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Marie-Laure Louis : son ode victorieuse à La Nouvelle-Orléans

21 août 2015

La Mauricienne a d’autres projets en tête.

Des visages. Des émotions. Des images que l’on fige comme si on tentait de freiner la course du temps, d’inscrire dans la trame de son histoire personnelle des clichés d’un sentiment perdu. Un frisson fugace, qu’il est difficile de saisir, même en s’y prenant avec le langage du cœur. Mais l’instant n’est pas éphémère pour autant. Car grâce à un cliché, il est possible de se l’approprier à l’infini et de tenter de se rappeler de son message à l’âme.

 

Marie-Laure Louis, une Mauricienne qui vit en France depuis plusieurs années, a fait de l’image l’expression de sa symphonie intérieure. Des notes de joie aux envolées de colère et de tristesse, en passant par des gammes intermédiaires… inexplicables. Cette richesse émotionnelle se retrouve dans ses photos.

 

Dans une des séries qu’elle a consacrées à La Nouvelle Orléans, par exemple, Laissez les bons temps rouler (http://bit.ly/1IQ5Nfv). Le titre ? Une traduction de la devise de cet Etat américain que Marie-Laure Louis découvre en 2014 lors d’un de ses trips photo : «Let the good times roll.» Ces clichés lui ont permis de remporter le premier prix des Nuits photographiques de Pierrevert (http://bit.ly/1PoGMfS), il y a quelques jours. Une récompense autant inattendue que belle pour celle qui a quitté l’île pour poursuivre ses études tertiaires en France, il y a plus de dix ans : «Je ne savais pas qu’il y avait un concours. Je pensais qu’il n’y avait qu’une sélection sur dossier. J’étais déjà contente d’avoir mes images sélectionnées pour être projetées auprès de séries de talentueux photographes», confie la jeune femme, originaire de Curepipe.

 

C’est sur place, dans la région qui se trouve en Provence-Alpes-Côtes-D’Azur, qu’elle découvre qu’un gagnant sera nommé après le vote par un jury international, mené par Rob Van Bracht, Creative Director du Triggertales d’Amsterdam. Ses photos en noir et blanc, hantées par des émotions troubles, séduisent. Sa signature artistique émeut. Son lien d’amour avec La Nouvelle-Orléans transporte : «Ce projet m’a pris aux tripes. Les recherches, les rencontres, les projets qui en découlent en font mon premier travail photo professionnel. Ces photographies sont aussi celles qui parlent le mieux de ma relation avec ce lieu à cet instant précis du printemps 2014.»

 

La reconnaissance de son travail est belle. Mais Marie-Laure n’est pas de celles qui carburent aux récompenses. C’est sa flamme pour la photo qui la pousse à avancer.

 

Alors, elle ne se repose pas sur ses pellicules et bosse pour l’instant sur une autre série sur l’action de manger, une «introspection alimentaire» : «Il s’agit d’une recherche photographique sur le fait de manger, l’action qui nous définit culturellement, représente nos croyances, forme notre identité. Le sujet est assez large, mais j’ai trouvé un point de repère qui est celui de l’intimité, le chez-soi, là où on peut le mieux se définir a priori.»

 

Bientôt, elle partira en vadrouille avec son appareil et son imaginaire. Destination : les USA, là où l’emmène son cœur en attendant de faire, un jour peut-être, un projet photographique à Maurice. «Je pars pour Chicago en septembre. Je vais enfin faire la route de Chicago à La Nouvelle-Orléans, en suivant le fleuve du Mississippi en bus.»

 

Une traversée dans l’Amérique profonde pour capter encore des visages et des émotions.

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