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19 août 2015 19:45
Son histoire fait partie de celles qui ont le don d’inspirer d’autres personnes. Si on avait dit à Pooven Murden, 24 ans, il y a quelques années, qu’il se rendrait en Inde pour étudier la musique carnatique et qu’il aurait l’occasion de côtoyer de grands artistes, le jeune homme n’en aurait certainement pas cru un mot. Pourtant, c’est justement ce que cet habitant de Mont-Roches a connu au cours de ces trois dernières années. Un rêve pour celui qui a toujours grandi dans un milieu modeste.
L’idée de se rendre à l’étranger pour des études ne lui avait jamais vraiment traversé l’esprit, mais lorsque l’occasion d’une bourse pour se rendre dans le sud de l’Inde étudier la musique carnatique s’est présentée, Pooven Murden n’a pas laissé filer sa chance. Le Mauricien est récemment revenu au pays après trois ans passés à Chennai où il a étudié la musique carnatique à l’Annamalai University.
Pour le jeune homme, tout commence alors qu’il n’a que 13 ans. Passionné de musique, il entend parler d’un professeur de musique indien installé à Maurice et qui donne des cours aux jeunes. Il intègre alors le Centre culturel tamoul de Maurice pour apprendre à jouer du violon, son instrument de musique fétiche, qu’il ne quitte jamais depuis. Les cours durent sept ans. Après l’école, Pooven Murden se lance dans des études informatiques à l’Université des Mascareignes, mais à peine un an après, il décroche une bourse : «J’ai entendu parler d’une bourse offerte par le Centre culturel tamoul. J’ai envoyé ma candidature et à ma grande surprise j’ai été accepté.»
Le jeune homme est tout heureux, car il sait qu’il aurait été difficile pour ses parents d’assumer une telle charge financière. Une fois en Inde, Pooven Murden se lance à corps perdu dans la musique carnatique, musique traditionnelle et typique du sud de l’Inde, une discipline très technique basée principalement sur l’improvisation. «C’est une musique qui fait vibrer. On puise l’inspiration directement de nos émotions et ça se ressent. C’est un langage tellement universel qu’elle ne peut que vous toucher», dit-il.
Au cours de ses études, il a l’occasion de rencontrer plusieurs grands artistes du monde carnatique lors des différents programmes culturels ou musicaux auxquels il participe. «J’ai aussi eu l’occasion de participer, en janvier, à un grand programme télévisé organisé par Podigai Chanel, une chaîne internationale à Chennai. C’était une expérience formidable. L’émission a été retransmise dans le monde entier. J’accompagnais la vocaliste au violon», se rappelle-t-il. Fier de son parcours, il sait qu’il n’y serait pas arrivé sans le soutien de ses parents et l’aide du Centre culturel tamoul.
Devenu spécialiste de la musique carnatique, Pooven Murden est récemment rentré au pays, heureux de pouvoir partager son savoir et son expérience. Sauf que, pour compléter sa success story, une pièce manque au puzzle : «C’est difficile de trouver du travail. Je suis actuellement prof de violon au Centre culturel tamoul ; une heure par semaine. J’espère avoir très vite une offre d’emploi». Car il faut dire que Pooven Murden a des projets plein la tête. Comme celui de donner des concerts pour permettre aux Mauriciens de découvrir et d’apprécier son art. Mais il rêve surtout de créer sa propre musique, de la fusion, comme un vrai artiste.
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