La mécanique au service de la bijouterie

C’est une passion qu’ils cultivent depuis plus de 40 ans. Dans leur atelier à Pointe-aux-Sables, Audrey et Robert Steulet réinventent chaque jour le monde des bijoux avec qualité, originalité et précision. «Nous ne faisons pas de la bijouterie. Nous sommes des fabricants de bijoux», précise Robert Steulet. Pour lui, cette démarcation est importante car son art est une fusion entre deux technologies : la mécanique de précision et la bijouterie. Un mélange étonnant pour certains mais évident pour celui qui a toujours évolué dans ce milieu. 

Robert Steulet, un Suisse qui a fait sa vie à Maurice après avoir rencontré Audrey, a derrière lui une longue carrière dans la création des pièces de précision. Il a pendant longtemps dirigé une entreprise spécialisée dans la fabrication de ces pièces avant de se diriger avec son épouse vers la fabrication de bijoux avec des moyens pour le moins originaux. «Nous utilisons des machines mécaniques, que nous avons modifiées, pour pouvoir les utiliser dans la fabrication de nos bijoux.»

Si au début de ses activités, l’entreprise fabriquait des chaînes, des bracelets et des bagues en argent, une commande venue de l’île de La Réunion est venue ouvrir de nouvelles portes. «J’ai rencontré un monsieur un jour. Il m’a apporté un bracelet venu de Madagascar et m’a demandé de le reproduire. Quelque temps plus tard, je lui ai présenté un échantillon. Il était séduit et depuis, c’est devenu notre principale activité», explique Robert Steulet. 

Le bijou dont il parle est appelé le Sakalave. C’était un bracelet destiné aux esclaves malgaches. Cela leur permettaient d’être attachés la nuit. À la fin de l’esclavage, le bracelet a été coupé et conservé en signe de reconnaissance. Aujourd’hui, il représente une protection contre le mauvais sort. Pour le couple Steulet, le bracelet est un porte-bonheur car, depuis, le Sakalave est devenu la principale activité. «Nous en produisons plusieurs que nous exportons. Nous avons aussi décliné les créations avec des pendentifs, des colliers et des bagues. C’est notre collection porte-bonheur», confie Audrey. Elle souligne qu’ils produisent uniquement des séries assez importantes, comme pour des grossistes ou des bijoutiers.

À la tête d’une petite équipe de sept personnes, Robert et Audrey Steulet espèrent aujourd’hui s’ouvrir au marché local. L’originalité et la qualité de leurs créations ne manqueront pas, disent-ils, d’intéresser les Mauriciens. «Nous pouvons tout créer. Ils peuvent venir avec leur modèle ou leurs idées et nous, on les produit», explique Audrey. C’est du moins le nouveau chemin qu’elle veut emprunter avec Robert.