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28 juillet 2015 01:28
La chimie est, dit-elle, son terrain de jeu et la recherche une passion. Dans ses études, Nowsheen Goonoo essaie toujours de faire preuve d’innovation, de patience, de persévérance, d’humilité, de curiosité, de motivation et d’objectivité. Des qualités, selon elle, indispensables dans le métier de chercheur. Passionnée, on ne peut plus l’arrêter quand elle se lance dans de grandes explications.
«La chimie est à l’intersection des sciences et elle nous permet de voir les choses au niveau moléculaire, ce qui nous donne la possibilité d’approfondir notre compréhension de la nature plus qu’une autre science. En tant que chimistes macromoléculaires, nous sommes capables de créer des liaisons entre atomes et donc des polymères qui n’existent pas dans la nature. Ce qui nous permet d’avoir une grande gamme de créativité et de flexibilité. Nous pouvons aussi contrôler les propriétés physico-chimiques des polymères comme la dégradation et les propriétés mécaniques», explique-t-elle.
Il faut croire que Nowsheen Goonoo a raison d’avoir la tête plongée dans ses théories chimiques, car c’est justement grâce à son enthousiasme et à son amour pour ce qu’elle entreprend que la jeune femme fait aujourd’hui la fierté de son pays sur la scène scientifique internationale. Elle a récemment eu l’occasion de participer et de représenter Maurice à un prestigieux congrès scientifique en Allemagne, le Lindau Nobel Laureates Meeting. Il s’agit d’un événement international qui a réuni 650 brillants jeunes scientifiques et 65 lauréats du prix Nobel de chimie, physique, physiologie et médecine.
Pour Nowsheen Goonoo, l’expérience a été au-delà de ses espérances : «Cette année, deux Mauriciennes ont eu la chance d’y participer, Laura Chan Wah Hak et moi-même. Pendant une semaine, nous avons eu l’occasion, en tant que jeunes scientifiques, d’assister à des conférences des lauréats, de participer à des “master classes” proposées sur plusieurs thèmes de recherche, de discuter de thèmes transversaux comme l’éducation scientifique ou la communication, et d’échanger des idées de manière informelle.» La jeune femme a aussi eu la chance d’être parmi les 20 scientifiques sélectionnés pour participer, pendant une semaine, au Post-Conference Programme parrainé par l’État de Baden-Württemberg en Allemagne.
Nowsheen Goonoo a toujours été une élève brillante et la chimie a toujours été son dada. C’est donc tout naturellement qu’elle a décidé, après ses études secondaires au collège Droopnath Ramphul, de se lancer dans ce secteur. Après ses premières études à l’université de Maurice, elle reçoit un Shell Gold Medal & Cash Prize et, grâce à une bourse, elle se lance immédiatement dans un doctorat avec le groupe de recherche du Professeur Dhanjay Jhurry de la National Research Chair in Biomaterials and Drug Delivery.
Très vite, la jeune femme multiplie les récompenses. «Le sujet de ma thèse portait sur l’élaboration de nouveaux nano-biomatériaux pour l’utilisation potentielle dans la croissance tissulaire, soit la médecine régénératrice. La synthèse des polymères, la caractérisation d’un point de vue physico-chimique, la fabrication des polymères en nano-échafaudage et la culture cellulaire sur ces matériaux constituent les principaux axes de mon projet de recherche. Celui-ci a été reconnu internationalement, notamment via le Carl-Klason Prize durant la conférence de POLYCHAR21 en Corée du Sud, en 2013», précise Nowsheen.
Rentrée à Maurice depuis sa fabuleuse aventure scientifique en Allemagne, elle a la tête qui bouillonne d’idées et de projets. Cependant, elle se concentre actuellement sur la recherche d’un travail. «Même avec un PhD, il n’est pas facile de trouver un boulot vu la compétition très rude. Donc, pour mieux me positionner dans le futur, je viens de postuler pour être post-doctorante», confie-t-elle en espérant pouvoir poursuivre son rêve.
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