivre l’aventure de Galimatias et être informés des événements et initiatives à venir. Votre soutien est précieux pour continuer à sensibiliser sur cette importante thématique», conclut Kinsley David en parlant de l’aventure Galimatias...